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Repentance et Sainteté France Guyane Caraïbes
2021.06.26 23:43 repentanceetsainteteRepentance et Sainteté France Guyane Caraïbes
#gospel #evangelique #chretien #eglise #bible #prière submitted byrepentanceetsaintetetou/repentanceetsaintete [link][comments] https://reddit.com/link/o8iouh/video/z8qdokgh8o771/player L’ENLEVEMENT DE L’EGLISE SE PREPARER AU RETOUR IMMINENT DU SEIGNEURTexte en italique I – L’ENLEVEMENT DE L’EGLISE : JESUS REVIENT PRENDRE SES ELUS repentance et saintete Christ a accompli l’œuvre à la croix, il est maintenant assis à la droite du Père et intercède pour nous. Mais il reviendra comme il l’a dit à ses disciples et il nous prendra avec lui dans l’enlèvement afin que là où il est, nous y soyons aussi (Jean 14 v 3). Les chrétiens attendent la venue de Christ pour les prendre (ou les ‘enlever’) hors du monde. Cet événement est décrit en 1 Thessaloniciens 4:16-17 « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement… descendra du ciel ; … puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, en l’air… ». Cela signifie que Christ viendra en personne et c’est une rencontre qui aura lieu en l’aire et non pas sur la terre. Cette vérité n’était pas révélée dans l’Ancien Testament, c’est un mystère révélé dans le nouveau testament : « Nous ne nous endormirons (mourrons) pas tous, mais nous serons tous changés… » (1 Corinthiens 15 v 5). Tout ce qui se passe autour de nous, nous montre de façon irréfutable que nous sommes dans la saison de l’enlèvement et qu’il peut se produire à n’importe quel moment. Notre véritable espérance est d’attendre cet événement. Que signifie l’enlèvement pour ceux qui sont à Christ ? Ce sera la bénédiction, la fin de toute souffrance, de toutes larmes, et de tout chagrin. Nous serons avec Christ pour toujours (1 Thessaloniciens 4 v 17). L’Esprit et l’Epouse disent viens (Apoc. 22 v 17). II – COMMENT SE PREPARER A L’ENLEVEMENT ? a) Recevez Jésus comme votre Seigneur et Sauveur afin d’établir la filiation entre Dieu et vous (Jean 1 v 12-13) b) Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au Nom de Jésus pour le pardon de vos péchés (Actes 2 v 38) c) Ecoutez la parole de Dieu et gardez-la (Marc 3 v 35) d) Marchez selon l’Esprit, Il est l’Administrateur de votre sainteté (Galates 5 v 16) e) Rejetez le monde et les choses qui y sont (1 Jean 2 v 15) f) Appliquez-vous à affermir votre vocation et votre élection (2 Pierre 1 v 10) g) Gardez la foi h) Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle vous ne pouvez voir le Seigneur (Hébreux 12 v 14) III – POURQUOI LES HOMMES DOIVENT-ILS SE PREPARER ? La bible nous parle de l’enlèvement comme un temps de détresse exceptionnelle. Daniel le confirme : « Et ce sera un temps de détresse tel, qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là » (Daniel 12 v 1) – le Seigneur en parle aussi dans (Matthieu 24 v 21 et Marc 13 v 19). Celui qui ne se prépare pas ne partira pas lors de l’enlèvement, l’accès au ciel lui sera fermé (les vierges folles Matthieu 25 v 11-12). Il s’expose alors à vivre la Tribulation et la Grande Tribulation qui correspondent au Jour du jugement de l’Eternel. Il paraîtra alors devant le grand trône blanc afin de rendre compte de tous ses faits et gestes devant Le Seigneur Tout puissant afin d’être jugé. Que celui qui lit fasse attention car ces choses arrivent. ACTES 17 V 30 « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils ont à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné… » QUESTIONS GRAVES POUR LE SALUTTexte en italique
Blog les-habits-de-la-fincee-du-seigneur __________________________________________________________________________ Maintenant je veux partager un peu la situation, connue par l’église... je veux á travers de cette vision, encore, une vision que le Seigneur m'a donnée, là en arrière en 2004. Je veux à travers cette vision aller aux aspects importants, qui maintenant s’accomplissent. À travers cette vision nous serons capables de voir la ligne du temps les événements dans l'église. Nous serons aussi capables de voir où nous nous sommes exactement situés comme église. (Le Seigneur m’a enlevé et m’a parlé en 2004.Je vais partager cette vision avec vous et ensuite je vais partager les aspects de vos ministères et de vos vies). Bon, cette vision a été faite le 2 avril 2004, c’était entre 14h et 16h de ce jour. Le Seigneur m’a enlevé, alors j’étais mort... j'étais de l'autre côté de la terre, dans l'hémisphère occidental au moment de la vision, et je me suis retrouvé dans cette vision... Quand le Seigneur m’a enlevé, je me suis vu debout en face du trône de Jéhovah, bien en face du trône de Dieu !!! Et quand j'étais là, j'ai vu l’énorme gloire qui couvrait le trône de Jéhovah, il m'a fait savoir qu’il s’assied sur le trône de Dieu, était assis sur le trône. Il m’a fait aussi savoir, qu’il portait une attention spéciale á tout ce que se passait avec moi, devant le trône de Dieu... Alors, soudain, j'étais débout et l’énorme Gloire de Dieu couvrait le trône. Alors, j'ai réalisé qu’il avait une limite, qui me séparait du trône de Dieu. La Gloire du trône a fait tout être glorieux, là où j'étais débout, alors il y avait une zone foncée. Et soudain, Jean-Baptiste était débout de mon côté droit, et j’ai continué á porter encore attention au trône de Dieu. Alors Jean- Baptiste a commencé à me parler de mon côté droit. Et puis il a commencé à me parler, et je regardais le trône de Dieu, et je devais me tourner pour porter attention á Jean Baptiste. Et le Seigneur á nouveau, quand j’ai commencé à parler avec Jean- Baptiste, le Seigneur m’a fait encore savoir qu’il veillait á la Gloire de l’intérieur du trône de Gloire, de la conversation (entre Jean- Baptiste et moi). Ainsi, lorsque Jean- Baptiste a commencé à me parler, il a parlé de l’Agneau de Dieu... l’Agneau qui a était immolé pour les pêchés des hommes !!! Pendant qu’il me parlait, j’ai commencé à lui poser quelques questions, car, á ce moment je ne comprenais pas pourquoi l'Agneau de Dieu devait être crucifié mort. Et puis immédiatement, j'ai vu une autre vision dans cette vision. J’ai vu le jour où l'Agneau de Dieu a été mort sur la croix, et j’ai vu beaucoup de sang couler sur lui. ___________________________________________________________________________ Je ne peux pas partager les autres détails, mais j’ai vu le sang qui coulait quand il était mort, et depuis la croix il m’a regardé, Jésus, il a regardé au loin comme ça, pour confirmer ce que Jean- Baptiste disait. Et quand il a regardé, c’est une vision dans la vision, en quand il m’a regardé mon cœur a été frappé! Parce que je discutais, je de débâtais avec Jean- Baptiste. Je demandais pourquoi il fallait qu'il soit sacrifié mort ? Pourquoi ? Pourquoi ? Car Jésus disait avec le regard, je confirme ce que Jean- Baptiste ! C’est vrai, le regard de Jésus disait, oui j’étais crucifié, mort pour les pêchés des hommes. Le regard, quand mon regard a croisé le regard de Jésus, tu accepteras, vous seriez d’accord avec cela ? En d’autres termes, tu feras cela pour moi ? Alors dans cette conversation, quand je posais la question à Jean- Baptiste : -Pourquoi il fallait que Jésus soit crucifié ? Alors Jean-Baptiste a dit: - Ne vous souciez pas, c'était la volonté du Père qu'il soit crucifié ! Et Jean-Baptiste a dit: l'Agneau de Dieu qui est mort pour les pêchés des hommes, est près de revenir pour l'église. Alors vous direz á l’église de préparer le chemin pour la venue du Messie. Et vous voyez qui c’était une conversation. Puis immédiatement une voix venant du trône m’a dit, laisse-moi vous montrer les choses qui vont arriver ! Et dans ce lieu où j’étais devant le trône de Dieu, le Seigneur m’a emmené sur tout Israël et sur tout le Moyen-Orient. Et c'était nuit parce que je voyais les lumières des maisons d’en haut. Maintenant écoutez ceci : Quand le Seigneur m’a emmené en Israël, il m’a montré la tombe, le cercueil de Arafat - souvenez- vous qu’á ce moment en avril 2004 (Yasser Arafat) était vivant ... il était encore vivant. Le Seigneur m'a montré une grande tombe bien élevée depuis le sol, longue et élevée. Le Seigneur m'a emmené dans tout le monde (arabe) et ils pleuraient (pleuraient..., se lamentait...). Toutes les maisons se lamentaient, dans tout le monde arabe. D’en haut je pouvais voir ça. Alors après cela je revins devant le trône de Dieu ... et j’ai réalisé que Jean- Baptiste se trouvait encore là, debout ici, puis immédiatement le Seigneur m’a ramené. ___________________________________________________________________________ Et quand le Seigneur m’a ramené, je vis des avions, je vis des avions remplis des chrétiens, ils allaient en Israël. Plusieurs avions dans les nuages, j’ai vu. Et il m’a dit qu’ils allaient en Israël. Comment je savais qu’ils étaient chrétiens ? -Parce qu’il m’a mis dans l’avion et que je connaissais certains d'entre eux et j’ai pu les voir. Alors, á ce moment les habits de Jean- Baptiste sont devenus glorieux, rayonnants. Et quand j’ai regardé, ses habits sont devenus tellement glorieux, même l’herbe est devenu plus glorieuse. Et quand je regardais mes habits, j’ai découvert que même mes habits avaient été transfigurés et étaient devenus extrêmement glorieux. Alors encore le Seigneur m’a enlevé de ce lieu et m’a emmené en Israël. Et quand je suis arrivé en Israël, alors j'ai vu deux changements de gouvernement en Israël. Deux changements de gouvernement (en Israël). J’ai vu le premier changement, et maintenant, j’ai vu le deuxième changement, mais quand le deuxième changement est arrivé, alors le Seigneur a ouvert mes yeux et j’ai pu voir la terre entière. Et quand j’ai vu toute la terre, j’ai vu que la terre était choquée á cause du deuxième changement au sein du gouvernement d’Israël, pas le premier changement, deuxième changement de leadership en Israël. Pourquoi toute la terre était choquée ? Parce que maintenant ce gouvernement était de droite... Ce n'est pas un gouvernement d’extrême droite, Est tourné vers la droite !!! (Centre - droite) un gouvernement de droite !!! • la droite * est marquée par son conservatisme sociale, le gouvernement de droite défend les droits individuels et les pouvoirs sociaux, oú les valeurs religieuses et traditionnelles sont essentielles pour la construction d'une société moralement décente. Limitant toute réforme sociale dans cet aspect. Alors toute la terre était en panique et la terre entière disait : - Comment négocier avec eux (un gouvernement de droite) ??? -Comment négocierons-nous avec eux pour la paix en Palestine ??? Il y avait une panique autour du monde ... à cause du deuxième changement (du gouvernement) !!! Et quand j’ai vu ce deuxième changement, j’ai compris que ce deuxième changement était Benyamin Netanyahou... (Benyamin Netanyahou va gouverner pour la deuxième fois) Souvenez-vous que lorsque j’étais en Israël Benyamin Netanyahou, était le premier ministre !!! (Son premier mandat) - premier mandat de Benyamin Netanyahou * 1996/1999 * ___________________________________________________________________________ (En ce temps là, le prophète David Owour habitait et réalisait ses études en Israël, avant d’être appelé par Dieu) ... Nom : Benyamin Netanyahou date de naissance : 21 octobre 1949 Début du mandat : le 18 juin 1996 Fin du mandat : le 6 juillet 1999 J’étais là bas pendant le gouvernement de Yitzhak Rabin, jusqu'à ce qu'il ait été assassiné, quand on regardait la télé. Nom : Yitzhak Rabin année de naissance : 1922 Année de sa mort : 1995 Début du mandat : 13 juillet 1992 Fin du mandat : 4 novembre 1995 (Lorsque ce premier ministre a été assassiné !!! (David Owuor vivait en Israël) Nous regardions la télévision quand il a été assassiné cet après midi là... Et maintenant j’ai vu le royaume de Benyamin Netanyahou quand j’étais là bas !!! (1996/1999 : Premier gouvernement) Alors maintenant quand je me suis rendu compte (dans la vision) que ce même Benyamin Netanyahou venait (encore) et qu’il serait Benyamin Netanyahou 2 ... C’est cela, Benyamin Netanyahou 2 !!! (Son deuxième gouvernement) Deuxième mandat de : Nom : Benyamin Netanyahou Année de naissance : 1949 Début du mandat : 31 mars 2009 Fin du mandat : jusqu’à présent Ceci est le deuxième changement de gouvernement en Israël, dans lequel, le prophète fait référence !!! Cependant ce deuxième changement de gouvernement en Israël, a apporté des problèmes dans le monde ... et le monde entier était inquiet / perturbé !!! «... Comment allons-nous négocier avec eux au sujet da la paix en Palestine ??? » Et puis, après cela, je me suis vu á nouveau debout aux côtés de Jean- Baptiste ! Alors, vous pouvez voir que c’étaient des visions dans la vision !!! Donc, vous voyez que immédiatement lorsque Jean- Baptiste s’est aperçu que j’étais arrivé après le deuxième changement du gouvernement en Israël s’était produit ... Alors Jean-Baptiste a dit: - 'Voici l’Agneau de Dieu ... Il vient pour l'église !!! Et j’ai vu á partir de la gloire de Dieu, qui couvrait le trône de Dieu. ___________________________________________________________________________ Maintenant le précieux, le PLUS PUISSANT, PLUS GLORIEUX Agneau de Dieu, j’ai vu maintenant qu’il sortait du trône de Dieu, il est venu... J’ai vu, á partir de la gloire de Dieu, qui couvrait le trône de Dieu, maintenant le précieux, PLUS PUISSANT, PLUS GLORIEUX Agneau de Dieu, j’ai vu maintenant qui sortait du trône de Dieu, il est venu... Et quand l'Agneau de Dieu est venu, tout était glorieux ici avant, mais tout est devenu plus glorieux, plus glorieux !!! Et au fur á mesure qu’il venait, il avait plus de gloire, je pouvais voir la zone où elle avait atteinte, plus et plus de gloire venait... Tellement de gloire, beaucoup plus de gloire (il y avait) Et puis, il venu par tout le chemin... et quand ... je ne veux pas partager, arrêtons ici !!! Je ne peux pas partager plus que ça maintenant... quand lorsqu’il est venu!!! Mais après cela je me suis réveillé de cette puissante conversation !!! Je veux partager un peu de ça maintenant. Parce que je sais, que presque vous tous n’ont pas encore entendu cela !!! Alors écoutez ceci... alors j’ai commencé à aller par toute la terre en disant : Yasser Arafat va mourir bientôt! Yasser Arafat: ex président de l'autorité nationale de Palestine Yasser Arafat : le chef de l'autorité palestinienne, le président de l'organisation pour la libération de la Palestine, le leader du Fatah, la plus grande des factions de l'OLP, et prix Nobel de la paix. Naissance : le 04 août 1929, le Caire en Égypte Décès : le 11 novembre 2014, Clamart, France Et dans l'actualité, ils ont commencé à dire qu'il ne se sentait pas bien ... Je suis arrivé ici au Kenya et je prêchais cela dans la ville de « Kwale » , la première église où j’avais prêché. L’église appartenait à une dame, c’était dans la maison, dans le salon tout petit comme cet espace, et il avait sept personnes, et il était là ... Elle m’a invité : «Venez apporter le message de Jéhovah!!! » C'était la première église où j’avais prêché sur cette terre ... et dans ce lieu j'ai donné cette conversation, les prophéties !!! Et j'ai dit Yasser Arafat va mourir bientôt ... que j'avais vu sa tombe !!! Et j'étais partout dans le monde en train de dire ça! ___________________________________________________________________________ Et á un moment donné, il est tombé malade, et les pasteurs ont commencé à m’appeler du monde entier ... á m’envoyer des emails ... Et ils ont dit : 'homme de Dieu, avez-vous vu les nouvelles?' Yasser Arafat est mort! (Yasser Arafat est décédé en novembre 2014, 7 mois après la vision) Quand je suis allé regarder les nouvelles, alors j’ai découvert que Yasser Arafat est mort ... puis j’ai découvert que la première prophétie a été accomplie, dans cette prophétie !!! Et puis les choses ont suivie ... suivie et suivie ... Et après, après quelques temps ... il y avait Ariel Sharon, c'était le premier ministre d'Israël !!! (Au moment de la vision du prophète en 2004) Et vous savez que Ariel Sharon c’était celui qui a envoyé les chars israéliens, les chars des armés au sud du Liban ... Pour prendre le territoire, parce que cette zone était utilisée par les terroristes comme zone d’attaque, pour attaquer Israël. Écoutez ceci attentivement, car aujourd'hui, il est temps pour vous d’être matures, ok !!! Parce que je sais que vous n’aurez cela nulle part !!! Donc, Ariel Sharon était la tête de l’armée (avant de devenir premier ministre)... il a envoyé des chars israéliens et il a reprit le territoire du sud du Liban ... Parce que le « Hezbollah » (un groupe terroriste) attaquait Israël. Et ensuite Ariel Sharon est devenu le premier ministre d'Israël !!! Nom : Ariel Sharon naissance : 1928 Mort : 2014 Mission du mandat : 7 mars 2001 Fin de mandat : 4 avril 2006 (inapte depuis le 4 janvier 2006) Mandat d’Ariel Sharon: 2001-2006 Ariel Sharon était le premier ministre d'Israël au moment de la vision (2004) que le prophète décrit. Sa sortie (en 2006), a marqué le premier changement du gouvernement en Israël que le prophète a vu dans la vision !!! Maintenant ... après un certain temps, Ariel Sharon (en tant que premier ministre d’Israël), a voulu donner un morceau de Jérusalem !!! Il voulait négocier avec eux ... il a commencé à négocier avec eux, il a été à Washington –EUA. Il disait qu’ils avaient besoin de partager Jérusalem... vous savez tout cela ! Après cela Ariel Sharon est tombé malade, il est entré dans le coma Jusqu’aujourd’hui !!! (Au moment de cette prédication Ariel Sharon était toujours vivant en coma); Il est à l'hôpital soutenu par des machines ... jusqu'à ce jour, où nous parlons ici !!! (Maintenant en 2016, Ariel Sharon est mort, sans avoir pu se réveiller du coma en 2014) ___________________________________________________________________________ Mais écoutez ceci, après Ariel Sharon, vint Ehud Olmert, alors je compris que c’était le premier changement de gouvernement en Israël !!! (en 2006, 2 ans après la vision) Ehud Olmert était précédemment Maire de Jérusalem! Et devenu maintenant le premier ministre ... (en 2006). Et après le temps est passé, passé... Et donc j’ai vu que Ehud Olmert était malade, un cancer de la prostate !!! (Ehud Olmert a annoncé qu’il souffrait de la maladie en 2007). Puis cela continuait à se développer !!! Entre le moment vers 2008 (le premier et le deuxième changement de gouvernement en Israël) et quand 2008 est arrivé... Israël célébrait (en 2008) 60 ans de sa naissance !!! 60ème anniversaire de naissance ... Parce qu’Israël est né en 1948, ok ! Puis les chrétiens du monde entier commencèrent à se rendre en Israël, et je regardais les nouvelles d’Israël... Et ils ont dit: « Depuis la naissance d’Israël, nous n’avons jamais vu des avions atterrir, atterrir, atterrir, atterrir en Tel Aviv » Pratiquement toutes les 2 minutes un avion arrivait ! Tellement d’avion qui arrivait en Tel Aviv, beaucoup plus qui n'ont jamais été vus depuis la naissance de l'État d'Israël... ils n'ont jamais vu cela auparavant!!! Ils disaient que le trafic aérien des avions étaient de trop... les chrétiens venaient en vols affrété, en vols commerciaux, tout type de vol, affrété commerciaux tous les vols étaient remplis en allant vers Israël. Maintenant écoutez ceci : Le Livre d'Isaïe chapitre 60, faites moi savoir lorsque vous l’avez trouvé ... Cela est incroyable je prendrai quatre versions de la Bible, ici maintenant, la deuxième prophétie dans cette conversation quand j'ai vu beaucoup de chrétiens en allant en avion vers Israël le Seigneur aussi avait montré à Esaïe cette conversation. Esaïe 60 :8 Je vais lire la version 'King James', et après la version 'amplifiée' et après 'New American Standard', et la dernière version 'NIV - nouvelle version internationale' ... Alors écoutez ce qu'il dit ici ... -Dans la version « KING JAMES » il dit... (Ésaïe 60: 8) Qui sont ceux-là, qui volent comme un nuage, qui volent comme des colombes vers leurs colombiers ? (Ésaïe 60: 8) ___________________________________________________________________________ -Dans la version « AMPLIFIÉE » il dit... « Qui sont ceux-là, qui volent comme un nuage, qui volent comme des colombes vers leurs colombiers « ? (Ésaïe 60: 8) -Dans la version « NEW AMERICAN STANDARD »il dit... « Qui sont ceux-là, qui volent comme un nuage, qui volent comme des colombes vers leurs cages « ? (Ésaïe 60: 8) Très puissant, merci. -Maintenant dans la version «NIV-Nouvelle Version Internationale» ... (Ésaïe60: 8) «Qui êtes-vous, qui volent comme des nuages, comme des colombes vers leurs nids? »(Ésaïe 60: 8) Maintenant souvenez-vous de ceci...Quand le Seigneur montrait cela à Ésaïe, il a donné la garantie...vous savez, quand le Seigneur vous parle à travers d'une vision, toujours lorsqu’il parle à ses serviteurs, il met aussi un message dans son cœur, pour qu'il comprenne ce qu'il dit!!! Cependant, quand il a parlé à Ésaïe sur ça, il a fait savoir que ceux qui venaient (en train de s’envoler) n'étaient pas des israélites ... C'est pour cela qu’Ésaïe maintenant pose la question au Seigneur: « Qui sont ceux qui volent comme des nuages, et comme des Colombes vers leur colombiers (Ésaïe 60) » Souvenez-vous que dans le temps d'Ésaïe, les avions n'avaient pas encore été créés, les avions n'avaient pas été créés, n'avaient pas encore été inventés! !! Alors Ésaïe décrivait les événements, et ensuite le Seigneur est venu me parler...Et Ésaïe les a vu sur les nuages, et dans la version 'NVI-Nouvelle Version internationale' dit: ' Comme des Colombes vers leur nids' !!! Ils volaient comme des nuages... Je veux dire, si vous êtes dans un avion vous savez cela, OK ?!!! Parce que vous savez, que vous voyez les nuages aussi volent, vous comprenez. .. De fois en allant et de fois en revenant dans la direction opposée (à l'avion)!!! Vous voyez aussi z les nuages qui volent, comme l’avion qui vole, vous le savez... Mauingo veut dire nuage???? Oui, nuage en espagnol... Alors vous voyez que les nuages aussi volent, parce que lorsque vous observez, ils sont en train de voler... quand je voyage avec mon équipe je leur dis: Regardez par la fenêtre, regardez ce qu’Ésaïe a vu... Généralement j'ai leur dit: Regardez, les nuages aussi volent... ___________________________________________________________________________ Pourtant Ésaïe a vu les avions avant qu'ils ne soient inventés, il s'est rendu compte que ceux (qui volaient) n'étaient pas des Israélites... que ceux en vérité n'étaient pas des Israélites, mais allaient vers Israël!!! Souvenez-vous de cette conversation quand j'ai dit que le temps arrivait, que j'allais par le monde... pendant 4 ans, par toute la terre... (Entre 2004 et 2008) je disais que prochainement beaucoup de chrétiens allaient vers Israël, que j'ai vu beaucoup de chrétiens aller en Israël, jusqu'à ce que 2008 est arrivé alors j'étais choqué que cette prophétie s'est accomplie. Merci d'applaudir, merci Le jeune homme qui a applaudi en premier je te bénis éternellement !! Merci beaucoup merci pour avoir applaudi merci beaucoup Alors, écoutez ceci... La deuxième prophétie s'est accomplie !!! Et alors 2009 est arrivé. .. Alors (en 2009) Benjamin Netanyahu est devenu premier ministre d'Israël !!! Alors écoutez cela peuple précieux... Maintenant la deuxième prophétie s'est maintenant accomplie... (L’allée des chrétiens vers Israël dans les avions en 2008) Et alors maintenant en 2009 je pense que c'était en janvier... Benjamin Netanyahu est devenu premier ministre d'Israël à nouveau !!! Alors il est devenu, Benjamin Netanyahu 2 !!! (Son deuxième mandat) et alors Avigdor Lieberman est devenu ministre des relations extérieures d'Israël... Et Avigdor Lieberman vient de la diaspora Russe, et la diaspora Russe qui est venu en Israël... Ils disent que les Palestiniens doivent être balayés dehors! !! Et même les Arabes Israélites (devraient être balayés dehors)... Vous savez qu'il y a des Arabes en Israël, citoyens d'Israël !!! Il y a deux types d'arabes en Israël : Les 'Druzes'... Le peuple 'Druze' ils se sont répandus dans tout le Moyen Orient, dans tous les pays où ils sont toujours, ils sont devenue une légion, très loyale á la ces nations, à l'autorité... En Israël seulement le peuple juif peut aller à l'armée israélite, 'IDF- Forces de défense d'Israël'... En réalité (parmi les Juifs) tous vont á l'armée, les filles, les garçons, tous sont soldats en Israël!!! Alors en Israël, parce que le peuple 'Druze' est fidèle à l'autorité du pays où ils vivent, les 'Druzes arabes' le fait d'être fidèles à l'autorité, vous le voyez maintenant aussi être acceptés à l'armée d'Israël Alors ils sont comme des patrouilleurs/sentinelles, ils font la surveillance et tout cela... Ils vont à l'armée!!! Mais alors, les autres Arabes israélites ne sont pas permis... Mais ils sont citoyens, ils ont la citoyenneté!!! Et de l'autre côté vous avez les Palestiniens... mais écoutez attentivement! Avigdor Liebeman, ' il est du parti politique Russe d'Israël, les Russes juifs...Alors ils ont dit que quand ils atteindront le pouvoir, ils auraient nettoyé/balayer les Arabes Israélites, les expulsés d'Israël ... ___________________________________________________________________________ Et les 'Druzes' ils l'auraient nettoyés, les balayer et expulser d'Israël et les Palestiniens aussi, ils les auraient aussi expulsés de ce lieu, et là où ils auraient été... Alors comme Benjamin Netanyahu à atteint le pouvoir à cause de la nature de la politique en Israël... Il avait besoin d'une coalition pour être capable de former un gouvernement!!! Alors son parti appelé LIKUD, a fait une alliance maintenant avec le Parti Russe... Et alors ils pouvaient avoir la majorité pour former un gouvernement! !! Maintenant le monde entier était choqué quand Avigdor Lieberman est devenu ministre de RelationsExtérieuresd'Israël... Lemondedisait: 'Mais comment nous allons négocier avec eux dans ces conditions '??? Alors écoutez peuple précieux... C’est ce que le Seigneur m'à montré dans cette conversation en 2004 (le monde choqué quand le deuxième changement de gouvernement s'est produit en Israël). Le monde disait : 'Comment serons-nous capables maintenant de négocier avec eux pour la paix en Palestine' ?? Vous avez compris cela?? Mais je veux vous interpeller sur une chose... Quand le changement de gouvernement/leadership en Israël allait arriver dans la vision, étant debout devant le trône de Dieu ... Jean-Baptiste, ses habits sont devenus glorieux !!! Ensuite tout autour de lui était encore plus glorieux ... Alors je regardais mes habits et je me suis aperçu que moi aussi j'avais été transfiguré et tout est devenu super glorieux ... Maintenant regardez ceci... Et alors le deuxième changement de gouvernement/ de leadership s'est produit en Israël (dans la vision) !!! Et lorsque le deuxième changement de gouvernement/de leadership s'est produit (dans la vision), et je suis venu et je suis resté à nouveau tout près de Jean-Baptiste... Alors il dit: 'Voici l'Agneau de Dieu!!! Il arrive... ' Vous avez compris cela??? Je veux que vous compreniez le message, il y a des secrets cachés ici... Je pense que vous avez déjà compris ... Alors vous voyez... que les habits sont devenus totalement super glorieux, et ensuite l'Agneau de Dieu est venu, et la zone sombre (qui séparait le prophète du trône de Dieu) a disparu !!! Et tout était super glorieux... Quel est le message pour vous peuple??? Quel est le message ici ??? ___________________________________________________________________________ C'est le temps pour les habits glorieux!!! Vous avez compris??? Parce que la prophétie de Benjamin Netanyahu 2 a été accomplie! !! (Le deuxième leadership/gouvernement a été accompli en 2009, quand Benjamin Netanyahu est retourné au pouvoir) Sur Internet les gens discutaient sur ça... Ils disaient : 'Mais le Seigneur a parlé à son serviteur en disant que quand Benjamin Netanyahu retournerait au pouvoir, que pendant son royaume, le Messie viendrait' !!! Alors j'ai dit: ‘’Non!!! C'est un mensonge...' Je pense que j'étais très clair à la radio, OK!!! Je n'avais pas traité cette partie... mais oui j’ai laissé très clair par la suite !!! Parce que j'ai dis, quand Benjamin Netanyahu est venu au pouvoir (le changement de gouvernement en Israël), alors je suis revenu ici (devant le trône de Dieu) et Jean-Baptiste a dit : « Voici l'Agneau de Dieu « Et la gloire s'est ouverte, et le Super glorieux Agneau de Dieu le plus Puissant Agneau de Dieu, le plus puissant Agneau de Dieu est venu (de la gloire). Pourtant je n'ai pas dit « pendant » (le mandat de Benjamin Netanyahu), je ne peux exclure « pendant », je n'ai pas dit après (le mandat de Benjamin Netanyahu), je ne peux exclure que ce sera après ! Personne ne sait le jour, ni l'heure de la venue du Messie. Vous avez compris ?? Mais j'ai partagé avec vous des secrets ici, qui te disent que le temps est fini !!! Le secret ici... c’est que... quand Benjamin Netanyahu 2 arrive (s'est accompli en 2009)... Souvenez vous qu’avant Benjamin Netanyahu 2 arrive, mes habits sont devenus super glorieux et je suis allé en Israël. Vous avez compris cela ?? Et quand je suis allé en Israël, j'étais avec des habits glorieux super glorieux (transfiguré) ... Écoutez ceci... Alors je suis revenu ici (devant le trône de Dieu). Écoutez la conversation de la venue de l'Agneau maintenant !!! C'est le temps pour préparer la venue du Messie vous pouvez voir que la ligne du temps du Seigneur est fini !!! Et si vous liez cela à la guerre de l’Iran, alors vous savez que le temps est fini !!! Et comme j'ai dit la guerre avec l'Iran, fera en sorte qu'Israël nécessite de paix !!! En effet vous ne pouvez... laissez-moi vous dire quelque chose ... Vous ne pouvez signer paix, jusqu'à ce que vous n'alliez pas à la guerre !!! Non, vous ne signerez (un traité de paix) jusqu'à ce que vous n'alliez pas à la guerre !!! ___________________________________________________________________________ (Sinon) vous seriez fou ... Vous allez en Tanzanie et dites-leur : « Tanzanie, notre relation est si bonne laisse pas, tellement pacifique, je pense que nous devrions signer un accord de paix » !!! Ils vous aurez refusé, et ils diront : « Non... qui veut la guerre « !!! Vous avez compris ??? Pourtant la guerre qui vient à l'Iran j'ai déjà vu chaque détail... Le Seigneur m'amène, et je m'assois entre les forces de défense d’Israël, le chef de l'armée... Alors je suis déjà venu ici, nous travaillons ensemble, dans les plans, je m’implique et quand je me réveille, j'étais très choqué sur cela aussi. J'ai vu des avions qui allaient, et je les ai vues revenir en sécurité... (Quand Israël attaque les installations de l'Iran), alors cette guerre fera qu'Israël nécessite de paix (un accord de paix) Cela fera aussi que les autres nations aux alentours d’Israël nécessitent de paix !!! Parce que le type de feu que je vois, je pense que c’était une arme nucléaire utilisée (par Israël)... Les deux missiles, je pense que c'étaient des missiles nucléaires parce qu’ils on atteint l’installation (Iranienne) ils ont totalement dévasté l'installation. Et ensuite c’est l’accord de paix de 7 ans !!! Ou 3 ans et demi, mais 7 ans de paix... les 3 ans et demi sont les plus critiques, mais il aura un accord de paix de 7 ans, OK !!! Ce sera une fausse paix ! (faux accord de paix) Et vous savez qui signe un faux accord de paix avec Israël ... (l'Antéchrist) Entre-temps, cela te dis que l'Église n’est plus ici !!! C'est cela, nous nous ne serons pas ici dans ce temps-là... Cela signifie que nous n'avons pas beaucoup, beaucoup de temps entre maintenant et » la venue du Messie » Peuple précieux ... cela devient l’heure la plus critique de l'histoire de la terre !!! J'irai plus profondeur de cela aujourd'hui ! Mais les chrétiens qui ne seront pas prêt... « Malheur à vous !!! « Parce que je suis ici pour vous surprendre : « il n'existe pas d'église après l’enlèvement « Souvenez-vous que ce serviteur dans lequel il est écrit : « Je vous enverrai le Messie pour préparer le chemin pour ce jour » ! Souvenez-vous que c'est le serviteur de la pluie ! Souvenez-vous que c'est le serviteur de la dernière pluie ! Le serviteur de la gloire du Seigneur ! Où comptez-vous passer votre éternité? 🔸Où voulez-vous passer votre éternité? Cela devient critique pour l'église. 🔸 La mort n'est pas la fin de la vie de votre âme pour toujours. «La mort est simplement une porte pour entrer dans le royaume de l'éternité. 🔸Une question très critique ici L'image et la ressemblance de DIEU ne meurent pas - elles sont éternelles, alors où votre esprit / âme a-t-il l'intention de passer votre éternité? 🔸La tente terrestre doit mourir un jour parce qu'elle est corrompue «L'éternité est en cours de détermination. «L'Esprit est la composante de l'Éternité en vous. 🔸Lorsque le corps mourra, l'Esprit retournera au CRÉATEUR à ce moment-là, il y a le Jugement et c'est LE SEIGNEUR QUI déterminera quelle âme va au Ciel ou en enfer ... 🔸En fonction de la façon dont vous vous préparez, cela déterminera où ira L'éternité est en train d'être déterminée maintenant ... 🔸Selon la façon dont vous vivez ici sur terre a des conséquences sur votre éternité ... 🔸La mort ne peut être évitée Si vous voulez passer votre éternité au paradis, commençons à travailler maintenant ... 🔸Ceux en grande attente pour LE MESSIE .. 🔸Simeon passe sa vie dans le temple à attendre LE MESSIE ... C'est pourquoi l'homme est désigné pour mourir une fois 🔸 Peu importe votre rang ou votre statut 🔸Tout le monde a rendez-vous avec la mort 🔸La mort est une porte. `` Quiconque a la vie a rendez-vous avec la mort à moins que l'enlèvement ne se produise ... 🔸 Qu'allez-vous faire de votre vie maintenant? `` La mort est une simple porte, ce n'est pas une fin en soi, c'est simplement une porte parce qu'elle ouvre une porte dans le royaume de l'éternité où le jugement de DIEU entre en jeu ... 🔸Il existe des normes pour entrer au paradis ~ Sainteté ~ Justice 🔸La vie sur cette Terre est temporaire, elle touche toujours à sa fin «Nous ne sommes que de simples voyageurs, de simples pèlerins sur cette terre ... Mais il y a la vie éternelle au paradis ou en enfer, basée sur la façon dont vous vivez votre vie ici sur terre. 🔸La terre n'est pas votre demeure permanente, la terre est très transitoire ... «Si vous avez l'intention de passer votre éternité au ciel, alors il y a des normes qui doivent être respectées; • Justice • Repentir • Sainteté • Le SANG DE JÉSUS • La CROIX DE JÉSUS |
2021.06.07 10:48 SowetoNecklaceLe conflit israélo-palestinien (3) : L'OLP, l'Intifada, et Oslo (1948-1993)
Deuxième partie : Les guerres israélo-arabes
Salut à tous !
Voilà pour le troisième chapitre, n'oubliez pas comme d'habitude que je privilégie la narration plutôt que la complétude, et j'omets volontairement certaines choses pour vulgariser. Donc comme toujours, apportez toutes les précisions que vous jugez utiles, et n'oubliez pas de lire les commentaires pour y trouver des détails ou des corrections de valeureux redditeurs !
Quand on a laissé les Palestiniens, c’était au lendemain de la guerre de 1948. Tous les Etats arabes qui les avaient soutenus avaient retourné leurs vestes, la Jordanie annexant la Cisjordanie et l’Egypte plaçant la bande de Gaza sous commandement militaire. Alors que l’ONU avait déclaré qu’ils devaient avoir un Etat, leurs alliés venaient de prendre leurs terres.
Le plus gros mouvement d’exode de réfugiés palestiniens partait des terres annexées par Israël (je rappelle, les terres en rouge dans cette carte). Les Palestiniens qui y habitaient durent fuir vers la Cisjordanie et la bande de Gaza, ou tout bêtement vers les Etats voisins. Ils finissent dans des camps de réfugiés en Syrie, en Jordanie et au Liban. A l’heure où j’écris ces lignes, l’ONU estime leur nombre à 1.5 millions, en comptant ceux qui ont été déplacés dans les guerres de 1967 et 1973 et leurs descendants.
Ils sont traités de manière assez variable. La Jordanie leur offre la possibilité d’obtenir un logement et la citoyenneté, ce qui fait que moins de 20% des Palestiniens en Jordanie vivent dans des camps. En Syrie, ils ne peuvent pas être naturalisés, mais ont le droit de travailler. Au Liban, ils n’ont pas le droit de travailler et n’ont pas accès à la propriété immobilière.
Entre 1948 et 1964, les Palestiniens se lancent dans des “opérations de retour” : Ils passent la frontière en petits groupes, de nuit, comme des commandos, et rentrent dans leurs maisons pour y récupérer des objets. D’ailleurs, beaucoup de familles palestiniennes exilées conservent, comme des souvenirs, les clés de la maison que leurs parents ou grands-parents ont dû abandonner en fuyant le pays. Petit à petit, on passe de “récupérer des objets laissés” à “commettre des actes de sabotage et des meurtres”. Israël lance des raids dans les pays-hôtes en représailles, ce qui déstabilise une paix fragile.
En 1964, après la crise de Suez, Nasser décide de prendre les Palestiniens en main. Son idée est de créer un groupe représentatif des Palestiniens qui serait en mesure de contrôler les “commandos du retour” et les empêcher de foutre la merde, ainsi que de fournir une excuse quand Israël s’agite : “Ce ne sont pas les vrais Palestiniens qui font ça, regardez, on a les représentants avec nous et ils bougent pas”. La Ligue arabe créé donc l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), pour unifier tous les groupes combattants palestiniens disparates.
L’OLP n’est pas islamiste, elle ne comprend presque aucun groupe islamiste à l’époque où ce n’était pas une force dans la région. Mais sinon, il y a toutes les tendances, et tous les acronymes, parmi ses membres : Le Front de libération de la Palestine (FLP, panarabique) Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste), le Front démocratique populaire pour la libération de la Palestine (FDPLP, maoïste), le Front de la lutte populaire palestinien (FLPP, socialiste, issu d’une scission du FPLP) le Front de libération arabe (FLA, baasiste), le Front populaire de libération de la Palestine - Commandement Général (FPLP-GC, marxiste-léniniste, issu d’une scission avec le FPLP)…
C’est bon, vous avez mal au crâne déjà ? Non ? Alors on continue…
Evidemment, de tous ceux-là, le plus important est Fatah. L’OLP a toujours été dirigée par Fatah, officieusement. Fondé en 1959 par Yasser Arafat, qui deviendra le leader général de l'OLP Fatah est un “groupe sans idéologie” (officiellement), dont l’unique but est la libération de la Palestine, et on verra pour la suite après. Dans ce cadre, Fatah sous Arafat a toujours refusé les dons directs d’Etats, ne voulant pas être restreint dans son action. Ca leur a joué un tour : Ils se sont reposés principalement sur les dons de Palestiniens riches vivant dans les Etats du Golfe ou en Egypte, qui sont eux-mêmes influencés par ces Etats. Mahmoud Abbas, son lieutenant et successeur, a notamment des liens très forts avec le Qatar.
Fondé au Koweït, Fatah déménage en Syrie en 1962, puis en Jordanie à la fondation de l’OLP. Arafat s’est tout de suite occupé de conserver son pouvoir au sein de l’OLP : Par exemple, quand le FPLP a commencé à trop rassembler de fonds et de combattants par rapport aux autres membres de l’OLP, c’est Fatah qui a tout fait pour organiser la scission des autres partis de gauche. Ah, et il est également accusé d'avoir détourné au minimum 1 milliard de dollars de dons à la cause, en les investissant dans des compagnies à Tunis et à Ramallah. Et encore, le milliard, ce n'est que ce qu'on SAIT qui a été détourné, mais d'autres sommes (plus de 3 milliards de dollars au total) ont tout bonnement disparu.
L’OLP, à ses débuts, avait pour but explicite “La libération de la Palestine par la lutte armée”. Aucune autre option n’était considérée, seule la guerre. Elle a aussi refusé de reconnaître le droit d’Israël a exister jusqu’en 1993.
L’OLP est dirigée par un Conseil représentatif et un Conseil des chefs, en gros. Seul le deuxième, composé des leaders des mouvements guérilléros, a un certain pouvoir. Comme l’OLP est interdite par Israël, les Palestiniens des territoires occupés ne peuvent pas avoir de représentation aux Conseils. Elle devient donc officieusement le représentant des exilés palestiniens. Yasser Arafat est un homme de consensus, tout l’opposé de Nasser qui déborde de charisme et peut imposer une direction. Comme l’ont dit certains de ses détracteurs, l’OLP a eu un politicien alors qu’elle aurait eu besoin d’un homme d’Etat. Arafat passe tellement de temps à ménager la chèvre et le chou que l’OLP ne fait pas grand-chose et les groupes guérilléros conservent une grande autonomie.
Le temps des avions
De ces groupes autonomes, le FPLP est le plus proactif. Il cherche des actions visibles qui lui donneront des leviers contre Israël. L’idée de son fondateur est de détourner des avions : Le premier est en 1968, le FPLP détourne un avion d’El Al qu’ils obligent à atterrir en Algérie. Les otages non-Israéliens sont relâchés, et les 12 restants sont rendus 40 jours plus tard contre 16 prisonniers palestiniens. En août 1969, un avion de la TWA à destination de Tel Aviv est détourné jusqu’à Damas par le FPLP qui pensait que Yitzhak Rabin, alors ambassadeur d’Israël à Washington, s’y trouvait. Une fois atterris, ils évacuent l’avion et le font exploser.
En 1970, le FPLP lance une grosse opération : Ils veulent détourner quatre avions et les faire atterrir à Dawson’s Field, un bout de désert aménagé en aérodrôme de fortune en Jordanie. Dans le premier de ces avions, El Al 219, le pilote Uri Bar-Lev déstabilise les deux terroristes en faisant plonger à pic son Boeing 707. Quand il redresse son appareil, le personnel de sécurité présent à bord de l’avion les maîtrise. Le deuxième, Pan Am 93, est choisi par hasard, mais c’est un Boeing 747 qui est trop gros pour atterrir à Dawson’s Field. Il finira au Caire où les passagers seront évacués. Les deux autres, Swissair 100 et TWA 741, atterrissent à Dawson’s Field. Le FPLP demande la libération de 6 Palestiniens emprisonnés en Europe et de 1000 Palestiniens emprisonnés en Israël. L’Europe cède, Israël refuse. Trois jours plus tard, le FPLP détourne un cinquième vol, BOAC 775, qui rejoint Dawson’s Field.
L’armée jordanienne encercle l’aérodrome et attend les instructions, ce qui choque les Palestiniens. Le refus israélien se maintient, Tel-Aviv adoptant une politique de “AZI METS UN COUP AZI AZI T’A PA DCOUILLE TA RACE”. Finalement, les terroristes en sont réduits à échanger la libération des otages contre leur liberté, ce que les Jordaniens acceptent.
Septembre noir
Dawson’s field est la goutte d’eau qui fait déborder le vase jordanien. Depuis 1948, la Jordanie avait tenté d’intégrer les Palestiniens dans sa population. Les citoyens de Jordanie sont à 2/3 Palestiniens, à 1/3 Jordaniens. La Jordanie leur réserve 50% des sièges au Parlement, ce qui les sous-représente légèrement, mais reste bien meilleur que dans tous les autres pays arabes. L’OLP a son QG à Amman, et bénéficie d’un soutien logistique et financier. Déjà en 1968, une bataille entre Tsahal et l’OLP près de la ville de Karameh avait obligé l’armée jordanienne à intervenir. Comme Tsahal avait été très clairement provoquée par les Palestiniens, le roi Hussein commençait à en avoir marre de protéger des gars un peu trop téméraires pour leur bien.
Les fedayeen (“ceux qui vont se sacrifier”, les combattants palestiniens) gagnent de plus en plus de pouvoir et de soutien dans le monde arabe et agissent en Etat dans l’Etat jordanien. Ils montent des checkpoints sur les routes, prélèvent des droits de passage et des impôts illégaux, se moquent ouvertement des forces de police jordaniennes qui essaient de les rappeler à l’ordre. Les historiens pensent qu’Arafat n’a pas organisé ou impulsé ces comportements lui-même : Il s’est fait dépasser par des éléments plus extrémistes que lui et n’a pas eu la force de personnalité nécessaire pour restreindre ses subordonnés.
Certains groupes fedayeen en appellent ouvertement à reverser la monarchie hachémite, et à se servir de la Jordanie comme base de départ pour une guerre de reconquête de la Palestine. Comme le disait le slogan de l’époque, “La route de Jérusalem commence à Amman”. Ils tentent même d’assassiner Hussein à deux reprises. Pour calmer le jeu, Hussein renvoie une grande partie des anti-palestiniens de son gouvernement et propose à Arafat de devenir vice-Premier ministre. Arafat refuse : Il veut un Etat palestinien gouverné par des Palestiniens, par une fédération palestinienne-jordanienne.
Avec Dawson’s Field, Hussein en a marre une fois pour toutes. Le 17 septembre 1970, une semaine après Dawson’s Field, l’armée jordanienne encercle Amman et rentre dans la ville par toutes les directions, se livrant à une chasse à l’homme avec les fedayeen. La Syrie intervient pour soutenir les Palestiniens, le Pakistan envoie des espions en mission de surveillance pour soutenir la Jordanie. Finalement, avec la médiation de l’Egypte, les choses se calment et l’OLP est expulsée de Jordanie pour s’établir au Liban.
Septembre noir mènera à la création de l’Organisation Septembre Noir (OSN), groupe terroriste lié-mais-peut-être-pas-mais-en-fait-sans-doute-si à l’OLP. En représailles pour Septembre noir, ils assassinent le Premier ministre jordanien Wasfi Tal en 1971, et selon des témoins boivent son sang avant de partir. C’est l’OSN qui se fera connaître pour la prise d’otages et le massacre d’athlètes israéliens à Munich en 1972. Les leaders du groupe se feront décimer par le Mossad en représailles, et l’OSN disparaît discrètement de la scène palestinienne en 1973.
L’OLP au Liban
Arafat, découragé, cherche une issue diplomatique, et annonce en 1975 son soutien pour une solution à deux Etats, ce qui lui vaut la haine des jusqu’au-boutistes. Mais l’OLP se retrouve être au Liban l’organisation paramilitaire la plus puissante du pays - contrairement aux autres Etats arabes, le Liban est fracturé et les petites communautés ethnoreligieuses qui commencent à monter des forces armées n’ont pas les ressources des Palestiniens. De plus, l’OLP est le seul représentant d’un peuple palestinien qui n’a pas de statut au Liban : Considérés comme apatrides, ils n’ont pas le droit de vivre ailleurs que dans leurs camps, ils n’ont pas accès à l’éducation ou à la santé et n’ont pas le droit de travailler sans un permis officiel, qui n’est donné qu’au compte-goutte (Plus de permis sont octroyés Africains subsahariens ou aux Asiatiques tels que les Bangladais, qu’aux Palestiniens).
La question du statut politique des Palestiniens au Liban menace l’équilibre ultra-précaire du pays : Majoritairement sunnites, avec une minorité chrétienne, les intégrer reviendrait à faire pencher la balance du pouvoir en faveur des sunnites, ce que les autres groupes veulent éviter. Je ne vais aps m’étendre sur la guerre civile au Liban, qui est particulièrement compliquée à comprendre (j’ai essayé, j’ai encore la migraine pour le prouver), donc voilà la version courte : Les tensions montent entre l’OLP et les Phalanges chrétiennes, qui explosent dans les deux massacres de Karantina (où les Phalangistes tuent environ 1500 Palestiniens) et de Damour (où l’OLP tue environ 500 Chrétiens maronites) en 1976. Toutes les communautés libanaises s’aspirent petit à petit dans la violence, jusqu’à la guerre de 1982 où Israël intervient.
Israël avait déjà soutenu des groupes libanais, notamment les Phalanges, et avait créé une zone de sécurité au sud-liban où vivaient principalement des chrétiens. Mais les attaques palestiniennes - a moitié volontaires, à moitié provoquées par des frappes israéliennes - ont mené à l’intervention. Plusieurs sources montrent que Menachem Begin, le Premier ministre de l’époque, voulait installer un gouvernement pro-Israël à Beyrouth.
Tsahal emploie une stratégie de bombardements aériens massifs pour se frayer un chemin au Liban. Cinq mois après leur intervention, on parle de 10 000 morts dans le pays, alors que les soldats israéliens ne sont même pas encore entrés à Beyrouth. Dans la capitale, Tsahal utilise des bombes à sous-munitions et des incendiaires au phosphore blanc, normalement interdits dans les zones civiles. 3/5e des victimes sont des civils. En août, l’OLP annonce son retrait de Beyrouth, ostensiblement pour éviter les victimes civiles. Rien à faire : Tsahal est lancée, son objectif est désormais d’obtenir la destruction complète de l’OLP (discours du ministre de la Défense Ariel Sharon à la Knesset le 30 juin 1982). Le 9 août, les colonnes de l’OLP qui quittent la ville sont encore bombardées par l’aviation israélienne qui vise semi-délibérément des zones civiles. Même les Américains tapent du poing sur la table et exigent l’arrêt des bombardements. Avant de partir de la zone, Israël, qui a capturé et contrôlé les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Shatila, ouvre les barrières des camps pour laisser rentrer 500 Phalangistes qui massacrent jusqu’à 3500 civils, femmes et enfants palestiniens.
Ariel Sharon est convoqué devant la Knesset et accusé de négligence criminelle et de manquement grave à son devoir de ministre, le peuple israélien manifeste et exige sa démission. Il est démis de ses fonctions mais devient “ministre sans ministère” dans le gouvernement du Premier ministre Menachem Begin.
L’OLP à Tunis et l’Intifada
L’OLP s’établit à Tunis. Les années Tunis sont vues comme le point le plus bas de l’histoire de l’organisation : Loin du terrain, démoralisée, elle ne peut plus agir comme représentante du peuple palestinien. C’est le peuple lui-même qui prend les devants.
Le nouveau gouvernement est une coalition entre Shimon Peres (Travaillistes), et Yitzhak Shamir (Likud). Peres, charismatique et intelligent, est un homme qui veut la paix, et il se met directement en relation avec le roi Hussein de Jordanie et une délégation palestinienne-jordanienne (tous les Palestiniens n’avaient pas quitté la Jordanie) pour formuler un processus de paix. Mais ce plan doit être soumis à l’approbation de Yitzhak Shamir, qui le rejette immédiatement (sans doute pour éviter que Peres, son adversaire politique, ait une victoire à son nom). La paix s’éloigne, et le peuple Palestinien, qui désespère de plus en plus, explose.
Le 8 décembre 1987, un camion blindé israélien percute deux camionnettes palestiniennes, tuant quatre ouvriers arabes. C’est un accident, mais la rumeur d’un attentat volontaire se répand parmi les Palestiniens. Comme pour le Printemps arabe 25 ans plus tard, tout le monde est pris par surprise. Les groupes affiliés à l’OLP, notamment Fatah et le FPLP, arrivent à coordonner de manière très restreinte les mouvements populaires, dirigeant la foule vers tel ou tel objectif, sans impulser une direction stratégique. Ils sont rapidement doublés par des mouvements religieux, Hamas et le Jihad islamique (plus d’infos sur eux plus tard).
On retient de l’Intifada l’image de l’enfant lanceur de pierre, ce qui est le résultat d’une communication très bien rodée des groupes palestiniens. L’idée était de faire du théâtre politique, de transformer le David israélien en Goliath dans l’oeil du monde, et ça a très bien marché. Mais l’Intifada est surtout une grosse campagne d’information et de désobéissance civile : Boycott des produits israéliens (Israël a l’exclusivité pour la fourniture de produits de consommation aux territoires palestiniens), blocage des routes commerciales, grèves générales (Israël se reposait pas mal sur le travail de Palestiniens dans ses usines, et s’y repose encore), et lancement d’initatives d’autosuffisance économique. Intifada signifie “se débarrasser” et évoque en Arabe l’image du chien qui se secoue pour se sécher. C’était le but : se débarrasser de la domination israélienne, militaire ou économique.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de violences. Des militants palestiniens visent des civils et des soldats israéliens, et s’opposent à des représailles mortelles de Tsahal. L’inégalité des moyens fait qu’il y a 6 morts palestiniens pour 1 israélien tué en moyenne. Les soldats israéliens ont de plus en plus de mal à accepter l’ordre de contrôler, voire d’opprimer, une population qui résiste : Durant les sept premiers mois de l’Intifada, on compte 600 cas de soldats qui ont ouvertement refusé l’ordre de “maintenir la paix” dans les territoires occupés, et c’est sans compter ceux qui ont essayé de se faire passer malades ou autre.
Il y a aussi de la violence intra-palestinienne. Les femmes palestiniennes engagées, notamment, commencent à rapporter qu’elles sont harcelées de plus en plus ouvertement dans la rue, sommées d’”arrêter de faire des travaux d’hommes et de s’occuper de leurs maris”, de “s’habiller décemment” etc. Certains observateurs y voient une islamisation de l’expression palestinienne, poussée par l’ascension du Hamas (on en parlera la prochaine fois), d’autres y voient une histoire de classes : Les femmes indépendantes rappelant les soldates et autres femmes émancipées israéliennes, elles sont assimilées à des collaboratrices. Sans une direction claire, la violence des guérilleros palestiniens tourne en rond et se dirige vers les personnes accusées de collaboration : Environ un millier de Palestiniens, accusés d’avoir livré des informations à Israël, sont exécutés sommairement par Fatah ou le Hamas.
L’Intifada a quand même gravement heurté l’économie palestinienne. En se découplant de force d’Israël, ils se sont retrouvés dans la base industrielle pour laquelle ils travaillaient ni les produits bon marchés qu’ils consommaient. En 1993, à la fin de l’Intifada, le niveau de vie dans les territoires occupés avait baissé de 40%.
Mais ça a été pire pour Israël. Le moral du pays est au plus bas, Tsahal est sur les nerfs à mener des opérations de police, et des photos de soldats en blindés face à des enfants lançant des pierres font le tour des journaux du monde. Yitzhak Rabin, le nouveau Premier ministre, cherche à faire des concessions pour obtenir un retour à la normale.
Les accords d’Oslo : La fin de la deuxième phase du conflit
Dès 1992, une délégation secrète israélienne rencontre leurs équivalents palestiniens à Oslo. La fin de la Guerre froide bouleverse tout l’ordre politique mondial : Sans l’URSS (et avec une Russie ruinée sous Elstine), Israël et les Etats-Unis n’ont aucun contrepoids diplomatique. Certains Israéliens commencent à avancer la notion de “post-sionisme” qui reviendrait à accepter qu’Israël est un Etat normal parmi d’autres et qu’il faut négocier sur des objectifs pratiques, et non idéologiques.
Les accords d’Oslo, signés en 1993, établissent l’Autorité palestinienne dans les territoires occupés qui ne sont pas colonisés par Israël (plus sur les colonies plus tard). Les détracteurs des accords signalent qu’il n’est jamais question de revenir à la proposition de l’ONU de 1947, et que donc 80% du territoire normalement alloué à un Etat palestinien sera hors de portée. Pour ces détracteurs, les accords d’Oslo sont donc avant tout un aveu de défaite. En échange, l’OLP reconnaît le droit d’Israël à exister en paix, tandis qu’Israël reconnaît l’OLP comme “seul représentant légitime du peuple palestinien”. Vous noterez la différence de langage : Israël ne reconnaît à aucun moment l’existence d’un Etat palestinien.
L’Autorité palestinienne est sensée exister en intérim pendant 5 ans, durant lesquelles elle conduira des négociations préliminaires avec Israël sur les derniers petits points à régler. Après cela il y aura des élections et des négociations finales avec le nouveau gouvernement palestinien sur ces derniers petits points.
Ces derniers petits points ? Oh, des broutilles : Le retour des exilés, le statut de Jérusalem, les colonies…
Les accords d’Oslo s’inscrivent donc dans un schéma classique connu de tout observateur du Moyen-Orient : Un traité dont l’objectif principal est de monter un processus pour éventuellement signer un futur traité, processus qui sera cordialement ignoré immédiatement. Finalement, Oslo II est signé en 1995, Yasser Arafat devient président de l’Autorité palestinienne, et les territoires sont divisés en zones A, B et C avec un retrait israélien immédiat des zones A et B mais tardif dans la zone C (… qui représente 70% de la Cisjordanie).
Les sionistes les plus hardcore sont outrés par la signature d’Oslo II. Un mois plus tard, Yitzhak Rabin est assassiné par Yigal Amir, un Juif orthodoxe d’origine yéménite.
Oslo II et l’assassinat de Rabin représentent mes premiers souvenirs personnels de la géopolitique au Moyen-Orient et le début de mon intérêt pour la région à 7 ans. Je me rappelle avoir emmerdé ma mère avec des questions d’enfant sur Israël et la Palestine, et ma mère bibliothécaire prenait le temps de sourcer ses réponses et de les ramener au niveau d’un enfant. A l’époque, dans mes souvenirs, l’Europe pensait que la période de conflit allait vers sa fin, et que le conflit serait maintenant diplomatique.
Ça n’a pas été le cas. A la toute fin de l’Intifada, en avril 1993, alors que la situation est normalisée dans les territoires palestiniens, la colonie de israélienne Mehola est secouée : Le Hamas vient d’y déclencher son premier attentat-suicide.
La prochaine fois, on parlera du virement islamiste du conflit et de la deuxième Intifada.
Vu que j'ai pas mal de boulot en ce moment, il va falloir que je repasse à un rythme hebdomadaire, donc la prochaine fois sera jeudi prochain, préparez-vous à ce que ça dure un certain temps !
2021.05.18 19:09 Line_gfftPremière rencontre avec un étranger lors de mon séjour Erasmus
J’ai commencé mon séjour dans un airbnb pendant les deux premières semaines de mars de cette année car mon logement actuel n’était pas encore disponible. Je me retrouve donc seule, avec une propriétaire qui n’est jamais à son appart, avec des chats, dans une ville que je ne connais pas.
Pendant tout le mois de mars j’ai des cours intensifs d’allemand. Avec le covid, ces cours ne sont qu’en visio et je reste donc enfermée dans le airbnb toute la journée avec le matin des cours hyper intensifs et l’après-midi, moment consacré à faire tous les exercices d’une thématique de 10 pages du livres de cours et 8 pages sur livre d’exercices. Je ne voyais donc personne et sortait rarement et n’échanger avec personne. Je commençais à me sentir extrêmement seule quand tout à coup, sur la visio du cours en ligne je reçois un message d’un garçon en privé. Qui me propose d’échanger avec moi, qu’on pouvait s’aider et apprendre à parler allemand ensemble.
Il faut savoir que je suis parti du départ et dans l’optique de me sociabiliser, de parler avec les gens, de faire des rencontre etc (sachant que je suis habituellement timide et introvertie). J’avais pour but de m’ouvrir aux autres et de passer un agréable séjour pendant ces 4 mois et demi. Je lui réponds que oui, avec plaisir et nous nous échangeons nos numéros de téléphone. On commence à échanger. Très gentil et très avenant et tout de suite il me propose pour que l’on se rencontre. J’ai une mauvaise sensation et tout de suite je lui dis que je ne peux pas, peut-être demain, et je lui propose que l’on se voie dans un lieu public, ni chez lui, ni chez moi car je ne le connais pas. Instinctivement j'ai penser (il faut que des gens me voit avec lui).
Le lendemain on se fixe rendez-vous, je lui dis que j’ai 20 minutes à pied de là où j’habite et il me dit que lui également (détail à retenir). Il arrive avec 20 minutes de retard… Parfumé, gel sur les cheveux, chewing-gum … Bon, je me sens idiote et bête d’avoir pu croire qu’il venait juste en ami puisque tout les signes montre qu’il était surtout là pour me draguer. Mais peut-être que je me fais des idées. On se dis bonjour etc, on commence à parler. Il faut savoir que lui vivait depuis 4 mois en Allemagne, et moi j’arrivais avec mon petit niveau A2 et c’est toujours compliquer de comprendre quand on nous parle dans une langue étrangère la première fois. Je vois que ça l’embête que je ne comprenne pas tout ce qu’il me dit mais il fait l’effort de me parler. Tout va bien, il veut acheter une boisson dans un supermarché et l’on va se poser dans le parc sur un banc pas loin du centre-ville. Il faut savoir que c’est un parc très grand ! On discute etc, et ça fait du bien de parler avec quelqu’un et déchanger, sortir de mon airbnb. Puis il me propose de venir manger chez lui (il était 17 heures). Je lui dis que non, que j’ai mes colocataires avec qui je dois manger (je mens pour me dédouaner). Il insiste et fait comme ci il ne comprenait pas ce que je lui disais alors qu’il m’avait très bien compris jusque-là. Je continue à lui dire que non, je ne veux pas. Il force et je finis par céder. Au airbnb je n’avais pas vraiment de quoi manger, j’avais juste des nouilles. Je me suis dit « bon aller tu mange et tu te casse comme ça t’as mangé et tout le monde est content », on traverse le parc en parallèle au centre-ville. Pendant ce temps il en profite pour me demander si j’ai un copain en France. En allemand il faut savoir que « Freunde » veut dire ami et ce même mot est utilisé pour dire petit-copain. Pour être sûr que je comprenne bien sa question, il me dit « boyfriend », je lui dis que oui, et le mec tique. Je vois que ça ne lui faisait pas plaisir mais ça n’avait pas l’air de le décourager. Je me dis c’est mort, le mec veut plus, il ne voulait pas qu’on apprenne l’allemand ensemble et je me dit 'dans quoi tu t'embarque là ...'
On avance et 20 minutes sont passé. Je lui fais remarquer et il me dis que nous ne sommes plus très loin. On avance et on commence à sortir du centre villes, dans la zone pavillonnaire. 30 minutes. Je lui refais remarquer encore une fois que les 20 minutes sont longues. Il me dit « non non ne t’inquiète pas j’habite juste ici ». Je lui dis « où jusqu’ici ??? ». On avance on monte la rue dans laquelle je pensais qu’il habitait. On passe la dernière maison de la rue et on prend un petit chemin sur le coté d’une maison qu’on longe. Je me dis qu’il habite dans cette maison et qu’on rentre par la porte de derrière.
Le temps était moche, il commençait à pleuvoir, toute la semaine il n’avait pas fait beau, le chemin était petit, 40 cm de large et boueux !!! à gauche, le grillage remplis de ronces de la propriété et à droite, le vide, un énorme fossé d’une dizaine de mètre. Ok. Là je commence à paniquer, ça fait 45 minutes qu’on marche alors qu’il habitait soi-disant à 20 minutes à pied, il me fait prendre un chemin isolé et boueux, je me fais dix mille scénarios dans la tête. Ça commence à m’agacer, je glisse, je salis mes vêtements, je suis pleine de boue, il me propose sa main et je l’envois chier. Il voit que je commence à m’énerver et je commence à faire une mini crise d’angoisse intérieurement car pour moi c’était finis, il allait me violer et j’allais tomber dans le fossé. Au fond de moi je voulais fuir, prendre mes jambes à mon coup, me barrer mais c’était peine perdue dans le chemin, il m’aurait sois rattraper, ou sois j’aurais glissé dans le fossé. Bref, je prends mon mal en patience en priant au fond de moi qu’il ne m’arrive rien.
On arrive au bâtiment dans lequel il habite. Lors de ma recherche de logement j’avais la possibilité de faire une demande de logement pour les étudiant étranger et me retrouver dans un immeuble avec 300 autres étudiants avec chacun sa chambre. J’avais dénigré cette offre (choix que je ne regrette pas) mais lui vivait dans ça. Un immeuble, froid, vide, remplis d’un long couloir sur plusieurs étages avec des cellules avec un numéro sur chaque porte pour les chambres comme celles des cellules en prison. J’avais l’impression de traverser le couloir de la mort, y avait vraiment une sale énergie qui en ressortait. Je ne me sentais vraiment pas bien. Je rentre dans sa chambre, épuisée. Chambre de 2 mètres sur deux, le lit à 1 mètre de la cuisine avec un tapis, vous savez le tapis pour les petits garçons avec les routes les maisons et les arbres pour jouet aux voitures. Hyper creepy surtout qu’il avait 23 ans.
Lors de notre discussion dans le parc j’avais évoqué que j’avais fait 11 ans de danse classique, il me propose donc de mettre de la musique et direct il me met de la musique classique. Mdr t’as cru j’allais te faire une démo de danse après ce que tu m’as fait traverser ? Je le stop net. Je mets autre chose. Je passe beaucoup de temps sur mon téléphone et lui arrête de me parler. Je ne parle pas anglais mais lui oui. On devait soi-disant échanger en allemand pour apprendre et il ne me dit plus que quelques mots en anglais. On finit par se parler avec google traduction en se faisant lire l'un et l'autre se que l'on souhaite se dire.
Pendant qu’il cuisinait encore assez joyeux de m’avoir ramené chez lui je pense, je casse son délire et lui dit qu’en France, en tant qu’homme inviter une fille chez sois comme ça le soir limite en la forçant alors qu’elle avait dit non alors qu’on ne se connait pas, ça ne se faisait pas et que ça pouvait être hyper mal interpréter. Lui qui ne parler déjà plus se ferme encore plus que moi et me dis que oui, lui dans sa culture (il était arabe, turc ou algérien je ne sais plus exactement excuser moi), il me dit qu’il est normal et habituel d’inviter les gens à manger chez eux pour la première fois c’était signe de je ne sais plus quoi exactement, je n’étais pas sûr de son info, ses excuses me semblaient un peu bidon. Je sais que dans chaque culture c’est différent mais ça me semblait très bizarre. Tout de suite après on ne s’est plus parler. Il avait l’air énerver après mon intervention et moi je mettais encore plus de distance entre nous et ne parlais plus. On mange en silence. On s’était mis d’accord pour que je prenne le bus de 19h15, mais on finit de manger plus tôt. Moi qui pensais bien manger, j’ai manger des petits pois gris en conserve qui avait le goût d’herbe !!! bref, comme on finit plus tôt et que je lui fais comprendre que je veux partir, on part direct après manger toujours sans un mot. Il faut savoir que le mec marcher extrêmement vite et je suis petite, j’avais du mal à le suivre.
On sort du bâtiment, il fait noir et on prend la route. La route normale ! je lui avais demandé pourquoi passer par le chemin boueux il m’avait répondu que c’était plus court pour aller chez lui. C’est faux ! c’était clairement plus long ! on à mis 15 minutes par le chemin boueux et 5 minutes par la route ! j’avais l’impression il essayer de me semer, il avait l’air de vraiment vouloir se débarrasser de moi. Apparemment il n’avait pas eu ce qu’il voulait. Le bus arrive, je n’ai pas encore ma carte d’abonnement et ai juste ma carte bleue, je lui dis je n’ai pas d’argent, le mec saoulé me paie le bus, même pas il me met dans le bus, il paie et se barre ! Mais une fois dans le bus j’ai dit « ouf ».
J’ai vécu une très mauvaise expérience. C’était ma première rencontre avec un étranger et j’ai eu très peur. Dans le chemin boueux je me suis sentis en insécurité, je n’avais jamais ressenti ça de ma vie. Je ne sais pas ce qu’il voulait exactement, je ne sais pas qu’elle était ça véritable intention et je ne le saurais jamais. Car il ne m’a plus jamais contacté. On avait encore cours ensemble pendant deux semaines et j’ai dû me débrouiller pour avoir les exercices car il ne me les donner plus (c’est une autre histoire le fait que je n’avais pas les livres de cours). Sachez qu’il était difficile pour moi de le voir tous les matins, en vidéo pendant 4 heures sur mon écran à faire le mec gentil et sympathique avec notre professeur. Et qu’il était encore plus difficile quand la prof fessait des groupes et se réjouissait que je parle avec lui (car je ne parlais pas beaucoup pendant le cours) et qu’il fallait qu’on se parle plus et que l'on devienne ami. Lui rigolait et moi, j’étais totalement crispée. Ces semaines de cours ont été un calvaire.
Je n’ai plus osé sortir seule. Aujourd’hui je suis dans une collocation avec deux gentilles filles allemandes. A qui je leur ai raconté et étaient sidérées. Elles m’ont rassuré en me disant que je ne devais pas avoir peur de sortir, rencontrer des gens car les allemands n’était pas comme lui. Mais depuis j’ai peur, je ne créais de contacte avec personne depuis 2 mois et demi encore moins avec un garçon. Je ne veux plus jamais me retrouver dans cette situation.
Depuis j'ai bloquer le numéro du mec.
S’il vous plait, les mecs, ne fait pas des trucs bizarres avec de filles. Soyez claire. Qu’on soit étranger ou pas, avec les technologies de maintenant il est facile de communiquer même si on ne parle pas la même langue. Mais si une fille vous dit non, n’insister pas, car ça, ça ne se passe pas seulement à l’étranger avec des inconnue, ça existe aussi en France et partout.
Je vous remercie de m’avoir lu, c’était très long, mais c’est une expérience qui m’a traumatisé et qui me fait de bien de la partager et qui je l’espère seras utile à d’autres. Si vous dite non et qu’on insiste, ne céder pas comme j’ai pu céder bêtement.
Bonne journée ou bonne soirée à vous ! prenez sois de vous ! 😊
2021.04.26 08:12 SowetoNecklaceQu'est-ce que le jihadisme ? (2/3) : Erreurs et ingérences du pouvoir
1/7 : Afghanistan
2/7 : Somalie
3/7 : Guinée
4/7 : Géorgie
5/7 : Bangladesh
6/7 : Erythrée
7/7 : Turquie
Hors-série : L'entrée clandestine en France
Jihad :
1/3? : L’idéal jihadiste
L’autre jour, je vous ai parlé en très grandes lignes de la construction de la pensée jihadiste. Mais toute seule, une pensée ne suffit pas si personne n’a de motivation pour vous suivre, Jean-Luc Mélenchon peut en témoigner. Ce qu’il fallait en plus au jihadisme, c’était un environnement propice où se développer. Et bien involontairement, l’Occident s’est empressé de créer cet environnement.
Je pourrais écrire un pavé sur la colonisation et le jihad dans chaque pays musulman colonisé, et dans certains pays qui n’ont jamais été “officiellement” colonisés aussi. Mais c’est un sujet trop lourd, alors je vais me limiter à ce que mes sources et mon expérience privilégient : Afghanistan, Syrie et Irak.
Ces trois pays sont les trois forges du jihadisme mondial, et les groupes paramilitaires ailleurs (Shabab, Boko Haram etc) en sont des répercussions. Ce que je sais sur l’Irak et la Syrie vient de “Le Piège Daesh”, de Pierre-Jean Luizard, et sur des recherches à droite et à gauche. L’Afghanistan, c’est “Afgantsy : The Russians in Afghanistan 1979-1989” de Rodric Braithwaite, et des recherches personnelles.
Without further ado…
Le péché originel : L’Afghanistan
Je sais que je vous bassine avec l’Afghanistan dans le cadre du jihad, mais on ne peut pas surestimer à quel point rien de tout ça ne serait arrivé sans l’Afghanistan. Si vous ne l’avez pas fait, allez lire le premier post de la série Migrations sur l’Afghanistan et le résumé de la guerre civile afghane dans les commentaires, ça vous donnera plus d’infos pour ce qui suit.
Dejà, il faut comprendre que le pays lui-même n’a aucune existence logique. Il comprend une moitié des montagnes pachtounes, l’autre moitié étant au Pakistan, une moitié de hauts plateaux tajiks, qui ne sont que des Persans orientaux, et des minorités des petites républiques alentour. Si le pays existe ainsi, c’est qu’il a été accepté comme Etat-tampon entre la Grande-Bretagne et la Russie au XIXe siècle dans le “Grand Jeu”. Les deux pays, qui se disputaient déjà leur influence sur l’Iran, se sont mis d’accord sur leurs influences respectives au cours du XIXe et au début du XXe siècle, avec un traité signé en 1907 lors de la “Convention Anglo-Russe sur l’Afghanistan”, à laquelle l’émir afghan n’était bien sûr pas convié.
Ca a donné un pays où le seul facteur d’identité entre les ethnies était l’Islam. Et déjà que l’Islam afghan était intransigeant, les émirs successifs se sont reposés dessus pour asseoir leur légitimité.
A l’invasion soviétique, les Américains mettent le paquet sur les jihadistes afghans anticommunistes. Ils ont deux objectifs : 1) Embrouiller les Soviets en Afghanistan et provoquer “leur Vietnam à eux” et 2) Contrer à tout prix l’influence de l’Iran, qui vient de passer théocratie anti-américaine. Pour contrer les Iraniens chiites, ils s’appuient sur les mujahideen sunnites et sur le Pakistan, avec qui leurs relations sont mauvaises en 1979, mais dont ils ont soudainement besoin comme alliés avec la chute de l’Iran. L’obsession des Américains pour l’Iran…
Il faut les comprendre : A l’époque, les quelques islamistes violents - on ne parle pas encore de jihadistes - sont surtout anti-chiites en Syrie ou anti-pouvoir en Egypte, sans qu’il n’y ait réellement de campagne antioccidentale. Le seul à s’intéresser à l’Occident est l’ayatollah Khomeini, qui le premier utilise l’expression “grand Satan” (même s’il définit l’URSS comme “petit Satan”).
L’opération Cyclone (1979-1989) voit des milliers d’armes acheminés vers des mujahideen. Les Américains envoient des lance-missiles Stinger, qui seront testés pour la première fois au combat en Afghanistan et aideront la résistance à réduire l’avantage aérien des Soviets, la CIA et le SAS établissent des camps d’entraînement au Pakistan. Le Pakistan n’est pas en reste, ses intérêts en Afghanistan l’amènent à fermer les yeux sur les milliers de mujahideen qui transitent par Peshawar, dont quasiment tous les grands du jihad du XXe siècle.
Petite digression : Ironiquement, le journaliste le plus qualifié pour parler des jihadistes étrangers en Afghanistan durant la guerre, le reporter qui a le mieux décrit leur fonctionnement est… Jamal Khashoggi, le reporter saoudien assassiné sur ordre de Mohammad Ben Salman il y a quelques années.
Officiellement, les aides américaines ne vont qu’aux groupes afghans autochtones, pas aux organisations étrangères comme le Maktab-e Kidhamat. Mais c’est sans compter l’extrême porosité des réseaux jihadistes : Des Afghans “recommandent” leurs camarades Arabes aux camps d’entraînement de la CIA, les armes circulent et s’échangent, à tel point que des lance-missiles Stinger ont été vendus à l’Iran (eh, ce sont des hérétiques, mais il faut bien faire le business, hein ?) et ont été copiés. L’Iran a monté un défilé militaire en 1987 où leur armée paradait avec des versions locales du Stinger, dans un joli “fuck you” aux américains.
D’ailleurs, un des allés principaux des Américains, Jalaluddin Haqqani, qui a été appelé “Le Bien personnifié”, un “freedom fighter” par les américains, mettra son réseau à disposition de Ben Laden et du MAK pour créer al-Qaeda, et deviendra lui-même un haut commandant taliban après 1994.
A la chute de l’Afghanistan, l’aide américaine se tarit d’un coup. Plus d’argent du jour au lendemain, ni pour l’Afghanistan, ni pour le Pakistan, ni même pour les camps de réfugiés afghans autour de Peshawar comme Jalozai. Ce sont de ces camps que les mollahs rigoristes de la mouvance Deobandi prêcheront contre les Russes, les Américains et les Mujahideen, les accusant d’avoir “oublié l’Islam en faveur du pouvoir”. Les réfugiés afghans fonderont les Talibans peu de temps après le retrait soviétique et ré-envahiront le pays en 1994.
Al-Qaeda, pendant ce temps, a comme ambition de combattre l’Iran, Israel, et le régime des Assad en Syrie, jusqu’en 1990. Cette année-là, la guerre du Golfe enrage Ben Laden, qui y voit une invasion de la sainte terre d’Islam par les forces mécréantes. Il commence à utiliser le terme “Grand satan” lui aussi, popularise l’expression “Croisé” comme péjoratif envers les Occidentaux, et se reporte vers le combat contre les Américains.
J’appelle ça “le péché originel” parce que c’est la première compromission occidentale avec des combattants ouvertement jihadistes. Mais les égarements occidentaux datent de bien plus loin au Moyen-Orient.
Erreur après erreur après erreur : La Syrie
En Syrie comme en Irak, la “colonisation” n’a pas commencé avec les Occidentaux. En réalité, les mécanismes qui mèneront à l’effondrement du Levant datent des Ottomans. Le problème est que, dans le monde, l’Islam est dominé par son courant sunnite ; mais les régions arabes sont beaucoup plus divisées entre sunnites et chiites. Les sultans ottomans, sunnites, cherchaient à asseoir leur légitimité au titre de calife après leur conquête de la Mecque en 1517, et les chiites, qui ne reconnaissent pas le titre de calife, pourraient leur poser problème.
En plus de ça, les Ottomans font face à la Perse, chiite également, qui pourrait utiliser les liens religieux pour agiter la foule arabe contre ses nouveaux sultans, et le chiisme a une composante eschatologique de “La justice vaincra et les oppresseurs seront détruits” qui est absente du sunnisme et le rend particulièrement intéressant pour un peuple de paysans opprimés par un sultanat autocratique. Les Ottomans se lancent donc dans une politique de favorisation officielle des sunnites et de régimes spéciaux pour les autres religions, tandis que les chiites sont officiellement inexistants.
La Syrie est à majorité sunnite, mais reste multiconfessionnelle et multiethnique : Arabes, Kurdes, Turkmènes et Assyriens sur le plan ethnique, Sunnites (+/- 70%), Chiites alaouites (12%), chiites duodécimains (0.5%), chiites ismaéliens (1.5%), chrétiens (10%), et druzes (3%) au niveau des religions. A l’époque ottomane, les communautés restaient entre elles, comme ça se passait souvent dans l’empire. Au début du 20e siècle, les nationalismes prennent de l’ampleur au sein de l’empire, et les arabes notamment demandent des droits vis-à-vis de la conscription et des ministres arabes dans le gouvernement de l’empire.
Durant la première guerre mondiale, les Anglais et les Français contactent le Grand Chérif de la Mecque Hussein ibn Ali, membre du clan des Hashémites, et lui promettent un Etat arabe indépendant comprenant toutes les terres de la Péninsule arabique et du Levant en échange de son soutien contre les Ottomans. C’est la révolte arabe. En 1916, les Anglais envoient T. E. Lawrence (Lawrence d’Arabie) soutenir les Arabes, continuant de leur promettre leur royaume. En coulisses, Français et Anglais se partagent secrètement les territoires arabes entre eux, dans le fameux accord Sykes-Picot. Les historiens pensent que Lawrence d’Arabie désapprouvait fortement de l’accord Sykes-Picot et militait en interne pour qu’il soit annulé, et que les Européens tiennent leur promesse envers les Arabes. Mais il était avant tout motivé par la loyauté à son pays et n’a pas informé Hussein ibn Ali de ce qui se tramait (ce qui aurait de tout manière été de la trahison).
Avec la chute des Ottomans, Hussein ibn Ali reste Grand Chérif de la Mecque et son fils Faisal ibn Hussein devient Roi du Royaume Hashémite de Syrie... Pendant un an. Georges Clémenceau force Faisal a accepter un protectorat français, sous lequel Faisal accepte de se tourner exclusivement vers la France pour développer l’infrastructure et l’armée syrienne, en échange de quoi la France “protègera l’indépendance syrienne”. La tutelle française passe mal avec les Arabes syriens, et des émeutes anti-françaises serviront de casus belli à la France pour envahir la Syrie.
Grâce à l’intervention de son ami Lawrence d’Arabie, Faisal est “récupéré” par les Britanniques et sera couronné roi d’Irak. Les Hashémites resteront rois en Irak jusqu’à leur renversement par les Baathistes en 1963. Hussein ibn Ali avait deux autres fils : Abdullah ibn Hussein deviendra roi du Trans-Jourdain, qui sera rebaptisé la Jordanie, et son arrière-petit-fils Abdallah II est le roi actuel du pays. Ali ibn Hussein devient successeur de son père, Grand Chérif de la Mecque et émir du Hejaz, mais son attitude un peu trop hostile envers les Anglais l’a rendu impopulaire en Europe, et les Européens le bougent pas le petit doigt quand la famille al-Saud, régnant sur le royaume voisin du Najd, envahit le Hejaz pour former l’Arabie saoudite en 1925.
En Syrie, les Français divisent le territoire par communauté : les Sunnites sont divisés entre “Gouvernement d’Alep” et “Gouvernement de Damas”, qui seront unis en 1925, les Chrétiens reçoivent le territoire qui portera le nom de “Grand Liban”, les Druzes l’état nommé “Djebel Druze”et les Alaouites sont organisés en “Etat des Alaouites” (ben tiens), centré autour de la ville de Latakia (Lattaquié en français). Les Alaouites et les Druzes seront intégrés à la Syrie proprement dite en 1936.
Les Alaouites sont la minorité qui a le plus bénéficié de l’influence française. Longtemps marginalisés, ils s’épanouissent dans leur propre Etat. A tel point que leur nom vient du français : Avant, leur communauté se nommait Nusayri, mais le terme Alaouite, que les Français utilisaient avant pour tous les chiites, est progressivement appliqué uniquement à leur communauté, tant et si bien qu’ils se définissent encore aujourd’hui en Arabe comme Alawiyah.
Les Français s’appuient sur les Alaouites pour contrer les Sunnites indépendantistes, sachant que les Alaouites avaient le plus à perdre en cas d’indépendance. Notamment, ils encouragent les Alaouites à rejoindre en masse l’armée du protectorat syrien et favorisent les élites alaouites dans l’administration coloniale. A l’indépendance de la Syrie, en 1946, les Alaouites sont un peuple avec une profonde tradition militaire, une certaine richesse du fait de leur salaires d’officiers, et l’armée syrienne est avant tout un vecteur de pouvoir alaouite. Du fait de leur militarisme, ils sont largement séduits par les idéaux du parti Baath, qui prend le pouvoir en 1963. Pourtant, les premiers présidents, Amin al-Hafiz et Noureddine al-Atassi, sont sunnites. Un général alaouite qui en avait marre de faire tout le sale boulot sans avoir l’apparence du pouvoir décide de lancer un coup d’Etat en 1970. C’est Hafez al-Assad, père de Bachar.
J’en ai parlé dans le dernier post, les islamistes syriens - qui à l’époque ne s’étaient pas encore détachés des Frères musulmans - étaient horrifiés de vivre dans un pays où des chiites avaient le pouvoir. Leur leader Marwan Hadid prêchait régulièrement à Hama contre les Alaouites, ce qui “passait” tant que les présidents étaient sunnites. En 1979, Hafez soutient la révolution islamique en Iran, ce qui est encore pris comme un camouflet par les sunnites pour qui l’existence d’une théocratie chiite est insupportable. Hafez essaie quand même de montrer qu’il aime bien les sunnites - il va prier publiquement à la mosquée sunnite de Damas - mais les oulémas sunnites ne se font pas avoir et la majorité sunnite, surtout les moins aisés, voit le régime comme illégitime de par son hérésie.
En 2011, au début de la guerre civile, Bashar al-Assad a surtout peur des rebelles non-religieux de l’Armée Syrienne Libre, et booste autant que possible les éléments jihadistes pour qu’ils s’attaquent à l’ASL, dans l’espoir que les jihadistes seront plus faciles à battre ensuite. Il libère ainsi plusieurs centaines de salafistes emprisonnés pour “extrémisme religieux” et “conspiration contre l’Etat”, pour qu’ils aillent renforcer leurs frères jihadistes. Il évite aussi de bombarder les positions jihadistes pour se concentrer sur l’ASL, ce qui laisse les jihadistes syriens (à l’époque Jabhat al-Nusra) opérer librement.
Assad n’est pas le seul à sous-estimer les jihadistes. A l’époque, les jihadistes irakiens étaient en retrait et ne faisaient plus trop parler d’eux, et on avait plutôt peur de l’influence du leader chiite Moqtada al-Sadr que de celle des sunnites. A tel point que dans un rapport de 2012 déclassifié en 2015, les Américains évoquent la possibilité qu’une “principauté salafiste-jihadiste” s’impose en Syrie, ce qui serait utile pour contrer l’influence de l’Iran dans le pays. L’obsession des Américains pour l’Iran…
Pareillement, dans une redite malheureuse de l’opération Cyclone, les américains - prouvant qu’ils sont incapables d’apprendre de leurs erreurs - lancent l’opération Timber Sycamore, qui vise à fournir des armes à l’opposition à Bashar. A nouveau, ils ne prennent pas en compte la porosité des groupes locaux : Les milices d’opposition revendent très vite leurs armes aux marchands bédouins
Assad et les Américains pensaient pouvoir “chevaucher le tigre” en Syrie et instrumentaliser les jihadistes. Mais c’étaient loin d’être les seuls à avoir tenté…
De bourde en bourde en bourde : L’Irak
En Irak, la minorité sunnite (42% du pays en 2011, beaucoup moins à l’époque ottomane) était portée au sommet par les Turcs, et la majorité chiite du pays réduite à l’état de serfs comme en Europe : Un paysan irakien n’avait pas le droit de quitter la terre ou il travaille avant d’avoir soldé toutes ses dettes envers le propriétaire foncier. A la chute de l’Empire ottoman, l’Irak passe sous mandat britannique avec à sa tête Faisal I, que les Français venaient de virer de Syrie. L’administration royale sunnite continue les politiques ottomanes qui lui profitaient et les Irakiens chiites sont considérés comme des “Perses polythéistes”, des “faux Irakiens”, on leur fournit même des certificats de nationalité “de catégorie B” pouvant être révoqués à tout moment, sans justification.
Dans les années 60, le parti Baath qui prend le pouvoir se sert des chiites pour renverser la monarchie avant de se retourner contre eux une fois qu’ils ont perdu leur utilité. En 1979, Saddam Hussein arrive à la tête du pays en faisant exécuter, Staline-style, des centaines de Baathistes. La même année, le clergé chiite arrive au pouvoir en Iran, ce qui fait paniquer toutes les grandes puissances sunnites de la région, particulièrement l’Arabie saoudite (le prochain post parlera de la rivalité irano-saoudienne) mais aussi l’Irak qui est juste à côté.
Si Saddam Hussein a déclaré la guerre à l’Iran en 1980, c’est avant tout pour des raisons de politique interne : Il veut empêcher un Iran nouvellement théocratique de faire des appels du pied aux chiites de son pays. Alors qu’il est officiellement laïc, il s’amuse à ressortir le champ lexical des guerres de conquêtes musulmanes pour sa guerre : La première offensive irakienne est nommée “Echos de Qadisiyya”, en référence à la bataille de Qadisiyya (636 ap. J-C), où les armées musulmanes ont battu les armées perses, et ont commencé l’islamisation du pays. Les clercs sunnites irakiens sont très contents de ce vocabulaire et commencent à ne plus se sentir pisser. Le monument à la victoire ultra-kitsch à Bagdad s’appelle d’ailleurs “Epées de Qadisiyya”.
Vous connaissez la suite, je vais donc la faire courte : Pour contrer l’Iran, les américains soutiennent Saddam et encouragent tous les pays arabes à prêter de l’argent à l’Irak. A la fin de la guerre en 1988, ils se rendent compte que Saddam est instable et, pour affaiblir son pays financièrement, encouragent tous les pays arabes à réclamer immédiatement le remboursement des prêts consentis. Saddam Hussein panique, monte des excuses pour fabriquer un casus belli envers ses créanciers principaux et envahit le Koweït en 1990 pour se rembourser. Il se fait ratatiner la gueule, mais les américains refusent de le renverser.
Pour redorer son image de leader, Saddam lance en 1993 la “Campagne de la Foi” (Hamlat al-Iman) : Interdiction de la vente d’alcool, étude du Coran dans les écoles publiques, constructions de mosquées partout… Le gouvernement irakien envoie aussi des agents des renseignements dans les groupes extrémistes les plus importants, pour les guider doucement vers le soutien au régime. Ironie ultime, la plupart de ces agents de sécurité se retrouveront eux-mêmes persuadés par les idéaux extrémistes de leurs groupes d’infiltration, et formeront les lieutenants de l’insurrection anti-américaine après 2003.
L’ouverture à l’islamisme profite un peu, dans une grandement moindre mesure, aux chiites, mais la plupart des ressources publiques vont au sunnisme. Le régime s’engage dans un jeu de chat et souris avec les leaders chiites, leur donnant des garanties islamistes “générales” d’un côté et leur cassant la figure dès qu’ils commencent à s’organiser de l’autre. Le plus grand leader chiite de l’époque est Mohammad Sadeq al-Sadr, un ayatollah qui dénonce régulièrement les politiques de Saddam et organise les chiites paupérisés de Bagdad en leur promettant la justice d’Allah. Quand Saddam essaie de lui faire comprendre qu’il risque sa vie à s’opposer au régime, al-Sadr prononce son sermon du vendredi habillé de son linceul funéraire, pour montrer qu’il n’a pas peur. Son influence est telle que le quartier pauvre et chiite d’al-Thawra à Bagdad s’appelle officieusement Sadr City en son honneur. Son fils, Moqtada al-Sadr, deviendra le clerc chiite le plus important du pays et commandant de milices de protection anti-américaines et anti-salafistes.
Après le 11 septembre, Bush Jr. décide d’aller finir le travail de son père et envahit l’Irak. Une fois Saddam renversé, il nomme comme administrateur Paul Bremer, qui décide de la “dé-baathisation” du pays : Comme avec les nazis en Allemagne, tous les responsables et membre du Baath sont écartés du pouvoir, mis en examen et incarcérés. L’Irak se retrouve dépourvu de 90% de ses fonctionnaires et personne n’est en mesure de les remplacer (il était difficile de rejoindre la fonction publique sans être baathiste), le peuple s’enfonce donc encore plus dans la pauvreté et la rancoeur envers les américains…
Et c’est là qu’intervient la plus grosse, mais alors la plus grosse, de toutes les conneries occidentales en Irak. Ces baathistes déchus sont enfermés dans les prisons militaires américaines, comme Camp Bucca, et y rencontrent les premiers oulémas sunnites qui, excités par le tournant islamiste de Saddam, avaient pris les armes. Ils se rendent compte qu’ils n’ont pas d’avenir au sein de l’Etat irakien, mais qu’Al-Qaeda peut leur fournir des ressources, des responsabilités, et une vie plus ou moins luxueuse. Et ces baathistes vont rejoindre en masse les groupes jihadistes, leur fournir leurs contacts, leur expérience, leurs caches d’armes. Le jihadisme en Irak ne les avait pas attendu, mais Daesh doit directement son armée semi-professionnelle et ses tactiques militaires à la présence de commandants baathistes dans leur groupe. Le n°3 de Daesh, Abu Muslim al-Turkmani, est un ancien colonel de l’armée de Saddam.
La dé-baathification a aussi profité à Daesh quand ils se sont lancés dans leur conquête d’Irak. La prise de pouvoir par les chiites en Irak ne s’est pas faite sans persécutions et vengeance sur les sunnites, et le ressentiment sunnite envers le pouvoir les a poussé à soutenir, ou à tout le moins à rester passif devant leur avancée. En plus, l’absence de leaders militaires expérimentés et la corruption généralisée de l’administration a fait de l’armée un gloubiboulga désorganisé. Le reporter James Verini mentionne notamment que les soldats irakiens au combat ne sont pas équipés de gilets pare-balles ou de casques. Il y a aussi plusieurs histoires d’unités irakiennes entières qui désertaient avant les batailles, enlevant leurs uniformes et laissant leurs armes (qui seront bien sûr capturées par les jihadistes).
Donc aujourd’hui, on en est où ? Eh bien, lors de mon dernier post, Abrruti a partagé un article montrant une interview avec Abu Mohammad al-Golani, élève et rival d’Abu Bakr al-Baghdadi, qui gérait Jabhat al-Nusra, jihadistes opposés à Daesh, désormais sous le nom de Hayat Tahrir al-Sham. Ca me rappelle la légitimation des mujahideen afghans, donc qui sait si le cycle ne va pas se répéter…
2021.04.19 08:15 SowetoNecklaceQu'est-ce que le jihadisme ? (1/3?) : L'idéal jihadiste
Ce que je vous propose là, c’est un peu un spinoff de la série “migrations”, mais sur un autre sujet. Le jihadisme est une composante cruciale de la déstabilisation de la plupart des pays d’émigration aujourd’hui (Le GSIM en Afrique de l’Ouest, Al-Qaeda au Moyen-Orient et en Afghanistan, les Shabaab en Somalie, Boko Haram au Nigéria etc), et dans beaucoup de pays qui ne sont pas en guerre civile des composantes islamiques, renforcées par les succès du jihadisme mondial, participent à la fragilité des Etats. J’ai donc toujours trouvé qu’il était important de le comprendre si on veut comprendre les migrations.
Il y a deux manières d’étudier jihadisme : A travers l’effondrement et la déliquescence des états du moyen-orient qui ont permis la montée de l’islamisme d’un côté, et via l’histoire de la pensée et de la stratégie jihadiste qui ont mené à leur succès de l’autre. Le premier point sera l’objet de mon prochain post, qui tirera ses sources de l’excellent “Le Piège Daesh” de Pierre-Jean Luizard.
Aujourd’hui je vais essayer de décrire très rapidement le cheminement et l’influence de différents penseurs jihadistes anciens et modernes, en essayant de répondre à la question “Comment en est-on arrivés là ?” Ca ne sera pas du tout, mais alors pas du tout, une liste exhaustive. Je n’ai pas dans l’idée de donner toutes les facettes du problème, mais plus de vous donner un point de départ de réflexion. Mes sources seront “Under the Black Flag : At the Frontier of the New Jihad”, de Sami Moubayed, qui se concentre uniquement sur la Syrie, et “Sortir du Chaos”, de Gilles Kepel (Et si vous préférez Olivier Roy, sachez que c’est une opinion valide et que je respecte votre droit à avoir tort).
Maintenant que je suis fiché S, c’est parti.
Le premier califat ne connaissait rien qui ressemblait au jihad moderne. Les guerres de conquêtes étaient motivées par Allah, mais personne n’avait pensé à déstabiliser des Etats déjà musulmans où à forcer par la violence les musulmans à adhérer à une forme d’Islam précise. Les premiers à y penser ont été…
Ibn Taymiyya et Ibn Abd al-Wahhab
Ibn Taymiyya (1263-1328) est né à l’époque du premier grand traumatisme dans le monde musulman. Cinq ans avant sa naissance, les Mongols de Hulagu Khan assiègent Bagdad et mettent la ville à feu et à sang, assassinant le calife Al-Mutasiim en l’enfermant au milieu de ses trésors et en le laissant mourir de faim et de soif. Le massacre est tellement complet que le camp mongol est obligé de s’éloigner de Bagdad pour échapper à la puanteur des corps en décomposition. Ibn Taymiyya, cherchant à comprendre comment Allah a pu lâcher ses fidèles ainsi, trouve la réponse classique pratiquée également par les Hébreux de l’Ancien Testament : C’est parce que les musulmans se sont éloignés de l’Islam tel que révélé, et ils retrouveront leur gloire s’ils reviennent au mode de vie des premiers compagnons du prophètes, les Salaf (d’où le mot salafisme).
Pour son innovation religieuse, Ibn Taymiyya s’est fait des ennemis puissants parmi les notables musulmans de l’époque. Lors d’un procès qui lui a été fait, on lui a offert la possibilité de se rattacher à l’une des quatre écoles de pensée musulmanes (Hanbali, Hanafi, Maliki ou Shafi’i) pour éviter l’accusation. Il a refusé : Se rattacher à une tradition revenait à accepter que d’autres écoles étaient également valables. Or, la seule pensée musulmane acceptable aux yeux d’Ibn Taymiyya, au-delà des écoles, était la sienne. Tous ceux qui avaient des idées différentes étaient des hérétiques.
Ibn Abd al-Wahhab (1703-1792), père du wahhabisme, était moins conservateur qu’Ibn Taymiyya, même si l’influence du second sur le premier est reconnue. Il rejetait le taqlid (l’acceptation sans question de la jurisprudence islamique précédente) et demandait à ses fidèles de réfléchir. Mais religieusement, il rejetait toutes les pratiques “ajoutées” à l’Islam après la mort du Prophète, notamment toute iconographie ou utilisation de symbole. Il considérait par exemple que rendre visite à la tombe de Mahomet ou célébrer son anniversaire (Mawlid) était un sacrilège : C’était vénérer un symbole d’autre chose qu’Allah. Son obsession était le tawhid, le concept musulman de l’unicité, que rien n’est digne de vénération autre qu’Allah. Aujourd’hui encore, l’insistance sur le tawhid est un des signes d’un salafiste en puissance. Cette conception l’amenait à considérer les Juifs et les Chrétiens, qui croyaient en la Trinité, qui vénéraient des saints ou célébraient des fêtes liées à autre chose que Dieu, étaient des polythéistes et des idolâtres. Il aurait pu rester tranquillement anonyme dans la Péninsule arabique s’il n’avait pas conclu une alliance avec l’émir Mohammad Ibn Saud de Diriya, mettant en commun la légitimité religieuse de l’un et les ressources de l’autre pour fonder l’Etat qui portera plus tard le nom d’Arabie saoudite.
Sayyid Qutb et Marwan Hadid
Malgré ce double featuring, au XXe siècle, le monde arabe est plus nationaliste ou socialiste qu’islamiste. Avant l’explosion de l’industrie pétrolière saoudienne dans les années 70, les Saud étaient des chameliers du désert comme leurs ancêtres, et le monde musulman était gouverné par des laïcs : Gamal Abdel Nasser (Egypte), Ayub Khan (Pakistan), Nureddin Al-Atassi (Syrie), Suharto (Indonésie), etc. Arrive l’égyptien Sayyid Qutb (1906-1966), membre de la confrérie des Frères musulmans qui cherchaient à combattre l’influence des intérêts étrangers, fondée après le trauma de la chute de l’Empire ottoman. Qutb était parti durant sa jeunesse aux Etats-Unis, et a écrit à son retour un manifeste critiquant les Américains pour leurs moeurs légères, leur absence de spiritualité et… la mauvaise qualité de leurs coiffures. En 1964, il écrit son grand oeuvre, Ma’alim fi al-Tariq (Traduit en français par “Jalons sur la route de l’Islam”), dans lequel il fait référence à la Jahiliyya, le “temps de l’ignorance”, qui désigne en Arabe l’époque préislamique en Arabie ou les Arabes ne croyaient pas en Allah. Qutb appelle à “détruire la jahiliyya du XXe siècle”, et à une résurgence de la puissance islamique contre les leaders arabes laïcs à la solde des Européens, des Russes ou des Américains. Ça ne passe pas avec le pouvoir de Nasser : Il est arrêté quelques mois après la parution de son livre, lâché par les autres Frères musulmans qui ne sont pas prêts à une rébellion ouverte, et exécuté en 1966.
Qutb est le premier à avoir évoqué la faiblesse moderne du monde arabe. Contrairement à Ibn Taymiyya, il ne disait pas directement qu’Allah s’était détourné des musulmans, mais qu’un retour aux valeurs de l’Islam des origines les renforcerait dans leur lutte d’influence contre les Occidentaux. Cette recherche de valeurs communes contre l’ingérence étrangère sera un fil conducteur de beaucoup de jihadistes. Il a aussi provoqué le premier vrai schisme parmi les Frères musulmans, entre ceux - majoritaires - qui veulent gagner le pouvoir par le soutien du peuple, et les minoritaires radicaux prônant les armes.
Marwan Hadid (1934-1976), Syrien d’origine albanaise, avait rejoint très jeune la branche des Frères musulmans de Syrie. La Syrie était un melting-pot de plusieurs dénominations musulmanes et gouvernée par des laïcs, donc un cauchemar pour un intégriste. Excellent orateur, il a vite obtenu le droit de prêcher dans la mosquée de Hama alors même qu’il n’avait pas fait d’études et n’était pas reconnu comme théologien. En 1963, il commence à former les al-Talia al-Mukatila (Les Avant-gardes combattants) pour combattre l’Etat syrien. En 1964, ils se révoltent à Hama, mais les autres communautés musulmanes ne les suivent pas et ils sont écrasés, avec une centaine de morts et plusieurs arrestations. Hadid et ses hommes se lancent dans une campagne de terrorisme et d’assassinats. Lui-même sera arrêté et mourra en 1976 des suites d’une grève de la faim.
Malgré sa mort, ses fidèles restent organisés et reprennent les armes en 1982, de nouveau à Hama. Sur ordre des Avant-gardes, le 3 février, tous les muezzin de la ville appellent en même temps à la rébellion. Durant la nuit, ils massacrent les militaires et “libèrent” la ville. La réplique du président Hafez Al-Assad est sanguinaire. Si des jihadistes pensent se réfugier dans des mosquées, Assad les fait dynamiter. S’ils essaient de se cacher dans les égouts de la ville, Assad les remplit de diesel, bloque les issues et y met le feu. Tout habitant de la ville est considéré comme rebelle, et Hama est bombardée par l’artillerie syrienne pendant trois semaines. On parle de 2 000 morts minimum, 40 000 maximum.
Le massacre de Hama aurait pu donner le coup d’arrêt au jihadisme au Moyen-Orient. Mais au contraire, ça l’a mondialisé : Les survivants des Avant-gardes fuyant les autorités syriennes ont trouvé refuge parmi d’autres formations islamistes, ont échangé des idées et des compétences, et ont fini par se retrouver autour de la forge du jihad du XXIe siècle : l’Afghanistan. C’est là qu’ils ont rencontré…
Abdullah Azzam et Oussama Ben Laden
En vrai, si je devais trier les gens par leur importance, je ne parlerai que d’une personne ici. Et ça ne serait pas Ben Laden. Encore aujourd’hui, face à un jihadiste, vous saurez tout ce qu’il faut de lui si vous lui demandez quel penseur l’a influencé. S’il vous parle de “Sheikh Osama” (Ben Laden), vous avez devant vous une petite frappe qui a découvert qu’il était musulman intégriste avec le 11 septembre. S’il vous parle de “Sheikh Abdullah” (Azzam), vous êtes face à un penseur, un mec dangereux.
Abdullah Azzam (1941-1989), qui est encore appelé “Imam al-Jihad” par des vétérans d’Al-Qaeda, était un Palestinien qui avait grandi à Yarmouk, un camp pour réfugiés palestiniens dans la banlieue de Damas. C’était un élève de Marwan Hadid, qui n’avait pas pris les armes avec les Frères en 1964 mais avait caché des jihadistes en fuite dans son appartement. Peu de temps après, il quitte la Syrie pour la Jordanie, où il influence les fondateurs du Hamas. En 1979, il part pour Peshawar (Pakistan) pour participer au jihad contre les Russes. Il y rencontre Oussama Ben Laden, avec qui il fonde le Bureau des services (Maktab-e Kidhamat, MAK) dont le but est de mettre de jeunes candidats au jihad en relation avec des groupes afghans ayant besoin de personnes, et de les faire passer clandestinement la frontière.
Azzam est le plus important penseur jihadiste mondial. Au-delà de la fondation du premier groupe jihadiste international, il a écrit le Das Kapital du jihad, nommé “Rejoins la caravane”. Il a été le premier a mettre le jihad au centre de la religion, affirmant que l’Islam ne pouvait s’épanouir que par la violence (“Il ne peut y avoir de dialogue, seul le jihad et le fusil”). Il a donné des justifications religieuses aux massacres de civils, si ces civils sont des “polythéistes” (et, comme disait Ibn Abd al-Wahhab, tout le monde était polythéiste). Selon lui, le combat contre les infidèles et les colonisateurs était une “obligation religieuse” (fard ‘ayn), et il était impossible pour un musulman de plaire à Allah s’il ne combattait pas ou ne soutenait pas les combattants.
A partir de 1982, Azzam envoie des messages aux jihadistes syriens éparpillés après Hama pour qu’ils le rejoignent en Afghanistan : “Venez libérer l’Afghanistan, après quoi nous libérerons Damas et Jérusalem”. En 1989 Azzam est assassiné à Peshawar par une bombe placée sur le bord de sa route. Le jihad en Afghanistan était terminé, Azzam avait alors pour plan de retourner en Palestine. Qui l’a assassiné ? Le suspect principal est la CIA, mais on pense aussi au Mossad ou à l’ISI (les services secrets pakistanais). Ma théorie préférée est que Ben Laden l’a exécuté pour prendre le contrôle total du MAK.
Oussama Ben Laden (1957-2011), richissime héritier saoudien du Saudi Ben Laden Group (qui existe toujours et gère des projets de construction partout dans le monde), s’est radicalisé en regardant à la télé la prise d’otages de la Grande Mosquée de La Mecque, durant laquelle le roi d’Arabie saoudite a appelé la France pour faire intervenir le GIGN. Il part en Afghanistan, rejoint Azzam et fonde le MAK. Idéologiquement, il n’impressionne personne, et tous les jihadistes du MAK savent que c’est un nul dont l’unique utilité est son compte en banque alimenté par sa famille. Il est avant tout le financier du MAK, mais se développe progressivement en tant qu’orateur et guérilléro.
Après 1989, il réorganise le MAK en une nouvelle organisation, cherchant à faire de l’Afghanistan “la base” de départ pour les expéditions jihadistes mondiales. Le mot arabe pour “la base” est al-qaeda. Il s’allie aux Talibans qui sortent vainqueurs de la guerre afghane, leur fournit du matériel, de l’argent et un peu d’aide en échange d’un endroit où s’organiser sans être emmerdé. Il observe de loin ce que Kepel appelle “les jihads ratés” des années 90 : En Egypte, les vétérans d’Afghanistan se lancent dans une campagne de terrorisme contre le régime d’Hosni Mubarak de 1992 à 1997, qui culminera dans un massacre à Louxor qui retournera la population égyptienne contre eux. En Bosnie, les Bosniaques musulmans, qui n’étaient pas eux-mêmes jihadistes, sont obligés de répondre à l’agression serbe en appelant leurs contacts au Moyen-Orient, qui tenteront de jihadiser le conflit (en réalisant des vidéos de massacres façon “propagande de Daesh”), sans succès, l’Islam balkanique étant trop éloigné de la vision wahhabiste pour que ça colle. En Algérie, le GIA, fondé par des vétérans de l’Afghanistan mais dépourvu de leader fort, échoue face à la répression de l’Etat et aux dissensions internes. En Tchétchénie, le ChRI, fondé par - vous l’avez deviné - des vétérans d’Afghanistan, n’arrive pas à islamiser la cause des Tchétchènes, qui est principalement nationaliste (ça changera dans les années 2000).
Ben Laden en tire trois leçons : D’abord, la guerre, même asymétrique, n’est pas suffisante pour renverser un régime, en tout cas pas avec les ressources dont disposent les jihadistes. Ensuite, il est nécessaire de motiver les populations musulmanes par de grands “coups marketing” pour les inciter à soutenir la cause et mettre en avant un leader capable d’unir les combattants derrière lui. Enfin, plutôt que de combattre en terre musulmane, il est plus utile d’aller frapper directement au coeur de l’Occident. Ca sera le 11 septembre.
Bien qu’il soit connu pour être une petite frappe insignifiante, bouffie d’égo, Ben Laden a eu le nez creux sur l’organisation du jihad mondial et, même s’il est assez mal vu des commandants jihadistes qui l’ont suivi, il a revigoré la cause. Malgré tout, il fallait des nouveaux pour poursuivre ses atrocités. Ce seront :
Abu Musaab al-Suri et Abu Musaab al-Zarqawi
Ces deux-là n’aimeraient pas être considérés ensemble dans un article. Ils ne pouvaient pas se blairer. Abu Musaab al-Suri (né en 1958), né Mustafa Setmariam Nassar, était un élève d’Abdullah Azzam et le grand idéologue de la stratégie du “loup solitaire”. Syrien ayant vécu en France et en Espagne, al-Suri a vécu la plus grande partie de son engagement a Peshawar, comme tous les grands mujahidin. Dans son manifeste, “L’appel à la résistance islamique”, al-Suri reprend les termes d’Azzam sur l’obligation religieuse du jihad, mais surtout du jihad individuel : “Tout Chrétien ou infidèle est une cible, toute parcelle de terre un champ de bataille”. Tout musulman se doit de prendre les armes, individuellement ou avec une milice, pour tuer le plus d’ennemis possibles, sans qu’une organisation te soutienne. C’est “Un ordre, sans organisation” (nizam, la tanzim), qui sera le leitmotiv d’al-Suri. Le but n’est pas de conquérir un pays, mais de tuer sans relâche jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’infidèles dans le monde.
C’est à al-Suri qu’on doit les loups solitaires qui décident de monter dans un camion, ou de prendre un couteau, et de tuer jusqu’à ce qu’ils soient abattus. Même ceux qui n’ont pas été radicalisés par un recruteur ou un prêcheur sur Internet, par exemple, ont été influencés par d’autres attaques se réclamant de son idéologie. C’est directement tiré du nizam, la tanzim.
Abu Musaab al-Suri est arrêté à Peshawar en 2005 et rendu à la Syrie. Il croupit depuis dans une prison à Damas. Des rumeurs disent qu’il aurait été libéré en 2011, au début de la guerre syrienne, mais d’autres disent qu’il est toujours emprisonné. Comme beaucoup d’infos sortant des milieux jihadistes syriens, rien sur le sort actuel d’al-Suri n’est fiable.
Abu Musaab al-Zarqawi (1966-2006) né Ahmad Fadil al-Nazad al-Khalayleh, était un loser alcoolique des classes ouvrières de Zarqa, au nord d’Amman (Jordanie). Dans sa jeunesse, il traînait dans toutes les petites combines minables, du racket, du vol à l’arrachée, et du petit proxénétisme. On ne sait pas comment il est venu au jihadisme, mais il a fui la Jordanie pour l’Afghanistan en 1989 et a cherché à rejoindre Oussama Ben Laden. Il était couvert de tatouages, ce qui ne plaisait pas à Ben Laden (les tattoos sont haram dans le wahhabisme), alors il a tenté de les brûler à l’acide chlorhydrique. Ben Laden le renvoie en 1992 en Jordanie pour y organiser le jihad, mais il est arrêté et emprisonné jusqu’en 1999, quand le nouveau roi Abdallah II proclame une amnistie. Il repart au Pakistan puis en Afghanistan où il reçoit 200 000$ de Ben Laden pour fonder et mener un camp d’entraînement proche de Hérat. Dès l’invasion américaine d’Irak, il y entre clandestinement avec son groupe, Jamat Tawhid wa al-Jihad, qui deviendra rapidement Al-Qaeda en Irak.
Pendant trois ans, il est le cauchemar des Américains en Irak, et participe à la période la plus dangereuse de l’occupation : 2006 est le pic de la violence post-invasion. Il est tué en juin 2006 par l’aviation américaine. Quelques mois avant sa mort, il avait réussi à réunir plusieurs groupes disparates dans la “Shura des mujahidin”, une sorte de CNR de l’horreur, qui se renommera “Etat Islamique d’Irak”.
Son action a donné l’exemple a plusieurs autres groupes : Il est possible de gagner contre le “Grand Satan”. Sa résistance a inspiré les Shabab en Somalie (son nom est mentionné explicitement dans l’hymne de guerre des Shabab). Abubakar Shekau, le leader de Boko Haram au Nigéria, se proclamait “représentant de Zarqawi au Nigéria”. Abu Hafs al-Urdani, commandant des jihadistes en Tchétchénie, a utilisé ses relations avec al-Zarqawi comme outil marketing pour le recrutement.
Mais maintenant qu’ils avaient des combattants pour leur cause, les jihadistes avaient besoin d’un “projet d’Etat” crédible. L’homme qui le leur donnera sera :
Abu Bakr al-Baghdadi
Ibrahim Awwad Ibrahim al-Badri (1971-2019) est né à Samarra, proche du centre de l’Irak. Il était étudiant en religion et avait obtenu un doctorat dans la sciencedu tajwid, qui est la connaissance des règles de prononciation dans la récitation du Coran. Oui, la prononciation du Coran est un domaine académique à part entière et certaines universités dans les pays musulmans proposent des diplômes en ce sens. Influencé par les livres de Sayyid Qutb, il a rejoint une petite milice avant d’être arrêté en 2003 et enfermé à Camp Bucca, la plus grande prison militaire américaine dans le sud de l’Irak. Comme il était imam, les Américains, qui l’avaient catégorisé “petit milicien sans avenir” se servaient de lui pour régler les disputes entre prisonniers et garder l’ordre, ce qui lui a donné de l’influence. C’est également à Camp Bucca qu’il a bénéficié de LA plus grosse erreur stratégique américaine post-invasion, dont je parlerai dans le prochain post (z’avez vu le teasing là ?).
Relâché en 2004, il rejoint l’Etat Islamique d’Irak en 2006, un peu après la mort de Zarqawi. L’EII est alors mené par Abu Omar Al-Baghdadi (qui n’est pas un parent d’Abu Bakr). Il grimpe les rangs et prend le lead de l’organisation en 2010 après la mort d’Abu Omar. Il profite de la déliquescence de l’Etat irakien pour changer de stratégie et s’éloigner d’Al-Qaeda : Plutôt que de frapper des cibles précises, il prend et tient des territoires, et s’étend en Syrie, formant l’Etat Islamique d’Irak et du Levant (Daesh) par rivalité avec le commandant d’Al-Qaeda en Syrie, Abu Mohammad al-Golani. La brisure entre Al-Qaeda et Daesh est violente : En Syrie, les jihadistes des deux fronts se sont longtemps déchirés, et en Afghanistan, l’émanation de Daesh (l’ISKP) et les Talibans encore alliés à Al-Qaeda sont des ennemis mortels.
S’il a pu faire ça, c’est grâce à l’influx de combattants qui lui a permis d’avoir une armée professionnalisée. Et si c’est arrivé, c’est notamment parce qu’il a pu bénéficier de la continuité directe de son organisation avec Zarqawi, de l’aura de victoires face à l’armée irakienne, et des mêmes erreurs stratégiques américaines dont j’ai parlé précédemment.
Daesh a monté un projet d’Etat, ce qui manquait aux autres avant. Un Etat horrible, répréssif, fondé sur l’esclavage et le massacre, mais avec un code de loi, des règlementations alimentaires, un service de police civil, etc. En rejetant les frontières traditionnelles, “impies”, ils ont fourni un mythe fondateur aux jihadistes : “Rien n’est légitime à part nous”. Pour des gamins paumés d’Europe, c’est puissant, et ça explique en partie le nombre de départs. Ca a montré à plein de radicalisés islamistes que “on peut y arriver, on peut refaire le Califat sur terre”. Comme Zarqawi, Baghdadi fera office d’idéal à atteindre dans les prochaines vagues jihadistes.
Le problème de Daesh est d’avoir grandi trop vite pour son propre bien, et d’être allés trop loin dans l’horreur “publique”. Leur folie sanguinaire a attiré l’attention de tout le monde contre eux : Occidentaux, Russes, Kurdes, Chiites et Iraniens, gouvernements irakiens et syriens. Ils perdent du terrain à partir de mi-2015, et perdent Dabiq (leur ville symbolique) en 2016 puis Raqqa à partir de juin 2017. Al-Baghdadi s’enfuit, abandonne son projet d’Etat et se replie sur une insurrection (ironiquement comme les idées d’Al-Qaeda) et est tué en octobre 2019 à Idlib par des forces spéciales américaines. Son lieutenant, Abu Hasan al-Mujahir, est tué quelques jours plus tard. Daesh est toujours en place, mais fortement affaibli. Il continue a faire exploser des bombes en Irak, ce qui, cyniquement, représente un “retour à la normale” pour le pays.
Où en est-on aujourd’hui ? Pour faire court, j’en sais rien. Abu Mohammad al-Golani, l’émir d’Al-Qaeda en Syrie, est toujours en vie. Ayman al-Zawahiri, le lieutenant de Ben Laden et actuel émir d’Al-Qaeda, aussi. L’un d’eux va-t-il reprendre le flambeau ? Ou est-ce qu’il va se passer quelque chose avec le regain de puissance des Talibans en Afghanistan ? L’insurrection au Yémen va-t-elle devenir un nouvel Afghanistan ? Si un leader se prépare, je n’ai pas encore cette info - un pélo de base comme moi n’a pas accès aux câbles de la DGSE, malheureusement.
Vous noterez que c’est un post très partiel, qui ne parle que d’un aspect du jihadisme. Il n’a pas pour but d’explorer les autres facettes - la rivalité saoudienne-iranienne et les reliquats de la colonisation, par exemple. J’essaierai d’en parler un peu plus dans des posts suivants.
2021.04.06 11:19 infofranceParis œuvre pour une formation rapide d’un gouvernement au Liban.
Les responsables français sont déterminés à imposer des sanctions à ceux qui font obstacle à la formation du gouvernement, y compris les responsables et les politiciens, et insistent pour former un gouvernement cette semaineau Liban. submitted byinfofrancetoPolitiquefrancaise [link][comments]Selon des informations provenant de milieux informés à Paris. Bassile cherche à se rendre en France et à rencontrer le président Emmanuel Macron et les responsables du dossier libanais avant les élections gouvernementales, dans une démarche caractérisée par des dimensions locales et extérieures, car elle vise à expliquer la position du mouvement sur le processus de formation du gouvernement et expliquer les raisons de son opposition sous prétexte que le Premier ministre désigné Saad Hariri tente de former un gouvernement contraire à la vision française et à son initiative. Et malgré cela, il n'a pas mis d'obstacles sur la voie de la formation et ne supporte pas le retard qui impose ses conséquences à Hariri. Bassile veut envoyer un message fort avec cette visite en France à Hariri et s'absoudre lui-même et son courant d'obstruction et contourner les sanctions européennes, américaines et arabes attendues si le gouvernement n'est pas formé. https://preview.redd.it/hus1jtwoiir61.jpg?width=259&format=pjpg&auto=webp&s=3b1093c8967f68938bbdf49ee9c9eda3e96924db |
2021.04.06 11:19 infofranceParis œuvre pour une formation rapide d’un gouvernement au Liban.
Les responsables français sont déterminés à imposer des sanctions à ceux qui font obstacle à la formation du gouvernement, y compris les responsables et les politiciens, et insistent pour former un gouvernement cette semaineau Liban. submitted byinfofrancetofrancais [link][comments]Selon des informations provenant de milieux informés à Paris. Bassile cherche à se rendre en France et à rencontrer le président Emmanuel Macron et les responsables du dossier libanais avant les élections gouvernementales, dans une démarche caractérisée par des dimensions locales et extérieures, car elle vise à expliquer la position du mouvement sur le processus de formation du gouvernement et expliquer les raisons de son opposition sous prétexte que le Premier ministre désigné Saad Hariri tente de former un gouvernement contraire à la vision française et à son initiative. Et malgré cela, il n'a pas mis d'obstacles sur la voie de la formation et ne supporte pas le retard qui impose ses conséquences à Hariri. Bassile veut envoyer un message fort avec cette visite en France à Hariri et s'absoudre lui-même et son courant d'obstruction et contourner les sanctions européennes, américaines et arabes attendues si le gouvernement n'est pas formé. https://preview.redd.it/8xfjvuzliir61.jpg?width=259&format=pjpg&auto=webp&s=a5b3ac7b99c6bb9045e1177c73a75f8067c09b10 |
2021.02.28 00:48 ZeldetteOccuper un papy algérien
Ce sujet parle d'un homme de 74 ans qui n'a pas eu le choix de venir vivre en France a cause de la guerre d'algérie.
Il est France depuis très longtemps, il comprend très bien le français mais a encore quelque difficultés pour le parler en lui donnant des cours de français je pense a une dyslexie qui n'a pas été détecté (il n'a d'alleuirs jamais réussi a écrire en arabe malgré qu'il le parle, trop compliqué pour lui)
Bref au début du 1er confinement, en mars, sa femme est décédé, il a ses deux enfants qui vivent chez lui mais ils vont au travail et je sens qu'il a envie de rencontrer de nouvelle personnes mais qu'il ne peut pas.
Il se rendait avant a des cours de français en collectif pour s'occuper (il est a la retraite et ne sait pas quoi faire de ses journées mais avant il les passait avec sa femme) mais il a été refusé dans toutes cette année parce qu'il y a un nombre limité du au covid et certains sont vraiment prioritaires vu qu'il le comprend vraiment bien et le parle de façon largement passable.
On se voit de temps en temps et il a l'air de vraiment s'ennuyer puisqu'il me demande a se voir chaque semaine et il m'a même déjà dit qu'il était déçu de ne plus pouvoir rencontrer ni voir qui que ce soit de sa tranche d'âge du au covid et qu'il s'ennuyait énormément, il aimerait commencer une activité pour s'occuper mais il ne peut plus s'inscrire nulle part.
Je cherche donc des activités, ou des clubs, associations si vous en connaissez qui font quand même attention avec le covid, j'ai pensé a lui faire écrire un livre sur tout ce qu'il a pu voir durant la guerre puisqu'il m'a raconté des histoires complètement folles mais j'ai l'impression qu'il est vraiment lassé de juste faire écriture, lecture cours de français comme activités et c'est tout
Merci de votre aide !
2020.12.29 20:59 electromenager« De Gaulle, ce traître » : la rancœur tenace des partisans de l’Algérie française [Le Monde]
Enquête Les derniers détracteurs du général de Gaulle rassemblent des héros de la Résistance, des anciens de l’OAS, des pieds-noirs, des harkis, des démocrates et des radicaux. Tous mènent le même et obsédant combat : faire entendre leur vérité sur le « fossoyeur » de l’Algérie française.
Ils n’aiment pas de Gaulle. D’ailleurs, ils disent toujours « de Gaulle » tout court. Pour eux, il n’y a pas de « Charles » ni de « général » qui tiennent. Quant au concert de louanges qui a salué en cette année 2020 trois événements marquants le concernant : sa naissance en 1890, l’appel de 1940 et sa disparition en 1970, il leur est insupportable. « Une boussole pour notre pays », a rappelé la droite, « l’un des grands serviteurs de la France », a renchéri la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, dont le parti a longtemps combattu la mémoire, lui préférant Philippe Pétain. Même l’antigaullisme de gauche, incarné par Pierre Mendès France, François Mitterrand ou Régis Debray, a disparu. En juin 2016, François Hollande n’est-il pas allé se recueillir à Colombey-les-deux-Eglises (Haute-Marne), une première pour un président socialiste ?
Le moment est bien choisi. 2020 n’est pas seulement l’année Charles de Gaulle. En juillet, Emmanuel Macron a confié à l’historien Benjamin Stora une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Le président de la République a fait du conflit méditerranéen le défi mémoriel de son quinquennat. La remise des recommandations était prévue pour décembre mais a été repoussée à janvier. L’Elysée a estimé inutile de souffler sur les braises d’une fin d’année déjà très enflammée entre crise sanitaire, attentats et manifestations contre la loi relative à la sécurité globale. Les plaies algériennes suppurent encore. Les armes se sont tues mais la guerre des mémoires n’a jamais cessé. Le rapport Stora devait attendre un peu.
Bernard Baudru, 76 ans, est l’un des premiers à avoir accepté de témoigner « afin de faire comprendre que de Gaulle n’était pas un homme merveilleux ». La rencontre a lieu à la fin de l’automne chez l’un de ses amis à Villeneuve-lès-Avignon, dans le Gard, un département ensoleillé où beaucoup de pieds-noirs se sont installés après l’indépendance algérienne. Au seul nom de Benjamin Stora, l’ancien banquier jette ses lunettes sur la table de la cuisine où il a empilé ses archives personnelles. L’homme pense que l’historien issu de l’extrême gauche va faire la part belle au FLN (Front de libération nationale) et appeler à la repentance. « Unilatérale la repentance, hein !, que du côté français. Tout cela m’exaspère », lâche-t-il en s’asseyant.
« Tout cela laisse des traces »
Devant lui, un exemplaire de Paris Match daté du 24 mars 1962. La guerre d’Algérie est terminée depuis six jours. Le magazine fait sa « une » sur la visite de Jackie Kennedy à New Delhi, en Inde. La « Reine d’Amérique » pose en tailleur Chanel rose bonbon aux côtés de Nehru, tout sourire : du rêve en kiosque. Mais dans les pages intérieures, le journal propose un reportage sur Alger qui compte ses morts à l’heure du cessez-le-feu. On découvre la photo d’une morgue où plusieurs linceuls sont exposés sur des tréteaux en bois. Et ces quelques lignes de l’envoyé spécial de l’hebdomadaire : « L’un des morts, âgé de 45 ans, a d’abord été lapidé puis achevé à coups de couteau. Il en a reçu vingt-sept. » Paris Match ne précise pas le nom de la victime. « C’était mon oncle, Léon, il avait trois enfants », murmure Bernard Baudru.
Le septuagénaire reste silencieux, puis les mots jaillissent. Le 12 mars 1962, alors que le FLN a décrété une grève générale, Léon Baudru part travailler sur l’un des chantiers de la PME familiale, une entreprise de plomberie. Sur la route du retour, son camion est arrêté à un barrage. « Vous connaissez la suite, il va être massacré. J’avais 17 ans à l’époque. Si j’avais eu des grenades avec moi, je pense que j’aurais fait un malheur. Alors bien sûr que tout cela laisse des traces. »
Les aïeux de Bernard Baudru se sont établis en Algérie dès 1840. Il raconte son grand-père maternel, un petit exploitant agricole tué pendant la première guerre mondiale à la bataille des Dardanelles, sa mère pupille de la nation, et puis lui, né à Alger en 1944 et dont la vie de jeune adulte « explose » quand ses parents décident de le mettre en juillet 1962 dans un avion pour la France où il n’était jamais allé, « ce n’était pas mon pays et ça ne l’est toujours pas », dit-il, poings serrés.
« Il nous a menti »
Repoussant le numéro de Paris Match, Bernard Baudru sort de l’un de ses classeurs le discours prononcé par le général de Gaulle le 6 juin 1958 à Mostaganem, près d’Oran. On connaît les mots qu’il veut nous faire lire. Ce jour-là, le géant en uniforme, bras en V, laisse échapper « Vive l’Algérie française ! », ce sera la seule et unique fois. Embarrassé, de Gaulle, le mémorialiste, ne fera pas figurer l’allocution dans ses Discours et messages (Plon, 1970). « S’il n’y croyait pas, pourquoi l’avoir dit ? Il nous a menti, fulmine l’ancien Algérois. Vu comment tout ça s’est terminé, il aurait mieux valu préparer la décolonisation dès l’après seconde guerre mondiale. » De Gaulle n’était plus au pouvoir, il y avait renoncé en 1946.
Sous la IVe République, le dossier algérien s’embourbe. Le sang avait pourtant coulé dès la Libération. Alors que partout dans le monde on célèbre la victoire contre le nazisme, des manifestations anticolonialistes sont réprimées par les forces de l’ordre françaises dans le Constantinois, à Sétif, Guelma et Kherrata. En quelques semaines, des milliers d’Algériens sont tués ainsi qu’une centaine d’Européens.
Quand de Gaulle revient aux affaires, en mai 1958, l’Algérie française brûle depuis longtemps. Personne ne semble avoir de prise sur les événements. Evoquant Mostaganem dans Le Monde daté du 28 octobre 2004, l’ancien journaliste Bertrand Le Gendre écrit dans la page « Histoire » : « Laisser entendre, ne rien promettre, satisfaire les uns sans mécontenter les autres, le de Gaulle de 1958 est tout entier dans cette équivoque. (…) Mais quatre ans plus tard, l’Algérie sera indépendante, un retournement inimaginable qui tient de l’exploit politique autant que de la lucidité historique. »
De Gaulle, le prince de l’équivoque ? C’est en tout cas ce que pense, en 1960, l’un de ses ministres, Robert Buron, à lire ses Carnets politiques de la guerre d’Algérie (Plon, 1965). Dans la famille Iacono di Cacito, établie dans un joli petit mas du Vaucluse, on préfère parler de « duplicité ». Et personne au sein du foyer pied-noir ne veut admettre une quelconque lucidité chez « de Gaulle, ce traître ». Au moins, c’est clair.
Comme Bernard Baudru, Henri Iacono, 78 ans, et sa femme Claude-Marie, 79 ans, ont été meurtris dans leur chair. Ils se marient très jeunes en Algérie, deux bébés suivent dans la foulée. En 1961, le père d’Henri, un sympathisant de l’OAS, décide d’envoyer son fils en métropole pour le mettre à l’abri, le ménage est séparé. A Montpellier, Henri commence des études de chirurgie dentaire. Il ne les terminera jamais et deviendra finalement antiquaire. Le déraciné, pro-Algérie française, ronéotype des tracts. Les Renseignements généraux le repèrent. La police débarque chez lui le 13 décembre 1961 à six heures du matin. « Les barbouzes ont fouillé mon appartement mais ils ne m’ont pas frappé », raconte-t-il aujourd’hui sans animosité. A ses côtés, on sent que son épouse, qui le rejoindra à Montpellier dès l’annonce de son arrestation, bouillonne.
Assis à la table du salon, le vieux couple évoque d’abord son Noël 1961 passé au commissariat central de Montpellier, « avec champagne et gâteaux », mais l’intermède est de courte durée. Début 1962, l’étudiant de 19 ans est transféré au camp militaire de Saint-Maurice-l’Ardoise, dans le Gard. Des CRS armés montent la garde du haut des miradors, tandis que chiens et barbelés dissuadent les plus téméraires de s’évader. Avant d’y interner des harkis, Paris y détient des prisonniers politiques. Henri Iacono croise de nombreux partisans de l’Algérie française : des paras, des anciens légionnaires, des civils membres des commandos Delta chargés par l’OAS des tortures et des assassinats.
Cinquante-huit ans se sont écoulés mais l’homme reconnaît immédiatement chacun de ses codétenus lorsque circulent autour de la table des clichés en noir et blanc. « Un jour, des gardes mobiles ont fait une descente dans le camp, ils nous ont tout pris, notre nourriture, nos gourmettes, personne n’est intervenu », confie-t-il dans un moment d’émotion.
A Pâques, les moins de 21 ans sont libérés. « M’avoir rendu mon mari en avril pour les fêtes, c’est la seule chose que je dois à de Gaulle », interrompt Claude-Marie Iacono, dont le père, sous-préfet en Algérie, était contre l’indépendance. « Nous n’aurions jamais dû partir. Nous étions là-bas depuis quatre générations », proteste-t-elle. On rappelle alors que beaucoup de peuples se battaient pour leur droit à l’autodétermination. Le Maroc, la Tunisie, la Guinée, le Congo belge avaient déjà acquis leur liberté. « Le Maroc et la Tunisie étaient des protectorats, l’Algérie, c’était trois départements français. Les Arabes étaient neuf millions et nous seulement un million mais l’image des gros colons qui en profitent, ça suffit ça aussi ! », poursuit la maîtresse de maison.
Pour elle, la colonisation est tout sauf un crime contre l’humanité, comme a osé le déclarer Emmanuel Macron, s’insurge-t-elle, insistant plutôt sur la valorisation agricole et économique du pays quand il était français. Le couple oublie au passage le statut juridique d’infériorité réservé aux indigènes musulmans jusqu’à la fin des années 1940, et les spoliations infligées aux paysans algériens dont Albert Camus a conté la misère.
Les Iacono ont l’habitude de dire « arabe » plutôt qu’algérien et « moukère » au lieu de femme voilée. Le vocabulaire est assumé, tout comme les idées qui auraient permis, selon Claude-Marie, de ne pas brader la colonie. « Il suffisait par exemple d’avoir un régime comme celui de l’Afrique du Sud », l’apartheid, en somme. Comment peut-elle imaginer un instant que le peuple algérien aurait accepté une telle humiliation ? Le tandem du Vaucluse vote Rassemblement national, « pas à cause de Marine, devenue gaulliste, une honte ! », mais par fidélité à Jean-Marie que le ménage « a eu l’honneur de recevoir chez lui ».
Charles de Gaulle se méfiait des pieds-noirs dont un grand nombre avait été pétainiste ou favorable, dans les années 1940, au général Giraud, son grand rival pour la direction des Forces françaises libres. Il ne montra guère d’empathie à leur égard quand près de 800 000 d’entre eux quittèrent l’Algérie à la hâte, en 1962, et se réfugièrent en métropole où certains repartiront de zéro. A l’époque, n’était-ce pas « la valise ou le cercueil » ?
Le regret d’une Algérie éternelle
La « nostAlgérie » si puissante chez les anciens colons n’est pas la source du ressentiment que Blandine Greyfié de Bellecombe éprouve vis-à-vis du général de Gaulle. C’est plutôt la mémoire de son père qui la hante, son père « à qui de Gaulle a menti ». Née à Alger en 1958, la psychopédagogue est la fille aînée du commandant Hélie Denoix de Saint Marc (1922-2013). Ce résistant de la première heure fut déporté à Buchenwald puis à Langenstein-Zwieberge. Après l’Indochine, où il reçut sept citations pour son héroïsme au combat, le légionnaire prit part au putsch d’Alger, en avril 1961, à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes, mais il refusa d’entrer dans la clandestinité après l’échec du pronunciamiento. Emportée dans la tourmente algérienne, la petite Blandine quitta les rives de la Méditerranée à l’âge de 3 ans et se souvient seulement « de sa maison carrée avec les peaux de mouton » et « des babouches qui dépassaient des djellabas ».
Le regret d’une Algérie éternelle n’inspire pas non plus le dédain que Dominique Salan éprouve pour de Gaulle. Née en 1946 à Hanoï, l’élégante septuagénaire aux faux airs de Ludmila Mikaël porte le nom de l’un des organisateurs du putsch de 1961, le général Raoul Salan (1899-1984), l’officier le plus décoré de l’armée française, un père à qui elle est toujours restée fidèle et dont elle veut, elle aussi, réhabiliter le souvenir. L’exercice est délicat. Après l’échec du coup d’Etat militaire, Salan devint le chef de l’OAS et, selon sa propre expression, « donna le feu en Algérie et en métropole ».
Remettre « l’histoire à l’endroit »
Denoix de Saint Marc et Salan furent jugés, condamnés, incarcérés à la prison de Tulle, en Corrèze, graciés par de Gaulle, leur ennemi, puis réhabilités. L’un comme l’autre mourront grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de l’ordre napoléonien. Il n’empêche. Comme l’explique Blandine Greyfié de Bellecombe, il reste à remettre « l’histoire à l’endroit ». Pour chacune de ces femmes, c’est une question d’honneur, une « affaire d’hommes », aurait dit Michel Audiard. Pourtant, toutes deux savent qu’aucun gouvernement ne peut tolérer que des officiers retournent leurs régiments contre la République.
Il faut remonter au 13 mai 1958 pour comprendre leur obstination. Ce jour-là, avec la complicité de l’armée, les partisans de l’Algérie française s’emparent du pouvoir à Alger. Ils entrent en rébellion contre le nouveau gouvernement de la IVe République en cours de formation à Paris – le vingt et unième en onze ans – et dont ils redoutent l’indulgence vis-à-vis du FLN. Les conjurés sont prêts à faire sauter les paras sur la capitale. Reclus à Colombey, le général ne désavoue pas le coup de force. Le 15 mai, Raoul Salan, commandant en chef en Algérie, s’écrie, face à la foule massée sur le Forum à Alger : « Vive la France ! Vive l’Algérie ! » puis, après une courte pause, ajoute : « Vive de Gaulle ! ». Dans les heures qui suivent, ce dernier publie un communiqué où il se déclare « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Le quasi-coup d’Etat l’a remis en selle.
« Je vous ai compris ! »
Même si tout cela lui paraît loin maintenant, Dominique Salan se souvient de la suite des événements. Le 4 juin, de Gaulle, tout nouveau président du Conseil, se rend à Alger et, devant des dizaines de milliers d’Algérois enthousiastes, lance son fameux « Je vous ai compris ! ». Militaires et pieds-noirs imaginent, à tort, que la partie est gagnée et que l’Algérie restera française. « Papa a alors pensé qu’il avait bien fait de lui accorder sa confiance. Maman, elle, n’a jamais été dupe. » Installée à Paris, l’ancienne éditrice, passionnée par les civilisations orientales, ne perd son calme à aucun moment, même quand elle repense à son père menotté par les gendarmes ou à sa mère accusée « d’atteinte à la sécurité de l’Etat » et emprisonnée à Fresnes pendant dix jours. Mais l’OAS ? Les bombes ? La torture ? Les innocents sacrifiés ? « La guerre, c’est sale, les atrocités ont eu lieu des deux côtés. Et puis, c’est facile d’en parler quand on est assis tranquillement dans un fauteuil. » La politique ne l’intéresse pas, elle préfère les livres et son chat « Hapiru » dont le nom acadien fait référence à une peuplade marginale et rebelle.
De son côté, Blandine Greyfié de Bellecombe partage son temps entre Versailles où elle travaille et la Drôme provençale, une terre aride pour laquelle son père a eu le coup de foudre. Elle vit avec son mari à Chantemerle-lès-Grignan, dans une bastide du XVIIIe siècle agrémentée en gîte rural. Le commandant de Saint Marc est enterré à quelques kilomètres de là dans l’un des plus beaux villages de France, La Garde-Adhémar. Sa fille veille sur la tombe. Les obsèques du soldat furent célébrées le 30 août 2013 à la cathédrale Saint-Jean de Lyon. Le cardinal Barbarin officia et le général Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris et coorganisateur de La Manif pour tous, prononça l’homélie.
Frères d’armes musulmans
« Papa n’était ni un extrémiste ni une tête brûlée », plaide Mme Greyfié de Bellecombe, persuadée que l’une des clés du ralliement de son père aux putschistes d’Alger tient à « sa blessure jaune ». Engagé dans le brasier indochinois, le jeune lieutenant reçoit l’ordre d’abandonner les populations qui avaient soutenu le camp tricolore. La défaite française est proche. Il obéit à contrecœur, contraint de frapper à coups de crosse les mains qui s’agrippent aux camions militaires. Le Vietminh massacrera des milliers de civils. Face à ses juges en juin 1961, Hélie de Saint Marc déclare qu’il s’est opposé à de Gaulle en Algérie pour ne pas se parjurer de nouveau en trahissant les harkis, ses frères d’armes musulmans que la France avait promis de protéger, eux et leurs familles.
Dans un rapport officiel daté de juillet 2018 et intitulé « Aux harkis, la France reconnaissante », le préfet Dominique Ceaux affirme que l’histoire des harkis est bien celle d’un « abandon ». L’armée française recruta en Algérie près de 150 000 auxiliaires qui payèrent cher cet engagement. Après l’indépendance, entre 60 000 et 80 000 furent massacrés par le FLN qui fit aussi la chasse à tous les musulmans pro-français. Quelques dizaines de milliers de persécutés réussirent à trouver asile avec femmes et enfants en France où ils furent enfermés dans six camps de transit insalubres et coupés du monde. Des centaines y périrent.
« Et vous pensez qu’avec tout ça on peut l’aimer, nous, de Gaulle ? Il a liquidé le dossier algérien d’une manière scandaleuse », s’emporte Moussa Abdellatif, 71 ans, dont la famille, pro-française, dut quitter urgemment la Kabylie en 1962 et échoua en Picardie, « du soleil au brouillard », rigole-t-il. « Mon père était le maire d’un petit village et le FLN exécutait en priorité les autorités locales favorables à Paris », raconte l’ancien restaurateur basé à Amiens, où il est le président de l’association interculturelle « Rencontre et dialogue ». « On discute entre juifs, chrétiens et musulmans, c’est important, en ce moment, non ? »
« Pétain, le seul résistant de France »
Deux télégrammes expliquent la rancœur de Moussa Abdellatif. Datés des 12 et 16 mai 1962 et signés par le ministre des affaires algériennes Louis Joxe, ils ordonnent de ne plus autoriser les transferts désordonnés de harkis organisés par des officiers. Et exigent que ces derniers soient recherchés et sanctionnés. « Non, mais c’est pire que ça, insiste l’homme en colère. L’armée française n’est pas intervenue face aux exactions du FLN et les harkis avaient été désarmés ! » Le rapport du préfet Ceaux fait état d’une note du 24 août 1962 interdisant en effet tout soutien. Et atteste que ces dispositions relayaient « les instructions du chef de l’Etat, Charles de Gaulle, qui estimait le risque de relancer un conflit avec l’Algérie trop élevé ».
Il existe une figure à part dans la galaxie antigaulliste : Louis Honorat de Condé. A 81 ans, sa haine pour de Gaulle est si forte qu’il en oublie l’histoire, affirmant sans vergogne que « Pétain fut le seul résistant de France car jamais il ne cessa de s’opposer aux Allemands ». Le 22 août 1962, l’aristocrate a voulu tuer le chef de l’Etat. Il est l’un des derniers survivants du commando de l’attentat du Petit-Clamart et réfute le terme de terroriste, il se vit comme un « patriote ». Condamné à quinze ans de réclusion criminelle, le conjuré est gracié par de Gaulle « oui, mais sans l’avoir demandé ».
Le vieil homme arbore une cravate verte à fleurs de lys et porte à la boutonnière la flamme tricolore du Front national, « celui de Bruno Gollnisch, pas celui de Marine ». Désormais, trois passions l’animent. Monica, sa femme italienne, elle aussi d’extrême droite, la poésie et « son devoir de vérité sur l’Algérie ». Libraire, il a transformé sa petite propriété de Charmeil, près de Vichy, en caverne à ouvrages anciens. Il en attrape un à la couverture vert émeraude, Aspects véritables de la rébellion algérienne, publié en 1957 par le ministère de l’Algérie. Au fil des pages se succèdent des images insoutenables de suppliciés torturés par le FLN. « C’est pour cela que je suis parti me battre en devançant l’appel, explique-t-il. Comment de Gaulle a-t-il pu laisser le pouvoir à des gens comme ça ? » Pour lui, le putsch « était un sursaut démocratique » face aux communistes du FLN, « dont les enfants immigrés déclencheront bientôt une guerre civile en France ».
Accents de la vieille droite maurassienne française
Directeur du département « Opinion » de l’IFOP, Jérôme Fourquet reconnaît dans le discours de Louis de Condé les accents de la vieille droite maurassienne française qui cherche à réhabiliter des fantômes. L’expert s’intéresse davantage au présent. « Prenez Robert Ménard, le maire populiste de Béziers, ou Julien Sanchez, le maire (RN) de Beaucaire. Les deux ont des origines pieds-noirs et le font savoir. » Dans sa ville, le premier a débaptisé la rue du 19-mars-1962, date du cessez-le-feu en Algérie, pour l’appeler rue du Commandant-Denoix-de-Saint-Marc. Et à Beaucaire, le second a choisi de remplacer la plaque rappelant la date du 19 mars par une autre dédiée au 5 juillet 1962, une journée effroyable où des Européens et des Algériens pro-français furent massacrés à Oran.
Ces initiatives réjouissent Hervé Pignel-Dupont, président de l’association Les amis de Raoul Salan, tout aussi décidé à animer davantage la flamme de l’Algérie française. L’homme de 75 ans, qui possède la plus grande collection privée sur l’Indochine et l’Algérie, est au cœur de nombreux réseaux. Les 24 et 25 juillet 2021, il organisera à Tulle, où les putschistes furent incarcérés, une « cousinade ». Enfants et petits-enfants des officiers rebelles ont été conviés. Une centaine d’entre eux se sont déjà inscrits. Les blessures du passé ont la vie longue.
2020.10.06 08:57 Chti_59L’angoisse de la France face à la langue arabe
Pour la France, la langue arabe n’est pas une langue comme les autres. C’est ce statut particulier qu’explore Nabil Wakim dansL’Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France. submitted byChti_59tofrancophonie [link][comments] https://preview.redd.it/nnq6nfkbzer51.jpg?width=500&format=pjpg&auto=webp&s=c9317fcc746742e2ce5b29bc40b49b8ba3cf540d J’ai toujours été surpris, dans le métro parisien, d’entendre des annonces en anglais, en espagnol, voire en chinois, mais jamais en arabe. Jusqu’à très récemment, on ne trouvait aucune indication dans cette langue dans les aéroports français, à l’exception de celui de Nice, qui accueille, il est vrai, les riches Golfiens venus se détendre sur la côte. Le statut de la langue arabe en France est paradoxal, quand on sait que plusieurs millions de personnes (dont la majorité de nationalité française) sont des « Arabes », perçus comme tels. C’est le grand mérite du livre de Nabil Wakim, journaliste au Monde, d’origine libanaise, ne parlant que quelques mots de ce que l’on appelle, de manière simplificatrice, « la langue du Coran », de nous entraîner dans une quête sur le rapport qu’entretient la France avec elle, en parallèle avec une quête plus intime de sa propre relation à cette langue qui a bercé ses quatre premières années au Liban, mais qui lui est devenue étrangère en France. Une double honteChaque année, il se décide à l’étudier, chaque année il échoue dans sa bonne résolution. Mais la naissance de sa fille, sa volonté de lui transmettre un « héritage » — quel que soit le sens que l’on donne à ce mot — l’amène à s’interroger : comment peut-on perdre, comme lui, sa langue maternelle ? Et comment échapper à ce double stigmate : avoir honte quand il voyage au Liban de ne pouvoir comprendre sa famille, y compris sa grand-mère, une chrétienne qui ne parle qu’arabe ; avoir honte, dans les rues françaises quand sa mère parle arabe — une expérience que tout jeune de l’immigration maghrébine a faite.Ce voyage, à la fois très personnel et très politique dans les allées de l’Hexagone, ponctué de rencontres avec Camelia Jordana, Najat Vallaud-Belkacem, Jack Lang ou Nassira Al-Moaddem, permet de cerner l’ampleur du malentendu. Quand le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, pourtant installé dans la frange la plus à droite de la majorité, envisage que l’on puisse enseigner l’arabe en maternelle, il subit une attaque d’une violence inouïe, aussi bien sur les réseaux sociaux que de la part de bon nombre de politiques : la mesure serait un pas de plus vers « le grand remplacement » ! Quand, dans un collège du Nord, on veut ouvrir une classe d’arabe, les enseignants, dont on peut penser qu’ils sont « de gauche », s’opposent à l’introduction de cette option, au nom de l’intégration. Décidément, la langue arabe fait peur. Pourtant, la réalité est tout autre et il est loin encore le temps où un nombre significatif de Français étudieront l’arabe. Quatorze mille élèves l’étudient, deux fois moins qu’il y a trente ans, et 178 enseignants l’enseignent, soit 20 % de moins qu’il y a dix ans. Intégration contre effacementEn fait, pour les autorités (et une grande partie de l’opinion), le bon Arabe c’est celui qui oublie sa langue, sa culture et bien sûr sa religion. Comme l’écrit l’auteur, «c’est celui qui choisit d’être le meilleur en français plutôt qu’en arabe»». Et encore, pourrait-on ajouter, si on s’appelle Nabil, Mohamed ou Fatima, la suspicion restera toujours présente. Au besoin, on invoquera la taqiya, cette dissimulation que les musulmans utilisent pour faire croire qu’ils sont « comme nous ».Le livre fourmille d’anecdotes savoureuses qui permettent de dédramatiser le débat, de mesurer les différents niveaux de langue, celle du Coran, le littéraire et les différents dialectes nationaux. Le dessinateur Rachid Sguini se rappelle ses vacances au Maroc. Il regardait alors à la télévision un feuilleton, Captain Majed, (Olive et Tom dans la version française) un manga qui met en scène des footballeurs japonais dans un championnat européen. Le doublage en arabe littéraire créait une drôle d’atmosphère : «Un peu comme si des supporters de l’OM criaient du Rabelais et des textes de La Boétie. Un truc du genre “Cessez cette servitude volontaire aux consignes de l’arbitre”. » Un membre de la direction de l’Institut du monde arabe (IMA) m’avait confié, quelques mois après l’inauguration de cette institution en novembre 1987, l’impression que faisait la visite du lieu sur de nombreuses classes de banlieue, et la fierté des élèves de voir évoquer leur culture, pour une fois de manière positive. Rendre sa dignité à la langue arabe en France serait sûrement un des moyens de combattre ce que nos autorités dénoncent comme « le séparatisme » et qui n’est rien d’autre que le rejet, par la République, d’une partie de ses enfants, de leur histoire, de leur culture. Alain Gresh Nabil Wakim, L’Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France, Seuil, Paris, 2020. — 199 pages ; 17 euros Source : https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/l-angoisse-de-la-france-face-a-la-langue-arabe,4172 |
2020.05.30 17:18 salimlaibi2020Qui est Salim Laïbi ?
- 29 MAI 2020
- PAR GAMAL ABINA
- BLOG : LE BLOG DE GAMAL ABINA
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Salim Laïbi ou l'art et la manière de valider l'islamo-fascisme et “l'islamo-nazisme'.
En préambule je vais expliquer la raison pour laquelle j'ai fait cet article.
Pour commencer, je ne connaissais pas ce Salim Laïbi avant qu’un de mes amis sur Internet, ne m'envoie une vidéo dans laquelle ce dentiste s'autorisait à me diffamer et m'insulter en public.
À ma grande surprise, je découvrais ce personnage dont je ne savais rien, qui produisait des attaques en fabriquant de faux documents et en me les attribuant.
Sans comprendre réellement la raison qui le poussait à agir ainsi, alors que je ne lui avais jamais adressé la parole, j'ai décidé de faire ma petite enquête, et le hasard du calendrier et des invités à la radio dans laquelle je travaille, a fait que j'ai fini par le rencontrer pour parler d’un de ses livres qui s’est révélé extrêmement inquiétant.
Je découvrais très rapidement, toutes ses accointances avec l'extrême-droite, son discours méprisant et prétentieux, mais surtout les raisons pour lesquelles il m'attaquait aussi violement et gratuitement.
L'origine de cette charge “Youtubesque” trouvait sa source chez un très bon copain à lui, condamné pour incitation à la haine raciale, ex-compagnon de route de Dieudonné et Soral qui à l'époque animait le site “Quenelle plus”, et qui avait pour surnom Joe le corbeau, de son vrai nom Noël Gérard.
Ce sombre personnage était venu, une fois sur Twitter m'insulter copieusement et après que je l'ai bloqué, a fabriqué un faux document d’insultes dont ils sont en général très friands dans ce milieu raciste.
Mais, le plus ridicule dans tout cela, c'est que ce soit Salim Laïbi qui ait décidé de rendre public ce faux document fabriqué, par son infographiste Joe le corbeau, afin de porter atteinte à mon honneur et à ma dignité.
Bien évidemment je n'irai pas en justice contre lui, connaissant l'état douteux de ses finances et son incapacité chronique à pouvoir payer ses frais de justice ainsi que ses condamnations, puisqu'il passe son temps à mendier sur le net pour que l'on paye pour lui. Je préfère m’en tenir à une réponse documentée et parfaitement factuelle.
Quant à son ami de toujours, Noël Gérard, je considère qu’il ne mérite guère plus que mon mépris.
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Quoi qu'il en soit, c'est la raison pour laquelle j'ai écrit ce texte dans le but de mettre la focale sur ce personnage qui se voudrait révolutionnaire, afin de faire tomber les masques et que les personnes qui le suivent se rendent compte à quel point c'est un manipulateur issu de la haute bourgeoisie algérienne qui a l'outrecuidance d'oser réclamer de l'argent pour ses procédures alors qu'il est très loin d'être sans le sou, tout comme son maître à penser Alain Soral le faisait à l'époque.
Et si j'ai choisi de nommer cet article de fond “Qui est Salim Laïbi ?” C'est tout simplement pour répondre à son article mensonger me concernant qui ne présente évidemment pas le moindre document ni aucune preuve ou témoignage, mais pour lequel il a choisi un titre que j'avais déjà utilisé dans une autre affaire (Le dossier Tariq Ramadan “Qui est Henda Ayari ?”).
Cela témoigne d'un manque d'imagination ou tout simplement d’une absence d'intelligence. Ce ne sera pas la première fois ni la dernière qu'il fera du plagiat.
Salim Laïbi ou l'art et la manière de valider l'islamo-fascisme et “l'islamo-nazisme'.
“Faire le mal, c'est transférer aux autres la dégradation que nous portons en nous-même.”
Simone Weil.
Pour faire une présentation rapide et succincte des dérives d'extrême-droite de Salim Laïbi, cela se résumera à quelques mots : agitateur dentiste de formation, obsessionnel de complots en tout genre mais surtout, ex-proche collaborateur d'Alain Soral en rupture avec lui aujourd’hui, mais pas avec ces idées.
1 - Biographie express de Salim Laibi.
Le prénom Salim signifie « sain, sans défaut, de corps et d’esprit ».
Bien ironie lorsque l’on connaît le personnage.
Âgé de 44 ans, il est né le 3 juillet 1975. Il a vécu avec sa famille à Bouira en Algérie jusqu’à l'âge de 17 ans où il a obtenu un baccalauréat en arabe. Il n'a donc pas connu le massacre des Algériens en France dans les années 70, ni même la montée en puissance des skins dans les années 80. Ce qui lui a permis dans les années 90, de venir s'installer dans l'hexagone, alors que les dangers les plus grands étaient déjà passés.
2 - Origines de sa famille.
Sa famille du côté maternel est originaire de Fès au Maroc, installée depuis 1800, c’est une famille de très riches exploitants agricoles.
Salim Laïbi qui, aujourd'hui joue tour à tour, la carte du gilet jaune ou la posture d’opposant au pouvoir algérien, a fait l'économie de nous rappeler qu'il est un pur produit de la petite bourgeoisie algérienne, fils d’un Médecin Généraliste Dr Idir LAÏBI, installé à Bouïra en Algérie, avec lequel il a écrit un ouvrage : “Vitamine C liposomale et cancer” dont on pourrait dire beaucoup de choses, mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui. (1)
Il est aussi le neveu d'un ancien ministre de l'Intérieur algérien, le colonel Kasdi Merbah, assassiné le 21 août 1993. Frère de sa mère dont le nom de naissance est Khalef comme le vrai nom de Kasdi (Abdallah Khalef) Homme du sérail qui fut un personnage de premier plan du pouvoir algérien des années 70 et 80 au sein du FLN. Mais surtout chef de la toute puissante, sécurité militaire pendent 14 ans de 1965 à 1979. (2)
Comme disent les Algériens, un pur produit de la “tchi tchi”. Vocable qui désigne ces petit-bourgeois ou l’équivalent de “beurgois” que l'on connaissait très bien en France, mais qui existaient aussi en Algérie à l'abri du “Club des Pins” réputé pour son oligarchie. C’est un club très fermé, et une sorte de datcha version nord-africaine, inspirée du modèle soviétique au bord de la Méditerranée.
C'est donc un fils bien né, qui arrive en 1992 en France, fuyant, courageusement, le démarrage de la décennie noire, sans doute bien informé par son oncle ministre, qu'il vaudrait mieux rester planqué en France plutôt que se retrouver victime d'une guerre civile tout juste démarrée.
Il a aussi un grand frère du nom de Abderrezak LAÏBI né en 1974, qui s’est fait connaitre dans un article paru dans le “Mantindz.net” en date du 21 aout 2016, sur le dossier de son oncle assassiné, et pour lequel, il demande qu’une enquête soit ouverte, afin de faire toute la lumière dans cette affaire de meurtre. (3)
Il s’est marié en 1985, avec Asma Laïbi née Asma Messid, Propriétaire de la maison d'Edition Fiat Lux qu’elle a créé le 23 décembre 2014, domicilié au 26 boulevard jean Labro 13016 Marseille. C'est une SARL unipersonnelle au capital de... 1 euro ! Elle siège dans la SCI de son mari, qui abrite aussi son cabinet dentaire et celui d’un autre dentiste Mohamed Cherif d’origine marocaine. (4)
3 - Fuites en 1992.
Il va de soi, qu’à l’aube de la décennie noire, les familles bourgeoises d’Algérie, ne voulant pas prendre de risques, vont vite mettre leurs enfants à l’abri à l’étranger.
La victoire du FIS, au premier tour des élections législatives de 1991, et la fin brutale de processus électoral créera une psychose, à la suite de laquelle le pays connaitra le départ de plus de 200 000 cadres et étudiants formé au prix de l’or.
Salim Laïbi 17 ans, enfant du système et du pouvoir, fils de famille favorisé, pourra partir sur Marseille, le bac en poche, tous frais payés, afin de commencer des études de médecine, seul sans sa famille pendant qu’en Algérie le bain de sang commence à couler.
Il sera tellement attaché à son pays d’origine, qu’il demandera sa naturalisation au débuts des années 2000, afin de garantir sa présence définitive en France.
4 - Cursus universitaire.
Ce fils de médecin donc, tentera à La Timone, de devenir lui-même aussi bon que son père, mais malheureusement il ne deviendra pas « Médecin malgré lui » puisqu'il ratera son cursus universitaire et finira dentiste.
Un fils de médecin bien né, en bénéficiant de toutes les largesses de la République Démocratique et Populaire Algérienne, pour réussir des études sans les moindres contraintes que l'immigration a rencontré en France, arrive avec un baccalauréat en poche, pour finalement échouer lamentablement devant l'hôtel du numerus clausus de première année de médecine. Fils de docteur qui fait moins bien que son père, mais toujours donneur de leçons !
Tout comme les personnes devenu juristes, qui n'ont pas réussi à passer le barreau, très souvent il n'est pas impossible d'imaginer, que le métier de dentiste, dans lequel il a fini par échouer, puisse être un choix consenti ou nourri des rêves de l'enfance pour réussir sa vie. Ce n’est pas impossible en effet...
Chirurgien-dentiste depuis mars 1999, diplômé de l’Université d’Aix-Marseille II, en exercice libéral depuis 2004, installé dans le 16ème arrondissement de Marseille au cœur des quartiers nord, au 26 Boulevard Jean Labro. Une place de choix dans laquelle il est garanti d’être payé par la Sécurité Sociale. Étant conventionné, ses patients sont pris en charge à 100 %. Évidement il prend la Carte Vitale dans une zone défavorisée, c’est plus simple pour garantir son activité.
C’est donc une réussite relative, dont il aime à se vanter à longueur de prise de parole vidéo, sur son média favori youtube.
Très orgueilleux il va jusqu’à tout mettre sur sa carte de visite (55mn x 85mn). Celle-ci plutôt surprenante, nous dévoile ligne par ligne, sa formation de dentiste du DEA en passant par le DU et autres attestations. On comprend vite cette soif de reconnaissance, par le niveau d’études et les diplômes qu’il met en avant, en permanence.
5 - Échecs et frustrations.
Dans sa probable ambition insatisfaite, il n’aura de cesse de tenter d’exister par d’autres moyens, dont on se rend bien compte à présent. Tout particulièrement sur la crise du coronavirus, où il ne cesse de faire des vidéos en chaussant une paire de lunette pour faire plus “professeur” et donner son point de vue “expert” ou encore de manifester un soutien absolu au professeur Didier Raoult, son nouveau prophète... déchu aujourd’hui.
Sa chaine Youtube devenant son théâtre d’expression “scientifique” pour satisfaire sa posture de Docteur autoproclamé. Bien qu’ayant fini ses études logiquement à la 6ème année d’université, le titre de docteur lui échappant.
Un roturier bourgeois non classé en France.
C’est sur ce terreau de frustration que vont naître ses obsessions sur la Franc-maçonnerie et une fronde contre le système duquel il se sait exclu. Lui qui se croyait brillant, se retrouve dans une France périphérique et pauvre, dans les quartiers nord de Marseille, et sans influence ni relation. Lui, le fils de bonne famille bourgeoise algérienne, n’est rien en France, pas même Docteur es “quelque chose”. Pire encore, en profession libérale, dans un métier nécessaire, certes mais bien moins prestigieux que ceux de chercheur ou de grand chirurgien.
On peut largement mesurer son niveau de frustration, en l’écoutant à longueur d’intervention, nous expliquer ce qui serait intellectuellement honnête. Chez lui, il n’y a que les mots “intellectuel” et “diplôme” qui ont grâce à ses yeux.
6 - Engagement associatif et dérives d’extrêmes-droite.
Pour commencer son engagement dans la politique il se choisi un surnom très prétentieux et surtout très tendancieux : Le Libre Penseur ou LLP.
Très à la mode de se faire un pseudo en trois lettres, comme Bernard-Henri Lévy dit BHL, permet de populariser son image tout en assurant un bon référencement sur le net.
Il faut ajouter que la notion de libre-pensée qui se caractérise par un mode de pensée dans une approche rationaliste, faite d’expériences empiriques, qui s’appuient sur la raison et la logique. Dans cette approche donc, on se dépouille des principes religieux, philosophiques, idéologiques et politiques, afin de libérer sa libre pensée.
Pour un musulman, tel que se revendique Salim Laïbi, cela s’apparente à une contorsion intellectuelle contradictoire. Le refus des dogmes pour une approche libertaire de la pensée, bien à l’opposé de sa pratique d’origine musulmane.
Mais avec Monsieur Laïbi on n'est pas à une contradiction près puisqu'en plus de cela, il a choisi pour nom de sa maison d'Edition Fiat lux qui renvoie à la Genèse, traduction latine de “Que la lumière soit”, dont La phrase complète est Fiat lux et facta est lux : « Que la lumière soit, et la lumière fut ».
Manifestement là encore, la pauvreté de ses connaissances, dans sa culture arabo-musulmane longue de 14 siècles de civilisation tout de même, qu'il prétend défendre aujourd'hui, ne lui a pas permis de trouver un nom beaucoup plus pertinent et proche de ses convictions affichées aujourd'hui.
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Webmaster pendant cinq ans de l’écrivain Marc-Edouard Nabe, il finira en toute inélégance par l’insulter et détruire un tableau qu’il lui avait offert, s’offrant le luxe de filmer et de diffuser le bûcher. Il sera condamné en justice pour cette forme d’autodafé, risible et inutilement violent.
Puis commence son flirt avec l’extrême-droite la plus radicale.
Dissidence
D’un glissement identitaire à l’autre, Monsieur Laïbi, sera donc séduit par l’extrême droite Française, bien qu’il s’en défende aujourd’hui.
Il commence ses premiers pas dans le militantisme, sur des questions éminemment communautaires et intégrationnistes, puis rapidement, développe un discours extrêmement radical à l'endroit de ses coreligionnaires.
Création de la COBEMA.
Jusque-là rien de particulier me diriez-vous, si ce n'est qu'il a très vite pris le chemin d'un militantisme agressif avec une teinte “berbériste” à peine voilée en créant une association : la COBEMACOmmunauté Arabo-BErbère de MArseille.
Un parcours long et tortueux dans l’affirmation identitaire avec la COBEMA, dont le terme “Arabe” ne figure pas sur le sigle. Un signe peut être ?
Mais déjà dans cette organisation, le discours développé consiste à dire qu’il faut
“...quitter le schéma de victimisation longtemps distillé par des politiques félons.”
Le style Laïbi, parfaitement reconnaissable, qui considère que le racisme en France est un phénomène créé de toute pièce par les éducateurs d’extrême gauche, dans les banlieues. Pire encore, il juge que les enfants d’immigrés nord-africains, qu’il nomme avec mépris “les beurs” sont à l’origine de la réaction légitime du Front National.
Il ira jusqu’à faire l’éloge de Jean Marie le Pen, qu’il considère comme étant un grand homme. Il tentera aussi de démontrer que le leader d’extrême droite est victime d’une fausse image véhiculée par les médias.
“Vous voyez très bien, et là je parle aux maghrébins et aux noirs qui ne peuvent absolument pas se défaire de cette idée que Le Pen est un sauvage, un criminel, un nazillon...etc. En général, là maintenant, c'est fini tout cela, les gens commencent à comprendre...»
Salim Laïbi.
https://www.youtube.com/watch?v=gn1QmwVjvLE
A la bêtise, d’une méconnaissance de l’extrême droite Française, se combine un mépris de classe. Lui, le grand bourgeois fils de médecin lettré, face à ces voyous de banlieue, fils d'immigrés illettrés et pauvres. On se demande quelle gloire peut-il tirer du fait d’être né dans une famille de gens favorisés, alors que pour un jeune de cité, dont les parent sont illettrés et souvent employés ou ouvriers, le mérite d’une progression sociale, est de loin supérieur à une vulgaire reproduction d'élite comme dans la famille Laïbi.
Ce dernier venu est le premier à donner des leçons aux Algériens nés en France, sur le bon comportement, leur engagement mais surtout, il sait afficher le mépris d'un complexe de supériorité, qui dissimule difficilement un autre complexe.
Quoi qu'il en soit Le Petit père des peuples des gilets jaunes de la Cannebière nous joue la carte du militantisme à outrance en commençant son engagement avec Dieudonné et Soral, passant le plus clair de son temps à faire des quenelles pour finir par être consacré avec une Quenelle d'or en en 2013.
Puis très vite dans ces milieux nombrilistes et racialistes, il finit par être mis dehors comme un malpropre, par cet ex-compagnon de route : Alain Soral.
Entre le maître du Logos, et le spécialiste de la carie, Il était évident que l'huile et l'eau ne pouvaient pas se mélanger. Deux egos trop gros pour occuper la même sphère d’extrême droite.
Ils ont fini par se confronter à coup d'injures publiques et de procès en diffamation perdus ou gagnés, tour à tour, usant de tous les recours judiciaires pour régler leur compte.
Tous les deux se réclamant d'une dissidence empruntée à Soljenitsyne, mais qui finalement ne se borne juste qu'à être une bataille d'ego produits de problèmes d'identité. Soral est un bourgeois déclassé à la double nationalité suisse et française et Laïbi est un bourgeois surclassé ayant aussi la double nationalité algérienne et française.
Les deux amoureux éconduits, finissent par se faire la guerre par réseaux sociaux interposés, se mettant en scène sans se rendre compte du caractère pathétique de cette petite guéguerre qui a fini par lasser leur auditoire.
Il était loin le temps de la COBEMA où Salim Laïbi recevait en grande pompe, son grand ami Alain Soral le 27 février 2011, afin de partager leur lutte, soi-disant convergente, contre un système dont les contours n’ont pas encore vraiment été bien définis.
Aujourd’hui, Salim Laïbi, prétend n’avoir jamais été ami de l’essayiste d’extrême droite, et ne l’aurait quasiment pas rencontré. Oubliés... les conférences à Marseille, le Bal des quenelles et les restos entre amis.
Une chose est certaine, c'est que notre universitaire de formation ne pouvait pas ignorer le brûlot de l’essayiste, dans son « l'abécédaire de la bêtise ambiante » publié en 2002 aux éditions Blanche.
Algérie.
“Plus je vois la merde noire (corruption intégrisme, généraux...) dans laquelle l'Algérie s'enfonce un peu plus chaque jour, plus je découvre en images que les seules choses qui tiennent encore debout là-bas (infrastructures urbanisme...) sont celles que la France coloniale y a construites, plus je me dis que leur seul espoir, c'est qu'on y retourne.”
Alain Soral.
Maintenant, il voudrait faire croire qu'il n'avait pas lu la lettre « A » qui ouvrait le chapitre sur l'Algérie, et la succession d’insultes racistes contre tous les algériens venus travailler en France.
Pour un Algérien de naissance, comme ce dentiste, comment a-t-il pu accepter de siéger à la même table de conférence, qu’un néocolonialiste, qui vomissait sa haine de l'Algérie indépendante, prétendant qui valait mieux que la France y retourne ?
Qu’un jeune de banlieue se soit fait avoir par des vidéos ambigües, qui prétendaient prendre la défense des arabo-musulmans de France, on pouvait le comprendre mais lui Laïbi, le pseudo intellectuel formé par le corps médical français, ne pouvait pas ignorer les successions d'insultes et de haine, vis-à-vis des travailleurs immigrés algériens en particulier, et de leurs enfants, appelés les “Zivas” qui émaillaient tout ce livre à longueur d'insultes et de mépris pour la culture la religion et la population maghrébine, dans son ensemble et algérienne en particulier.
Le dentiste des quartiers nord de la cité phocéenne, voudrait réécrire sa propre histoire en expliquant qu’il n’est pas, ni n’a jamais été d’extrême droite.
Malheureusement pour lui, tous ses amis et une grande partie des personnes qu’il publie dans sa maison d'Edition Fiat Lux, sont bel et bien d’extrême droite, pratiquement toutes, ont été condamnées en justice, pour injure publique, propos raciste ou révisionnisme.
La liste de ces personnes se passe de tout commentaires :
- Alain Soral multiple les condamnations pour racisme,
- Ginette Hess-Skandraninégationniste, la seule à n’avoir jamais été condamnée. (Hess comme Rudolf ?)
- Emmanuel Ratier, et sa revue Faits et Documents, et la librairie «Fracta» complotiste et éditeur d’extrême droite aux multiples condamnations,
- Hervé Ryssen multiple condamnation pour propos racistes et négationnistes,
- Thomas Werlet président du Parti solidaire français, groupuscule 'nationaliste et socialiste' condamné pour propos racistes,
- Paul-EricBlanrue négationniste. Condamnation pour propos racistes,
- Robert Faurisson, révisionniste, aux multiples condamnations,
- Vincent Reynouard, révisionniste et NAZI autoproclamé aux multiples condamnations pour propos racistes et négationnistes,
- Gerard Noël dit “Joe le corbeau” condamné pour incitation à la haine, le plus grand ami du dentiste.
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ginette_Hess-Skandrani
(3) https://www.liberation.ffrance/2015/08/20/deces-d-emmanuel-ratier-documentaliste-de-l-extreme-droite_1366341
(4) http://www.leparisien.ffaits-divers/ultra-droite-herve-ryssen-condamne-pour-negationnisme-24-01-2019-7995843.php
(5) https://www.lemonde.fpolitique/article/2009/12/02/le-parti-solidaire-francais-ou-l-extreme-droite-folklorique_5975507_823448.html
(6) https://www.lepoint.flivres/des-ouvrages-antisemites-interdits-13-11-2013-1756703_37.php
(7) https://www.lepoint.fsociete/les-grandes-dates-de-robert-faurisson-22-10-2018-2264786_23.php
(8) https://france3-regions.francetvinfo.fnormandie/le-negationniste-vincent-reynouard-definitivement-condamne-1030731.html
(9) https://france3-regions.francetvinfo.foccitanie/haute-garonne/toulouse/quenelle-devant-l-ecole-juive-de-toulouse-6-mois-de-prison-avec-sursis-pour-joe-le-corbeau-999853.html
A l’évidence, ses amis extrémistes, l’ont formé à l’idéologie racialiste, dont il semble croire, qu’il n’en serait pas une cible. Sans doute a-t-il lu Alfred Rosenberg (membre fondateur du NSDAP Parti NAZI, dans “Le Mythe du vingtième siècle” paru en 1930, dans lequel il écrivait :
“Les Berbères, dont une partie conservent encore la peau claire et souvent même les yeux bleus, ne remontent pas aux raids ultérieurs des Vandales, mais bien à la très ancienne vague atlanto nordique. De nombreux chasseurs Kabyles, par exemple, sont aujourd'hui encore irréfutablement d'origine nordique. Ainsi, dix pour cent de la population dans les environs de Constantine, et encore davantage dans le Djebel Scheschor, sont des Berbères blonds.”
On imagine facilement, à quel point cela peut flatter cet homme complexé, qui se sentirait renaitre dans la “race aryenne”.
Tout cela pour dire que ses accointances à des racialistes, ou des néo nazis, comme Soral, Ryssen ou bien encore Vincent Reynouard, ne sont pas le fruit du hasard, mais bien une démarche réfléchie.
Bien entendu, le Dentiste de Marseille, aujourd’hui, joue la carte populaire des gilets jaunes et du Mouvement de contestation en Algérie “Hirak”, continuant à nous faire croire qu’il ne serait pas d’extrême droite.
Toutes les obsessions des thématiques, cheres aux mouvements fascistes des années 30, sont à chaque fois au cœur de ses prises de paroles publiques ou de ses relais internet. Mais à part cela il n’est pas d’extrême droite.
“Le monde selon Laïbi” se résume à des simplifications outrancières, dignes de la pensée d’un pilier de comptoir :
- Pédocriminalité des élites Maçonniques,
- Occultisme et Esotérisme,
- Complot judéo maçonnique,
- Laïbi considère que le racisme n’existerait pas, et que les “beurs” en seraient les seuls responsables de par leur comportement.
- Il méprise les banlieues tout en étant extrêmement favorable de JM Le Pen.
- Le monde serait dirigé par une oligarchie internationale,
- Il existerait un grand oligopole “big pharma” qui obligerait les gens à se vacciner. Cocasse quand on sait qu’il vit aussi des prescriptions des médicaments...
D'ailleurs cela devient plutôt cocasse, car aujourd’hui, dans son soutien total à François Asselineau, on peut se demander, à la lumière des accusations de harcèlement homosexuel qui viennent d’être révélées sur le chef de l’UPR, ce que peut nous dire le docteur homophobe, de ce scandale ?
Va-t-il nous servir ses insultes rituelles de “dégénéré” ou autre débats sur les déviations sexuelles de son idole ? Il n’est pas difficile d’imaginer la gêne du chirurgien puritain. Il sera beaucoup plus violent dans le dossier Ramadan.
On constate surtout, à quel point les histoires sordides de pédophilie, de viols et d’incestes, sont une véritable obsession chez ce dentiste youtubeur. Il a passé près de 15 ans à ne parler que de cela. Dans ses “recherches”, il ne dispose comme source d’information, que les sites complotistes, et les poubelles de la fachosphère du net, dont on comprend très vite les orientations.
Et pour finir il serait victime de censures et d’agressions, parce qu'il dirait la vérité. Là encore une attitude de posture “victimaire” dont l’extrême droite raffole.
En substance, on réalise en faisant un tour sur son site, que le dentiste des quartiers nord de Marseille, navigue sur tous les thèmes de prédilections du Nazisme des années 30. Il suffit de lire Mein Kampf, de Hitler, et on comprend tout de suite qui est le père spirituel du chirurgien-dentiste.
La création d’un site internet dans lequel il diffuse son idéologie, sa chaine Youtube, ses comptes Twitter et Facebook, sont autant de moyens de propagande pour convaincre au-delà de son petit cercle de sympathisant. Il organise ou participe à de nombreuses conférences sur différents thèmes complotistes ou réactionnaires (politique, santé, médias, révisionnisme, islam, franc-maçonnerie, pédophilie, crimes sexuels et son dada anti-vaccination), avec toutes les figures les plus connues de la “fachosphère” précitée.
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Il donnera une conférence à Paris le 10 avril 2011, sur le thème de “La Liberté d'Expression”, avec son ami de toujours, Paul-EricBlanrue et la star du révisionnisme Vincent Reynouard, aujourd’hui en fuite en Angleterre, enchapant à sa condamnation à six mois de prison ferme, prononcé à Paris le 8 janvier 2016.
https://www.youtube.com/watch?v=Ax41EnyUDk0
Par la suite, dans sa volonté obsessionnelle aussi, d’exister médiatiquement, il fera alliance avec le duo Dieudonné Soral, et passera le plus clair de son temps, à exécuter des quenelles au point qu’il sera gratifié de deux “quenelles d’or”, le 30 mai 2012 dans la salle du Salon d'Ishtar à Félix-Pyat.
On constate son attachement aux slogans d’extrême droite, que l’on retrouvera plus tard, dans sa campagne législative à Marseille en octobre 2012, dont l’affiche récupère fièrement le cri de guerre des frontistes et de Le Pen. 'UMPS dégage !”, Mixe entre UMP et PS, pour dire tous pareils, tous pourris.
C'est pour sa campagne que Dieudonné et Soral, feront le déplacement et lui apporteront leur soutien.
Mais à part cela il n’est pas d’extrême droite !
Il développera un nouveau discours sur la guerre civile à venir et les dangers du communautarisme. Là, on connaît parfaitement le discours d'extrême droite de type “Soralien” dans lequel il s'est formé à l'époque, qui pendant près de 15 ans nous a seriné la guerre civile. Pas très futé, Salim Laïbi recycle systématiquement les idées des autres pour les faire siennes.
En mai 2014 à l’affiche du « Congrès de la Dissidence » il se met en scène aux côtés d’antisémites comme Hervé Ryssen.
Après de multiples frasques et combats de coq dans ce panier de crabe, les ruptures et procès vont commencer.
D’ailleurs n’est-il pas contre Jean-Jacques Rousseau, Darwin, Freud ou Karl Marx, dont il dit le plus grand mal, sans bien sûr comprendre leur pensée. Étonnamment, ce ne sont que des penseurs réformateurs plutôt à gauche.
Mais bien sûr, à part cela il n’est pas d’extrême droite !
7 - Engagement politiques élections législatives à Marseille.
Monsieur Salim Laïbi aime à dire, aujourd’hui, qu’il ne croit pas aux élections. Pour assoir son argument, il se réclame de Simone Weil “la philosophe” (de gauche qu'il ignore sans doute), qui développait dans un petit ouvrage de 18 pages paru en 1950, “Note sur la suppression générale des partis politiques”, l'idée selon laquelle, elle assimilait les partis politiques au mal.
Mais cela n’a pas toujours été de mise pour notre dentiste, car il participait les 10 et 12 juin 2012, aux élections législatives dans la 7ème circonscription des Bouches-du-Rhône. A cette époque il se voyait bien occuper un mandat de député de la république, sans que cela ne heurte ses convictions du moment. Plus encore, il apporte son soutien à l’UPR d’Asselineau, dans sa croisade anti-européenne.
Après un score ridicule de 0.80 % soit 241 votes, il sera condamné à trois ans d’inéligibilité par le conseil constitutionnel, pour irrégularité dans ses comptes de campagne, en contravention de l’article L. 52-12 du code électoral.
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https://www.conseil-constitutionnel.fdecision/2013/20124667AN.htmOn comprend donc mieux, son revirement anti-élections, à la suite de cette condamnation. Mais en grand manipulateur, il prétend aujourd’hui, n’avoir jamais voté ni participé à un scrutin. La mémoire qui flanche sans doute.
8 - Psychologie
Du juif Honteux au maghrébin honteux, deux problématiques, un même point commun psychologique.
Ce que l’on peut observer chez ce personnage prétentieux et arrogant, c'est qu'il reproduit à merveille, un comportement de plus en plus visible de certains nord-africains qui arrivent en France fraîchement diplômés, et qui se comportent comme de nouveau bourgeois, condamnant le comportement qu’ils jugent exécrable des “beurs” de banlieue. Ils s’emploient à dire, que ces derniers seraient des voyous par essence, mal éduqués par leurs parents et incapables de faire des efforts pour réussir dans la vie, alors qu'ils bénéficient de la chance de vivre dans un pays qui offre toutes les possibilités.
Le phénomène des maghrébins de France, qui retournaient au bled, avec un jugement prétentieux et méprisant vis-à-vis de ceux qu’ils appelaient les blédards, posait déjà problème.
Mais aujourd'hui on découvre une réaction inversement proportionnelle de maghrébins d'Afrique du Nord, qui s'imaginent avoir mieux compris que ceux nés ici, les problématiques sociales de la France. Faisant par là même l'impasse sur la situation sociale économique et politique extrêmement dure, ne faisant pas de concessions à ces jeunes désœuvrés, qui ont développé la culture de l'échec.
Évidemment, quand on vient d'Afrique du Nord, d'une classe bourgeoise et qu'on a réussi à faire des études, sans jamais connaître le plafond de verre, la sectorisation et le racisme, on peut se prendre pour un génie intellectuel qui a tout réussi. On peut aussi juger, sans rien comprendre de la situation réelle française, de ses coreligionnaires, à l'aune du filtre médiatique et caricatural de certaines chaînes d'information.
“Le libre penseur', ne fait pas exception à la règle, bien qu'il soit un manipulateur invétéré, incapable de tenir une posture politique cohérente sur la durée, il arrive évidemment, aussi, pétri de certitude à juger les fils et filles d'ouvriers. En les insultant les méprisant, et en prenant une posture moralisatrice, caractéristique de son mépris de classe.
Pétri de vanité et de prétention, il cache ses complexes dans des postures de mâle dominant, fustigeant chaque fois les gens qu’il considère incultes, en utilisant toujours les mêmes mots pour critiquer ou se valoriser, ses expressions favorites sont :
- Ça n’a aucun sens,
- C'est malhonnête intellectuellement,
- Dégénéré,
- C'est factuel,
- Point à la ligne,
- Tout le monde le sait,
- C'est clair net et précis.
“La culture c’est comme la confiture, moins on en a plus on l’étale”.
Françoise Sagan.
J'ai envie de dire que ce qui caractérise un ignorant, c'est son incapacité à la remise en question.
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2020.03.24 20:42 agencecomdigitaleAgence Communication digitale FRANCE 24
Crée en 2005 France 24 est une chaîne de télévision française d’information internationale en continu. Elle est depuis 2008 une filiale de la société nationale de programme France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur de la France.
Son slogan: « Liberté, Égalité, Actualité »« L’Actualité Internationale 24H/24 »
Cette chaîne est diffusé en plusieurs langues dont bien entendu le Français, mais aussi l’Anglais, l’Arabe, et l’Espagnol. La chaîne génère par semaine une audience de 55 Millions.
Agence Communication digitale
Pour comprendre au mieux les attentes de nos clients et comprendre leur marché et leur limite nous nous devons d’être au plus proche d’eux et de leur équipe. C’est pour cela que nous avons pu au fil de nos expériences nous perfectionner dans les différents domaines de la communication.
Lorsque nous pouvons accéder aux différents intervenants de cet univers, nous en profitons pour échanger sur leur métier et partageons avec leur équipe quand nous le pouvons leurs difficultés en termes de communication en générale mais surtout sur la communication digitale.
Travailler au plus proche des équipes nous permets ainsi de délivrer une prestation plus efficace et ainsi mettre en place les stratégies et les outils les plus adaptés à leur marché.
Dans le cas présent nous avons pu rencontrer les équipes de communication de la chaîne.
https://www.agence-de-communication-digitale.fnos-dernieres-actualites-france-24/
2020.03.20 18:31 agencewebniceAgence Web Nice : FRANCE 24
Crée en 2005 France 24 est une chaîne de télévision française d’information internationale en continu. Elle est depuis 2008 une filiale de la société nationale de programme France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur de la France.
Son slogan: « Liberté, Égalité, Actualité »« L’Actualité Internationale 24H/24 »
Cette chaîne est diffusé en plusieurs langues dont bien entendu le Français, mais aussi l’Anglais, l’Arabe, et l’Espagnol. La chaîne génère par semaine une audience de 55 Millions.
Agence Web Nice
Pour comprendre au mieux les attentes de nos clients et comprendre leur marché et leur limite nous nous devons d’être au plus proche d’eux et de leur équipe. C’est pour cela que nous avons pu au fil de nos expériences nous perfectionner dans les différents domaines de la communication.
Lorsque nous pouvons accéder aux différents intervenants de cet univers, nous en profitons pour échanger sur leur métier et partageons avec leur équipe quand nous le pouvons leurs difficultés en termes de communication en générale mais surtout sur la communication digitale.
Travailler au plus proche des équipes nous permets ainsi de délivrer une prestation plus efficace et ainsi mettre en place les stratégies et les outils les plus adaptés à leur marché.
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2019.08.22 11:09 soccerzonesPaulo Dybala, l'attaquant de la Juve
Le Paris Saint-Germain et la Juventus auront des entretiens dans les prochains jours sur un accord concernant l'attaquant Paulo Dybala, attaquant de la Juve, portant un maillot foot pas cher. Le directeur sportif du PSG, Leonardo, doit rencontrer l'agent de Dybala dans l'immédiat. Ce dernier espère qu'un accord pourra être conclu dès mercredi.
L'arrière droit strasbourgeois espère un déménagement de rêve au Parc des Princes cet été. Kenny Lala a avoué qu’il était flatté par les rumeurs le liant à un déménagement à Paris Saint-Germain et qu’il souhaitait un transfert aux champions de Ligue 1 si l’occasion se présentait.
Arab Contractors a confirmé la signature de l'ancien jeune du Paris Saint-Germain, Abdallah Yaisien, portant un maillot PSG sur un transfert gratuit. Yaisien est né à Bondy, en France, d'une mère algérienne et d'un père égyptien, mais a ensuite représenté la France à différents niveaux de la jeunesse.
2017.10.16 12:13 Amiral_Poitou[Playlist du lundi] Le Jazz, cette musique de vieux ?
Je propose qu'on se fasse une playlist par semaine, chaque lundi. J'agrège tout au gré des propositions et je vous sors la playlist de la semaine sur le FL le mardi matin.Partants ?
Cette semaine c'est
LA musique du XXe siècle, se métamorphosant sans cesse, le jazz est sans doute l'un des genres favoris des mélomanes et autres amateurs. Du New Orleans des années 1920 ayant vu éclore Kid Ory au scat de Cab Calloway dans son Minnie the Moocher puis à la voix éraillée de Louis Armstrong - le Jazz a traversé les temps et s'est installé dans la culture populaire : qui ne connaît pas deux ou trois noms de jazzmen célèbres ? Mais le jazz d'aujourd'hui, qu'est-ce que c'est ? Au final on conaît principalement du Jazz ses standards des années 1940-1960. Cette semaine on s'intéresse aux jazzmen des ces quinze dernières années, aux albums les plus marquants depuis 2002. Le Jazz se donne un petit coup de jeune sur /France, et ce sera la playlist de la semaine !
Retrouvez les playlists précédentes sur /Lundiplaylist !
La playlist actuelle :Playlist YOUTUBE
Playlist SPOTIFY
parfacethetruthbiatch
Playlist DEEZER
parpyrobolser
- Ibrahim Maalouf - Beirut (2012) : 'Comment ne pas citer Ibrahim Maalouf parmi les jazzmen les plus influents de ces dernières années ? Si le personnage fait débat, le musicien lui est d'une créativité et d'une émotion palpable. Muni de sa trompette arabe au piston supplémentaire, Maalouf nous fait vibrer et n'oublie jamais de rendre hommage à Led Zeppelin ou aux musiques électro (Red&Black light) et rap (Au Pays d'Alice, avec Oxmo Puccino). Dans Beirut, on traverse un souvenir d'enfance du musicien qui, le walkman vissé sur les oreilles parcourt un Beyrouth en ruine avant de tomber sur un cadavre et s'enfuir en courant. Un leitmotiv simple, une explosion d'émotions, un solo bien crado : tous les éléments pour un bon morceau ! - Amiral_Poitou '
- Kamashi Washington - Clair de Lune (2015) 'Le roi des morceaux fleuves, Kamashi Washinngton et son saxo parcourent le monde du jazz en laissant leur empreinte partout où ils passent. D'une finesse incroyable, le jazz de Kamashi Washington est universel. Amiral_poitou'
- ALA.NI - Roses & Wine (2015) 'Une voix comme suspendue à un fil, ALA.NI est l'héritière de son grand-père, chanteur de cabaret caribbéen. Elle actualise le genre du Black Cabaret et adapte sensiblement les classiques avec une maitrise rare. Une des éclosions britanniques de ces dernières années - Amiral_Poitou '
- Sandra N'Kake - Happy (2008) 'Chanteuse française née au Cameroun, Sandra N'kake a la voix d'une diva. Elle s'en sert autant pour titiller la pop et le glam rock que pour le jazz et la funk. Jeune talent de l'année 2008 en France, elle reste l'une des voix jazz à suivre de ces dernières années - Amiral_poitou'
- Nicostyle - Alone (2017) “Guitariste jazz de génie, cet artiste me tient vraiment à coeur par le fait que sa musique apporte une vrai fraîcheur au jazz de part son côté progressif et l’utilisation d’élément hiphop/world et beaucoup de reverse. Je l’enregistre en home studio depuis 6 ans durant lesquelles on a produit une dizaine d’heures de morceaux ou de maquettes. Il a plusieurs albums disponibles sur bandcamp et sur la pluparts des plateformes de streaming. Je vous liste quelques unes des mes préférés qui sont en ligne, si vous aimez il y en a plein d’autres sur sa chaîne youtube : Harmony in myself, Alafia, Tenderness - Aesdotjs'
- Madeleine Peyroux - La Javanaise [2006] 'Son nom sonne français mais elle est américaine. Peu importe c'est sa voix qui nous intéresse, magnifique, sensuelle, nonchalante, qui colle parfaitement aux paroles de Gainsbourg. - Laflammekueche'
- Kyle Eastwood et Manu Katché - Hot Box [2009] 'Aux côtés de Manu Katché, Kyle, le fils de Clint eastwood, bassiste émérite, habitué des festivals de jazz français, il nous montre ici sa dextérité dans un jazz un peu plus free. -Laflammekueche'
- Christian Scott - Twin [2015] 'Trompettiste de la Nouvelle-Oréans, il créé un quintet jeune et époustouflant, ici accompagné de l'excellente flutiste Elena Pinderhughes, pour des compositions mêlant jazz classique et sonorités caribéennes. -Laflammekueche'
- Tigran Hamasyan - The Court Jester (2013) 'Un des plus grands pianistes actuels, un jazz moderne teinté de saveurs Arméniennes. De très belles mélodies et des rythmiques inspirées notamment de groupes comme Meshuggah'
- Snarky Puppy feat. Susana Baca and Charlie Hunter - Molino Molero (2016) 'Un collectif qui cartonne depuis quelques années, porté par de grands musiciens dont l'immense Cory Henry. Snarky Puppy propose de nombreuses couleurs sonores issues de tas d'origines différentes. Mention spéciale pour Charlie Hunter dans cette vidéo qui est très impressionnant, surtout quand on se rend compte qu'il joue la ligne de basse et fait son solo en même temps !'
- Hiatus Kaiyote - Breathing Underwater (2015) 'Plus neo-soul que purement jazz mais ça rentre bien dans la tendance de ces dernières années. Pas grand chose à dire à part que le style improbable de la chanteuse me fait beaucoup rire, les productions sont très propres ça coule tout seul.'
- Dhafer Youssef - Cheerful Meshuggah (2016) 'Je ne connais pas grand chose de lui. Voici un live d'un concert de lui. C'est un mélange jazz et musique orientale vraiment excellent ! - // Vu à Vienne ! Un spectacle extraordinaire, ce musicien Austro-Tunisien francophone est une des voix à connaître et son oud est déjà culte ! Amiral_poitou'
- Vincent Peirani et Emile Parisien - Song of the meddinah (2014) 'En tant que joueur d'accordéon, je ne pouvais pas m'empêcher de citer l'étoile montante de l'accordéon, Vincent Peirani ! Il est entrain de percer, et de faire de très bonnes associations comme celle avec Emile Parisien aux Victoires de la musique.'
- Avishaï Cohen - Remembering (2008) 'On ne présente plus Avishaï Cohen qui a souvent de très belles mélodies'
- Richard Bona - Engingilaye (2013) 'Un mélange latin-jazz'
- Omer Avital - New Middle East (2014) 'Tout simplement génial !'
- Cyrille Aimée - Nuit Blanche (2014) 'Jeune chanteuse française qui a vécu son enfance auprès de manouches et qui est parti s'exiler aux US pour vivre de son art !'
- Roy Hargrove - Strasbourg Saint Denis (2010) 'un de mes jazzman contemporain préféré, et qui joue à Paris une fois par an en plus...'
- Senri Kawaguchi - Stratus (2015) '(compo de Billy Cobham) Tu as envie de déboucher le trou de balle d'un métalleux qui se croit bon à la batterie parce qu'il a appris à défoncer sa double grosse caisse ? cette vidéo est faite pour toi. La d'moiselle a commencé à taper sur les bambous à 5 ans et en a 17 ou 18 sur cette vidéo - barely legal, quoi.'
- Snowpoet - Butterflies (2015) : Non, l'Irlande c'est pas que Molly Malone ou les Cranberries. Y'a aussi des trucs bien comme par exemple Lauren Kinsella. Eargasm garanti si vous l'écoutez oklm avec un bon casque.
- Marcus Miller - Detroit (2012) : Un autre gros morceau, par el famoso slappiste en chef de tout festival jazz qui se respecte (vu à Marciac, beaucoup aimé). À écouter avec un système de reproduction sonore qui n'est pas timide dans les bas-médiums.
- Thomas Enhco - You're Just a Ghost (2012) 'Le Petit Prince du Jazz, issu des familles Lockwood et Casadesus, pianiste, violioniste et compositeur, et déjà cinq albums dont les très bons Fireflies et Feathers. Révélation des victoires du jazz 2013, récipiendiaire de plusieurs prix nationaux et internationaux, adepte du solo piano riche et de la mélodie, Thomas Enhco est à la fois facile à comprendre et difficile à saisir.- MarkVador'
- Airelle Besson & Nelson Veras -Neige (2014) 'Airelle Besson est une trompettiste française dont l'album 'Prélude' a fait récemment sensation. En duo avec le guitariste Nelson Veras, elle démontre sa grande rigueur rythmique et son sens de la poésie. A suivre !- MarkVador'
- Dorantes & Renaud Garcia-Fons - Mar y Rayo (2014) 'Deux pointures méconnues mais un duo d'une rareté justesse : Dorantes, pianiste espagnol, habitué des expériences diverses ; Renaud Garcia-Fons, bassiste et voyageur d'expérience, génie du solo mélodique. Ensemble sur l'album 'Paseo a dos'.- MarkVador'
- Edouard Ferlet & Violaine Cochard - Aparté (2015) 'L'esprit Jazz est partout ! Les frontières sont floues et une longue histoire d'inflences et d'interpénétrations lient les mondes de la musique classique et ceux, divers, du jazz. Edouard Ferlet - dont je recommande l'album 'Think Bach', déjà orienté déconstruction rythmique - livre dans 'Bach Plucked/Unplucked' un dialogue magistral, inquiétant, jouissif et fou avec Violaine Cochard, clavecinniste. Bach a toujours fasciné les jazzeux... là, c'est l'hommage dans le découpage/rabouttage et la boucle infinie.- MarkVador'
- Snarky Puppy - What About Me? (2014) 'Le groupe qui mise sur le renouveau du jazz fusion aux accents pops avec des musiciens venus du monde entier et des thèmes attrape-oreille très maaloufiens entrecoupés de longs passages type Mogwai ou EITS. - MarkVador'
- Zlabya - Mamatus (2014) «Zlabya est avant tout une invitation à la danse, dans tout ses états. Mélangeant folk, jazz et musique du monde, Ce quartet déploie une énergie contagieuse, envoyant des grooves bien frappés, ou ouvrant sur des nappes nuageuses. Ce sont des mélodies qui racontent, qui transportent et qui nous en font voir. Le bal paysage est ouvert, let’s get dance ! - Moonti»
- Cécile McLorin Salvant - John Henry (2017) 'La nouvelle vague du jazz vocal : une franco-américaine ayant fait une partie de ses études à Aix.'
- Géraldine Laurent - Seven steps to heaven 'Une saxophoniste française post-bop tip top.'
- Vijay Iyer - Human Nature (2011) 'Pianiste et compositeur, assez cérébral.'
- Christian Scott - Stretch Music (2017) 'Trompettiste incluant des instruments numériques, un son de trompette très pur au dessus de la basse lourde.'
- Chris Potter - The Wheel (2010) 'Pas un jeunot, mais c'est bien la figure du sax tenor contemporain.'
- Bojan Z - Ashes to Ashes (2010) 'Toujours chez les semi-vétérans. Pianiste d'origine serbe, en France depuis longtemps. Beaucoup de duos avec des grands jazzmen français (Texier, Loureau, etc.).'
- Yom - Kaddish For Superman (2011) 'Clarinettiste klezmer français. Le titre en question est issu de l'album 'With Love' avec les Wonder Rabbis. '
- Mount Fuji Doomjazz Corporation - Succubus (2009) 'Je recommande très chaleureusement pour ceux qui aimeraient découvrir le monde du dark/doom jazz. Mount Fuji Doomjazz Corporation est le nom de scène de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble.'
- Bohren und der Club of Gore - Ganz Leise Kommt Die Nacht (2014) Dans le même sous genre. A écouter aussi Dale Cooper Quarter & the Dictaphones.
- Colman Brothers - Mr. DG (2011) 'Jazz/brass avec des influences brésiliennes.'
- Les Doigts de l'Homme - Le coeur des vivants (2017) 'Bien connus des amateurs de jazz manouche, les Doigts reviennent avec des sonorités toujours gitanes mais enrichies par l'Andalousie et l'Orient. Exotisme au rendez-vous pour ce nouvel album ! -Amiral_poitou'
- Nguyên Lê - Time (2015) ' Musicien émérite, armé de sa guitare électrique, cet artiste d'origine vietnamienne a décidé de reprendre à la sauce Jazz les grands albums du rock, notammant Led Zeppelin et Pink Floyd. C'est ce que je vous propose ici, mais foncez écouter ses albums ! - amiral_poitou'
- Youn Sun Nah - Momento Magico '2013) 'C'est qu'un exemple de morceau un peu au pif. Sud-Coréenne établie depuis un moment en France, elle a une voix dingue, une technique au cordeau, c'est une improvisatrice de très haut niveau, concours de La Défense, etc... Elle touche à tout, standard, electro-jazz, variété, et si vous avez l'occasion de la voir sur scène, rendez vous service, allez y.'
- Norah Jones - Summertime (2003) 'Une interprétation jazzy à souhait du grand classique de George Gershwin fortement popularisé en son temps par Janis Joplin. - Malky'
- Manu Dibango -Live à Jazz in Marciac (2017) 'Non, je n'y étais pas cette année. Oui, je suis vert de l'avoir manqué. Du bon afro-jazz comme on aime - Malky'
- Erik Truffaz - The Walk of the Giant Turtle (2003) 'Trompetiste Franco-Suisse à la tête d'un quartet, il collabore parfois avec des artistes de Hip-Hop, ambiant... - -arn-'
- Portico Quartet - Line (Live) (2009) 'Je recommande chaudement Portico Quartet et leur album Isla qui est une merveille à base de hang drums-saxo-basse-batterie. L'atmosphere de l'album est vraiment envoûtante - Footstarer'
- Yussef Kamaal (aka Kamaal Williams) - Black focus (2017) 'Duo londonien, du jazz-funk moderne et bien foutu - -Arn-'
- Joey Alexander - feat. Wynton Marsalis Sextet (2015) 'Un très jeune pianiste (12 ans dans la vidéo) qui a une maturité laissant à penser qu'il fera une grande carrière. Il joue ici avec Wynton Marsalis, qui n'est pas du genre à se laisser attendrir par les minots - Notapropername'
- SOIL & 'PIMP' SESSIONS - Summer Goddess (2008) 'Mon groupe de jazz favori vient du Japon, des rythmes endiablés qui mettent vraiment un coup de boost et de joie de vivre dans le coeur. Ce groupe est fou. Voilà un de leur jazz ensoleillé, qui va bien avec le beau temps que l'on a en ce moment ! Nercif'
- Bonobo - Transmission 94 (2006) 'Jazz avec des petites touches trip/hop et quelques samples très bien dosés, magnifique - Vereddit-quo'
- Gogo Penguin - Garden Dog Barbecue (2014) 'Trio jazz traditionnel (piano, batterie, contrebasse) avec des influences électroniques, ça donne un résultat intense. J'ai hâte de les voir en concert mercredi - Vereddit-quo'
- Biréli Lagrène - Foreign Affair (2010). 'Electro-jazz super puissant et musiciens talentueux, drôles de mélanges mais globalement ça fait du bien - Nephophobic'
- Robert Glasper - So Beautiful 'Robert Glasper et son trio de Jazz très inspirés par le hip-hop : je n'arrive pas à m'en lasser. C'est mon morceau préféré de ce mini-live, c'est une reprise d'une chanson quasi-RNB, le piano remplaçant la voix. Je suis fan.'
- Badbadnotgood - Hedron 'J'ai cru voir les 3 canadiens cités un peu plus haut, mais bien que Can't Leave the Night et Confessions soient mes morceaux préférés, ils s'éloignent un peu de la vision 'classique' du Jazz. Hedron est très très cool aussi. J'aurais pu mettre le morceau avec Charlotte Day Wilson que j'aime bien également.'
- Christan Scott Atunde - New Orleanian Love Song II 'Comment parler de jazz contemporain sans parler de ce petit génie et de son quintet. Je voulais mettre un lien vers son Tiny Desk NPR car il est vraiment dingue, et qu'il montre le talent de tous les musiciens du groupe. Je ne m'en lasse pas et je le recommande à tous'
- Portico Quartet - Endless 'J'aime trop de morceaux de Portico Quartet pour n'en choisir qu'un. Leurs précédents albums sont tout aussi excellents, mais du coup j'ai mis le morceau 'phare' de leur dernier album. Je recommande l'album Isla également'
- Takuya Kuroda - Rising Son 'Trompettiste de jazz dont les albums sentent bon la soul (et presque le hip-hop)'
- Robert Glasper - Everything In Its Right Place/Maiden Voyage (2007) 'Excellent pianiste, axé 'Hip-Hop/Jazz', souvent accompagné de...'
- Chris Dave & the Drumhedz Live (J. Dilla the greatest) (2013) 'Chris Dave, batteur extrêmement brillant, bien que parfois trop alambiqué amha. A noter que le guitariste dans la vidéo est Isaiah Sharkey, un des jeunes gratteux les plus prometteurs !'
- The Bad Plus - As This Moment Slips Away (2015) 'The Bad Plus, un groupe très intéressant, ici avec Joshua Redman.'
- PROYECTO SECRETO - Riki Mon (2003) 'Comme leur nom de leur groupe, ils sont secrets, pas beaucoup d'informations sur eux. Hormis que c'est un groupe d'une dizaine d'individus (promis je n'ai pas la flemme de compter) Je les ai découvert suite à mes divagations sur internet'
- Kora Jazz Trio - Chan Chan (2008) 'De l'afro-jazz très intéressant, incluant un joueur de kora, instrument traditionnel africain. - diyod '
- Brad Mehldau - And I Love Her (2016) 'Mon pianiste de jazz préféré, et de loin. Une technique extraordinaire, une sensibilité hors du commun, des prises de risque lors de sa carrière (voir Mehliana, sa collaboration avec Chris Thile, ...). Ici, Brad revisite la chanson And I Love Her des Beatles. -diyod '
- Mehliana - Just Call Me Nige (2014) 'Bon alors là, c'est du lourd. Brad Mehldau et Mark Guiliana, deux musiciens à la pointe de leur art, dans une collaboration inattendue : du jazz fusion / électro avec des synthés. Plutôt mal reçu par la critique, d'ailleurs. - diyod '
- Esbjörn Svensson Trio - Tuesday Wonderland (2006) 'Pianiste de jazz suédois tragiquement décédé en 2008, Esbjörn Svensson et son trio E.S.T sont des dignes du représentants du jazz dit 'ecm', du nom du label allemand de jazz du même nom, publiant beaucoup de disques de jazz européen plutôt lent et à l'esthétique lêchée.. Même si l'E.S.T était signé sur ACT. - diyod '
- Ashley Henry - St Annes (2016) 'Reprise de Monk avec des passages de beat hip-hop à la batterie'
- Tony Allen - Moanin' (2017) 'Tony Allen rend hommage au Jazz Messengers avec ce standard de Bobby Timmons, l'Hard Bop rencontre l'Afrobeat !'
- Fire! - Would I Whip (Without Noticing) (2013) 'ça décoiffe !'
- Didier Labbé Quartet - Complètement Stambouliote 'Didier Labbé est un excellent saxophoniste de jazz, et il est accompagné dans ce quartet de Laurent Guitton au tuba et Éric Boccalini à la batterie (j'ai fais des master class avec eux ils sont géniaux), ainsi que Didier Dulieu à l'accordéon. Ce morceau est extrait de du projet Bazar Kumpanya, basé sur un mélange de jazz et de musique traditionnelle turque. Pour ça, ils sont accompagnés de musiciens turques dont j'ai oublié le nom. Ce projet à aboutit sur une tournée en turquie, une en france, et un album studio. Si vous les croisez en concert, il leur arrive de jouer encore certains morceaux de ce projet. - bjko'
(je rajouterai les pseudos en rentrant chez moi désolé en attendant :'( )
Vous avez le droit de donner votre avis sur l'ajout ou le retrait d'un morceau, auquel cas veuillez commenter sous sa proposition :)
Bonne playlist à toutes et tous !
Bonus :
- Stevie Ray Vaughan - Pride and Joy (1983) - Fifix1990
- Ernest Ranglin (1996) 'Guitariste né le 19 juin 1932 à Manchester (Jamaïque), qui a évolué dans différents styles musicaux, dont le jazz, le ska et le reggae avec un tel talent qu'on a pu lui discerner le titre de « patriarche de la musique jamaïcaine - -arn-'
- Bande Originale du Jeu CUPHEAD -Epaminondas
2017.06.29 10:07 FanSubCana[Le Figaro papier] Jour noir au coeur de la bataille de Mossoul
À 5 h 30, le jour entre déjà dans la petite pièce d'une maison bourgeoise, réquisitionnée par le lieutenant-colonel d'étatmajor Mohannad el-Tamimi. C'est le chef du premier bataillon de la 1re brigade des Iraqi Special Operations Forces, Isof-1, les forces spéciales irakiennes. Unité historique, héritière du 36e bataillon, dont le chiffre figure toujours fièrement sur les blindés de l'unité. Le premier corps de commandos irakiens, formé par les bérets verts américains, après la chute de Saddam Hussein en mars 2003.
Unité d'élite parmi les unités d'élite, le bataillon a commencé la veille l'ultime assaut pour enlever le dernier bastion des djihadistes. « Journée de malheur. Il y avait des djihadistes partout. On a avancé de cent mètres. C'est une toute nouvelle bataille qui commence » , avait lâché le lieutenant-colonel Mohannad, la moustache en croissant de lune, le corps solide, maculé d'éclats sombres, stigmates de l'explosion d'une roquette à quelques mètres de lui, en mars dernier. Il a été rappelé par l'état-major, interrompu dans sa permission alors qu'il était censé récupérer de ses blessures.
Le major Salam, chef de l'autre bataillon des Isof-1, est, lui aussi, rentré plus tôt d'un séjour de formation aux États-Unis. Combattants redoutables, officiers raffinés, éternels rivaux, Mohannad et Salam s'apprêtent à rejouer la rivalité Patton-Montgomery dans la vieille ville. Et délivrer l'Irak d'une bataille qui n'en finit pas - elle dure maintenant depuis huit mois.
Nous sommes ce matin aux côtés de ces troupes de choc, prêts à couvrir l'assaut final. Cet accès exceptionnel a été grandement facilité par Véronique Robert, journaliste, consultante, qui aimait le combat, les combattants, et le Chanel Numéro 5 - « quoi d'autre ? » . Elle promenait sa silhouette fine, son teint hâlé et ses cheveux blond éclatant - qui lui avaient valu le surnom de Banane chez les soldats - au plus près du feu. Sa ténacité d'acier était peut-être sa plus grande qualité, ou, c'est selon, son plus grand défaut. Elle entretenait des contacts exceptionnels parmi les militaires français et irakiens, qui lui ouvraient des portes à beaucoup fermées. Elle avouait un âge qu'elle ne faisait pas, 55 ans.
Nous avons joint nos forces. Alliances temporaires et courantes parmi les journalistes, fondées sur les services rendus et les intérêts communs. Elle voulait enquêter pour « Envoyé spécial » sur la traque des djihadistes français à Mossoul. Je voulais finir cette bataille avec la meilleure des unités irakiennes. J'avais suivi cette reconquête pas à pas, quartier par quartier, semaine après semaine. C'était l'aboutissement de trois ans de couverture de la guerre contre l'État islamique. J'étais arrivé pour la première fois en Irak en juin 2014, quand les djihadistes s'étaient emparés de Mossoul.
C'est à cette époque-là que j'ai rencontré Bakhtiyar Haddad. Après avoir longtemps travaillé au consulat de France au Kurdistan irakien, il revenait au métier de fixeur. Le fixeur traduit, ouvre des portes, trouve des contacts, prépare des missions, décrypte la situation. Gars solide, hâbleur, fils d'intellectuel, voyou d'Erbil au coup de poing facile, footballeur au pied d'or, calligraphe éclairé, excellent traducteur, toujours avide d'apprendre, il mettait un point d'honneur à faire valoir son honneur et son courage. Malheur à l'audacieux qui chatouillait sa sensibilité d'écorché. Ou à l'inconscient qui éraflait sa légendaire Mercedes.
L'amitié fut longue à se forger. Elle était devenue d'autant plus forte, soudée dans des cavalcades au plus près des combats, pour échapper aux tirs, aux mortiers, aux roquettes, en s'épaulant dans les courses. On se retrouvait le soir sur les canapés miteux des maisons réquisitionnées, à parler des heures de batailles et d'amours, à rêver à l'après- Mossoul. Et à repartir le lendemain à la première heure au plus près de l'action, comme des vulcanologues s'aventurent au plus près des cratères en éruption. Signe de la confiance qu'il m'accordait, je crois être l'un des rares à avoir conduit sa Mercedes. Il y a des frères dont on est moins proche.
Véronique Robert avait reçu le renfort de Stephan Villeneuve, cameraman expérimenté, rond de corps et de caractère, arrivé la veille et auprès de qui je me réveillai, ce matin-là. On avait très vite fait connaissance. Il s'était renseigné tout aussi rapidement, tout en faisant preuve d'une remarquable humilité : « Au Moyen-Orient, il faut tout réapprendre à chaque conflit. C'est toujours pareil, et c'est toujours différent. » Véronique, Stephan, Bakhtiyar et moi étions tous d'accord : on y va doucement, on prend nos marques.
Un thé à peine avalé, nous partons vers la vieille ville dans un blindé du 36e. Mossoul, à 6 heures, s'éveille, vide et silencieuse. La guerre a ses bruits, elle a aussi ses silences. Elle chasse la vie comme un feu de forêt chasse la faune et détruit la flore. Qu'elle cesse un instant et le silence s'installe, immense et souverain.
D'étape en étape, nous nous approchons. L'habitat se fait plus dense, les ruelles plus étroites, comme un taillis épais. Il faut descendre du blindé. Les véhicules ne peuvent entrer dans la vieille ville. Stephan et moi ouvrons le chemin, en accompagnant une escouade de la 36e. D'une ruine à l'autre, nous avançons vers un bâtiment dont il ne reste que le squelette : une ancienne école, avec deux toits de béton armé. Nous nous installons dans l'atrium. Au-delà, c'est la vieille ville, enfin.
L'abri est solide. Il accueille très vite une centaine de combattants, qui rayonnent par escouades, les démineurs en premier, pour libérer la zone au-devant d'eux. À 7 heures, l'attaque commence, coordonnée par le major Raji Zaghir Abd, carte interactive en main : « Inspectez maison par maison. Allez-y doucement. Donnez régulièrement vos positions. » Les unes après les autres, les escouades s'aventurent dans la vieille ville, moins comme des combattants à l'assaut que comme des explorateurs à la découverte d'un monde à la renverse, étrange et dangereux. Sous leurs pieds, devant eux, un monceau de gravats, de parpaings, de tôles, les escaliers expulsés dans les rues, les voitures projetées dans les maisons, un labyrinthe balayé par un cataclysme.
L'attaque déclenche une riposte. Les djihadistes accablent l'école de leur feu. Mortiers, roquettes, tirs s'abattent sur le parpaing. À l'abri dans l'atrium, il faut attendre que l'orage passe. Je sympathise avec Stephan : « Bienvenue à Mossoul. Ça tangue, hein ? » Il me prête son Nikon. On se raconte nos souvenirs de guerre. Il me parle de ses enfants. La grande affaire, dans l'école en ruines, est de trouver un endroit propre pour s'asseoir. Un officier s'arrange un lit avec des matelas poussiéreux et s'endort sous la mitraille.
La riposte en déclenche une autre. Les mouvements des djihadistes sont arrêtés par des frappes aériennes de plus en plus proches. Un sifflement, un coup sourd, d'une puissance terrifiante, qui fait vibrer l'air et pleuvoir une avalanche de débris. Le coeur s'accroche, s'inquiète un peu, mais tient bon. À la furie des djihadistes, s'oppose l'approche méthodique des forces spéciales.
Au bout de quatre longues heures, le feu se calme. Les soldats irakiens ont libéré une petite zone devant eux. Ils nous proposent de suivre une escouade pour nous y aventurer. Nous sortons dans la cour de l'école, franchissons un portail déglingué qui tient sur un mur défoncé. Et pénétrons dans la vieille ville.
D'un bond à l'autre, nous découvrons un univers dantesque. Avancer dans ce chaos n'a jamais été aussi complexe et dangereux. Auparavant, les djihadistes attaquaient à coups de voitures-suicides, ces bombes roulantes jetées sur les troupes. À présent, l'explosif qu'ils ne peuvent placer dans les véhicules se retrouve dans des mines artisanales qui sautent au moindre contact. Nous avançons pas à pas. Deux, trois, quatre, cinq maisons. La ligne de front se rapproche, et avec elle le danger. D'un commun accord, nous décidons de rebrousser chemin.
Nous remontons le chemin, une maison après l'autre, en communiquant nos positions aux soldats irakiens. Dernière maison, le mur de l'école, ensuite la cour. Elle est exposée au feu des snipers. Il faut s'abriter derrière une guérite accolée à l'atrium. Des soldats irakiens sont derrière, à l'abri dans le hall de cette école où nous avions passé la matinée. Ils nous saluent. Un trou a été percé dans le mur de la guérite. Devant, un tas de pierres. Je pénètre dans la guérite par cette ouverture. Bakhtiyar dit : « Attention Samu, c'est peut-être miné » , et le monde éclate.
Un mur d'air, de chaleur et de débris vient à ma rencontre, me frappe, m'assourdit, m'aveugle. Dans la guérite, je titube. Je m'efforce de ne pas trop bouger - il y a peut-être d'autres mines, autour. La conscience hurle, la douleur vient. Je crois la peau de mon visage arrachée. Puis, un flot de sang coule dans mes yeux et les réveille. La vue revient, pour ne voir qu'un monde de poussière. Dans mes oreilles, le sifflement cesse.
À travers la poussière et le voile de mes yeux râpés, je distingue mes camarades à terre, devant la guérite. Inconscients, les chairs brûlées, déchirées. Je hurle, en arabe : « Trois journalistes, français, blessés ! » Un soldat vient à ma rencontre. Il me sort de la guérite. Je retrouve l'atrium de l'école. On me montre les blindés. Je marche vers l'un d'eux. Je monte. On part.
Cinq minutes plus tard, j'arrive au premier poste médical avancé. Je retrouve une amie, une infirmière américaine, Alex Potter, qui m'apparaît comme un ange avec l'accent du Midwest. « Toi, ça va. Il y en a d'autres ? » , me demande-telle. Pendant qu'on me bande sommairement le visage, je lui explique. Un infirmier dit : « Calme-toi, tu as trompé la mort, aujourd'hui. » Je pense à mes camarades. Ont-ils trompé la mort, eux aussi ?
Je les vois arriver. Ils sont installés sur des civières. Ça va mal. Il faut les évacuer. Je monte dans une ambulance avec Véronique. Alex, l'infirmière, lui maintient la tête. De ma main droite, je tiens la bouteille à oxygène. Dans ma main gauche, celle de Véro. À chaque cahot, elle y enfonce ses ongles parfaitement manucurés, le visage déformé par la douleur. Elle est consciente. Je lui dis : « Ça va aller. On est bien soignés. » Le chauffeur de l'ambulance ouvre le passage en tirant des coups de feu en l'air.
Deuxième poste médical avancé, géré par la coalition menée par les États- Unis, à dix kilomètres au sud de Mossoul. Je tiens à marcher seul vers mon lit. On m'y allonge, on me déshabille. À part mes yeux qui brûlent, tout va bien. Quelques shrapnels dans la peau, sur le bras gauche et le visage. Mon téléphone vibre sans cesse. On m'appelle. Un ami. Il me dit : « Bakhtiyar est mort. »
Ma conscience hurlait ; elle pleure, à présent. J'ai perdu un frère.
À côté, on s'affaire autour de Stephan. Ça va très mal. Des amis journalistes arrivent. Ils prennent mon gilet pareballes, je garde mon sac. Je suis héliporté vers une base américaine. Dans l'hélicoptère, Stephan, le visage bandé, entouré d'infirmiers. Sanglé sur un siège, je vide haine, colère et tristesse sur ce qui vient de se passer. Le souffle des pales me jette au visage un air chargé de chaleur, de poussière, de fumée et de mort - le parfum de Mossoul, qui s'éloigne.
Par :Samuel Forey
2016.05.20 22:18 ShaunaDorothyIsraël hors de Jérusalem-Est et de Cisjordanie ! Défendons les Palestiniens ! (Décembre 2015)
Le Bolchévik nº 214 Décembre 2015
L’armée israélienne et les colons qui lui servent d’auxiliaires armés ont tué en septembre et octobre au moins 60 Palestiniens – parmi lesquels de nombreux enfants – et en ont blessé deux mille autres. Les dirigeants sionistes intensifient la répression dans les territoires occupés : ils multiplient les points de contrôle, bouclent les quartiers palestiniens et incitent à lyncher les Palestiniens en pleine rue ; plusieurs milliers de soldats et de policiers ont été déployés.
Ces tactiques répressives ne sont pas nouvelles ; elles ont pour objectif de terroriser et de démoraliser une population palestinienne qui vit déjà sous un état de siège permanent. Un étudiant originaire de la ville de Jénine exprimait récemment le sentiment oppressif d’isolement et d’emprisonnement que ressentent les 4,8 millions de Palestiniens de la Cisjordanie occupée, de Jérusalem-Est et de Gaza : « Nous devons en finir avec cette situation – même si cela doit nous coûter tout ce que nous avons. »
L’élément déclencheur de cette flambée de répression a été la décision du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de limiter l’accès des Palestiniens à la mosquée al-Aqsa. Cette mosquée de Jérusalem-Est est le troisième lieu saint du monde musulman et c’est aussi un lieu de rassemblement religieux et culturel pour les Palestiniens de Jérusalem. Prenant prétexte de quelques agressions isolées commises par des Palestiniens armés de couteaux et de tournevis, le gouvernement israélien a bouclé derrière des murs de béton les 300 000 résidents palestiniens de Jérusalem-Est, démoli des maisons et privé de leur statut de résident les familles des Palestiniens suspectés d’avoir commis ces agressions. Cela revenait, comme l’a écrit quelqu’un sur le site internet 972mag.com, à « découper et écraser la zone palestinienne, sans la moindre considération pour la vie quotidienne des gens ni pour la possibilité d’un compromis dans l’avenir ».
C’est aussi la réponse de Nétanyahou à tous ceux qui auraient encore un quelconque espoir qu’un petit morceau de Jérusalem-Est, aussi minuscule et périphérique soit-il, puisse un jour devenir la capitale d’une Palestine « indépendante ». Depuis la conquête et l’annexion de Jérusalem-Est par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967, les colons juifs se sont installés en masse dans cette partie de la ville, d’où ils ont chassé une proportion toujours croissante des habitants palestiniens – qui ne sont même pas sur le papier des citoyens israéliens.
Ce processus d’expulsion a été ponctué à plusieurs reprises d’actes de terrorisme perpétrés par l’Etat sioniste et l’extrême droite juive, visant particulièrement al-Aqsa (qui fait partie d’un ensemble de bâtiments que les Palestiniens appellent l’esplanade des Mosquées et les Israéliens le mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme). En 1996, quelques mois après avoir été nommé Premier ministre, Nétanyahou avait inauguré un tunnel percé sous la mosquée al-Aqsa ; cette provocation avait conduit à un bain de sang qui avait coûté la vie à 62 Palestiniens. Quatre ans plus tard, le gouvernement soi-disant plus modéré d’Ehoud Barak avait fourni une escorte armée à Ariel Sharon, criminel de guerre raciste notoire, pour visiter l’esplanade des Mosquées. Cette provocation fut l’un des éléments déclencheurs de la deuxième intifada (soulèvement). Aujourd’hui, de nombreux observateurs évoquent la possibilité d’une « troisième intifada ».
La première intifada, qui avait débuté fin 1987, était un soulèvement populaire massif et organisé de la jeunesse palestinienne, qui en avait assez après des dizaines d’années de résolutions des Nations Unies sans aucun effet, de promesses cyniques de « solidarité » des régimes arabes, et de la passivité, face à l’expansionnisme sioniste, de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mais après plusieurs années de lutte valeureuse et héroïque, les masses palestiniennes opprimées n’ont rien obtenu d’autre que les misérables accords de « paix » d’Oslo en 1993. Ces accords donnèrent naissance à une « Autorité palestinienne » dirigée par l’OLP, une « direction » nationale dont la tâche était de contrôler son propre peuple pour le compte des occupants israéliens – jouant ainsi un rôle de sous-traitant pour l’Etat sioniste.
Dans les années suivantes, les murs du ghetto sont devenus de plus en plus infranchissables, et les Palestiniens ont subi toujours plus de misère et d’humiliation. Plus de la moitié du territoire de la Cisjordanie a été confisquée ou interdite d’accès aux Palestiniens ; 80 % de la population de Gaza dépend de l’aide humanitaire pour sa survie. Sous prétexte de contrer l’influence du Hamas (le mouvement fondamentaliste islamiste qui contrôle Gaza et dont l’influence s’était accrue suite aux trahisons de l’OLP), Israël a lancé plusieurs offensives dévastatrices contre la bande de Gaza, un territoire minuscule. En 2014 ont été tués près de 2 200 Palestiniens, dont une majorité de civils sans défense, et 10 000 ont été blessés. Gaza n’est aujourd’hui rien d’autre qu’un immense camp de détention, avec 100 000 sans-abri, des bâtiments détruits et des infrastructures dévastées, le tout entouré d’un grillage électrifié.
Les récentes agressions suicidaires au couteau commises par des « loups solitaires » témoignent de l’immense désespoir de toute une génération de Palestiniens aujourd’hui. Certaines de ces attaques visaient des agents sionistes des forces d’occupation : des soldats, des policiers ou des colons qui leurs servent d’auxiliaires. Mais les assassinats indiscriminés de civils israéliens sont, du point de vue du prolétariat, des actes terroristes criminels. De plus, ces agressions au couteau ne font que fournir un prétexte supplémentaire à la répression meurtrière menée par les sionistes. Ce type d’agressions renforce la mentalité de forteresse assiégée qui enchaîne les travailleurs juifs à leurs propres exploiteurs et dessert de ce fait la cause de l’émancipation des Palestiniens.
La seule issue pour le peuple palestinien, c’est la voie de l’internationalisme prolétarien prônée par les marxistes : la lutte pour des révolutions ouvrières et pour une fédération socialiste du Proche-Orient, au sein de laquelle les Arabes palestiniens, les Juifs israéliens et tous les autres peuples de la région verront satisfaites leurs aspirations à la justice nationale et sociale. Tant que la lutte restera sur le terrain nationaliste ou religieux, les Palestiniens ne pourront qu’être perdants face à un Etat sioniste plus avancé technologiquement, armé jusqu’aux dents (y compris avec des centaines de bombes nucléaires) et bénéficiant de milliards de dollars d’aide militaire américaine.
De son côté, l’impérialisme américain vient de donner son approbation à l’offensive sioniste actuelle en accordant une « rallonge » d’un milliard aux 3,1 milliards de dollars d’aide militaire annuelle qu’il fournissait déjà à Israël. Il est crucial que les travailleurs et les opprimés du monde entier prennent la défense du peuple palestinien. A bas l’aide militaire américaine à Israël ! Soldats et colons israéliens, hors de Cisjordanie et de Jérusalem-Est !
L’Etat sioniste doit être renversé de l’intérieur
La société israélienne s’est considérablement déplacée vers la droite ces dernières décennies. En mars dernier, Nétanyahou a été réélu pour un quatrième mandat de Premier ministre en axant ouvertement sa campagne électorale sur le chauvinisme anti-arabe, en s’engageant à continuer l’occupation et en hurlant que les Palestiniens qui possèdent la citoyenneté israélienne iraient « voter en masse ». Il a accusé d’« incitation » à la violence les dirigeants de la « Liste commune » (une coalition d’opposition regroupant plusieurs partis arabes, qui est arrivée en troisième position en termes de sièges aux élections à la Knesset, le parlement israélien) ; il a laissé entendre que ces partis, et derrière eux tous les Palestiniens israéliens, représentaient une « cinquième colonne » de traîtres. Plus de mille Palestiniens ont été arrêtés ces dernières semaines pour avoir participé aux manifestations ou même pour avoir prévu d’y participer ; parmi eux figuraient beaucoup de Palestiniens possédant (sur le papier) la citoyenneté israélienne.
Nétanyahou est monté d’un cran dans la démagogie raciste en affirmant récemment que c’était un Palestinien pro-allemand, le grand mufti de Jérusalem, et non Hitler, qui avait eu l’idée du génocide des Juifs d’Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le caractère grotesque de cette allégation, qui est une insulte à toutes les victimes de la machine de mort nazie, est indicatif du cynisme écœurant avec lequel les dirigeants sionistes brandissent l’Holocauste comme excuse pour justifier leurs propres crimes sans nombre contre le peuple palestinien.
L’idéologie réactionnaire que l’on trouvait autrefois aux marges de la société israélienne est aujourd’hui monnaie courante chez beaucoup de politiciens sionistes. Ceux qui préconisent le « transfert » (l’expulsion de tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, et même ceux d’Israël) ne sont plus marginaux. Avigdor Lieberman, alors ministre des Affaires étrangères, a ouvertement réclamé en mars dernier la décapitation des Palestiniens israéliens « déloyaux ».
Aujourd’hui, le maire de Jérusalem pousse encore plus les colons fascistes et ultra-orthodoxes au pogrome et au lynchage quand il incite les Juifs israéliens à s’armer. Plus de 200 colons ont attaqué le 18 octobre deux villages palestiniens près d’Hébron, en Cisjordanie ; ils ont incendié plusieurs maisons à coup de cocktails Molotov. Quelques jours plus tard, après que quatre Palestiniens eurent été abattus par des soldats israéliens, des colons ont défilé de façon provocante dans les quartiers palestiniens d’Hébron, sous la protection de l’armée israélienne.
Dans un climat d’hystérie raciste, où l’on entend crier « mort aux Arabes ! » dans les rues, beaucoup de gens redoutent de se faire lyncher par des bandes sionistes. Plusieurs Juifs israéliens ont été agressés ou abattus par des flics ou des fanatiques sionistes qui les avaient pris pour des Arabes. La terreur quotidienne qui s’abat sur les immigrés africains noirs en Israël a été encore mise en lumière par le meurtre de Habtom Zarhum, un demandeur d’asile érythréen de 29 ans. Son seul crime était d’être noir et de se trouver à proximité du lieu d’une agression, à la gare routière principale de Beersheba : il s’est fait tirer dessus par un agent de sécurité avant d’être tabassé et roué de coups par une foule israélienne alors qu’il gisait agonisant dans une mare de sang. « Les Israéliens ont un permis de racisme », disait l’un des participants à la cérémonie organisée pour ses funérailles.
Le chauvinisme qui imprègne aujourd’hui la société israélienne a toujours été inhérent au projet sioniste de créer un « foyer national juif » dans la Palestine arabe. Comme le savaient très bien les fondateurs du sionisme, on ne pouvait créer un Etat juif exclusiviste qu’en dépossédant et/ou en expulsant le peuple palestinien. Et c’est ainsi que l’Etat israélien a été créé : 750 000 Palestiniens furent chassés de leur terre en 1948. Les petits camps fortifiés qu’avaient créés une poignée de réactionnaires sionistes et orthodoxes dans les territoires occupés conquis en 1967 abritent aujourd’hui environ 650 000 colons juifs à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les colons fanatiques servent le dessein expansionniste d’un « Grand Israël », qui à son tour attise le développement d’un racisme anti-arabe toujours plus virulent dans la population israélienne.
Le démembrement et la ghettoïsation d’une grande partie de la Cisjordanie palestinienne ont conduit certains nationalistes arabes et des sionistes de gauche à abandonner la perspective d’une « solution à deux Etats ». Le journaliste de gauche israélien Gideon Levy écrivait ainsi récemment dans un éditorial du quotidien Haaretz (17 octobre) : « Il existe déjà un seul Etat ici, et depuis 48 ans. » Il ajoutait que ceux qui « préconisent une solution à un Etat n’ont pas en tête cet Etat-ci – bien au contraire. Ils souhaitent le remplacer par un régime différent, plus juste et plus égalitaire. Quand ce régime-là sera instauré, la haine et le désespoir seront très probablement oubliés. »
En vérité, il ne peut y avoir dans le cadre du capitalisme de solution juste et égalitaire pour le peuple palestinien. La population juive israélienne et la population arabe palestinienne sont interpénétrées : elles revendiquent le même territoire. Sous le capitalisme, un Etat signifie la domination d’une nation. Autrement dit, l’exercice du droit à l’autodétermination nationale pour un peuple s’effectue nécessairement aux dépens de l’autre. C’est seulement dans une fédération socialiste du Proche-Orient que les revendications conflictuelles sur les terres et les ressources pourront être équitablement satisfaites, et que toutes les discriminations basées sur la langue, la religion et la nationalité pourront être éliminées.
Vue à travers le prisme étroit du petit bout de terre qu’on appelle Israël ou Palestine, cette perspective paraît impossible. La voie vers la libération des masses palestiniennes passe par une perspective de classe internationaliste : le renversement par le prolétariat du pouvoir de la bourgeoisie en Israël et aussi dans les pays arabes de toute la région (où vivent également plusieurs millions de Palestiniens).
L’emprise du chauvinisme sioniste sur la classe ouvrière juive israélienne peut aujourd’hui sembler impossible à briser. Mais Israël (tout comme ses voisins arabes) ne fait pas exception à la règle générale marxiste : le capitalisme engendre son propre fossoyeur, le prolétariat. Israël est une société divisée en classes, marquée par d’énormes inégalités de revenu et par de multiples lignes de fracture politiques, nationales et ethniques. Il y a eu ces dernières années des manifestations de Juifs contre la politique d’austérité du gouvernement, sur fond de mécontentement social grandissant. Il faut gagner le prolétariat israélien à la cause de la défense du peuple palestinien contre la classe dirigeante sioniste, son ennemi de classe qui tire ses richesses de l’exploitation de sa classe ouvrière.
Nombreux sont ceux qui s’identifient à la cause des Palestiniens parmi les peuples de la région – plus de cent millions d’Arabes mais aussi des millions de Turcs, de Kurdes, d’Iraniens et d’autres peuples –, et aussi un peu partout en Europe parmi les immigrés et les enfants et petits-enfants d’immigrés originaires des pays du Maghreb, du Proche-Orient et d’Afrique noire. Il existe au Proche-Orient d’importantes poches d’ouvriers industriels, notamment en Egypte, en Iran et en Turquie. Ces travailleurs sont exploités et opprimés par leur « propre » classe dirigeante, qui sert de relais à la domination impérialiste. Ces classes dirigeantes bourgeoises canalisent la colère justifiée que suscite l’oppression des Palestiniens pour attiser les préjugés antijuifs, tout en foulant eux-mêmes aux pieds les droits des réfugiés palestiniens.
Il faudra des luttes de classe intenses et l’intervention de partis révolutionnaires marxistes pour arracher les travailleurs du Proche-Orient aux préjugés religieux et nationaux et leur faire comprendre qu’ils ont un intérêt historique commun à lutter pour chasser toutes les classes dirigeantes capitalistes de la région. La Ligue communiste internationale se bat pour construire des partis d’avant-garde léninistes pour diriger la lutte pour une fédération socialiste du Proche-Orient.
A bas l’impérialisme !
Aux Etats-Unis comme en France, les politiciens impérialistes continuent à pérorer cyniquement sur la poursuite du « processus de paix » et appellent comme François Hollande « à l’apaisement, au calme et au respect des principes » des deux côtés (l’Humanité, 22 septembre). Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a fini par reconnaître que les accords d’Oslo étaient un échec ; « il était grand temps » de l’admettre, disait dans un article récent (New Yorker, 12 octobre) Rashid Khalidi, professeur à la Columbia University et défenseur bien connu des droits des Palestiniens.
Les accords d’Oslo, signés en 1993, s’inscrivaient dans le cadre des efforts de Washington pour imposer une « pax americana » au Proche-Orient au lendemain de la destruction contre-révolutionnaire de l’Union soviétique, qui avait fourni jusque-là soutien diplomatique et aide à l’OLP et à différents régimes nationalistes arabes. Ces accords n’ont jamais eu pour objectif de conduire à la création d’un Etat palestinien dans les territoires occupés, comme le prétendaient les groupes de gauche ou les nationalistes qui les soutenaient. Comme nous l’écrivions à l’époque, l’accord d’Oslo n’offrait « même pas l’expression la plus déformée de l’autodétermination. Sous couvert d’accorder l’“autonomie” à la bande de Gaza et à Jéricho, il apposerait le sceau de l’OLP sur l’oppression nationale des masses arabes palestiniennes, opprimées depuis si longtemps » (le Bolchévik n° 125, novembre-décembre 1993). Et nous ajoutions, de manière hélas prémonitoire, qu’en acceptant « ce marché grotesque sur le dos du peuple palestinien assujetti […], l’OLP permet aux réactionnaires intégristes comme Hamas de se poser comme les seuls à combattre l’occupation sioniste. Le nationalisme arabe petit-bourgeois est apparu comme l’impasse banqueroutière et impuissante qu’il a toujours été. »
Le professeur Khalidi conclut son article en conseillant aux dirigeants de l’impérialisme américain d’« arrêter de se cacher derrière les fictions d’Oslo » et d’« agir vigoureusement pour mettre fin à un système d’occupation militaire et de colonisation qui sans leur soutien s’écroulerait ». On rencontre très souvent ce genre de position dans le milieu pro-palestinien, aux Etats-Unis et ailleurs, et notamment chez les militants du mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). Les campagnes BDS ciblent en priorité les administrations universitaires, les grandes entreprises et autres institutions capitalistes dans l’objectif d’amener les impérialistes à faire pression sur leurs partenaires sionistes pour améliorer le sort des Palestiniens (voir nos articles sur le BDS dans le Bolchévik n° 209, septembre 2014).
C’est une très dangereuse illusion : les Etats-Unis et les autres puissances impérialistes comme la France sont responsables depuis plus d’un siècle d’une longue série de massacres, de guerres de rapine et autres atrocités, et aujourd’hui encore ils multiplient les interventions militaires meurtrières au Proche-Orient. Ils sont toujours là pour apporter un soutien sans faille au gouvernement israélien quand celui-ci réprime, opprime et massacre les Palestiniens. A l’été 2014, au lendemain de l’offensive militaire contre Gaza, Hollande avait ainsi téléphoné à Nétanyahou pour lui faire part de la « solidarité de la France », en ajoutant qu’il appartenait à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ».
Comme le montrent les récentes tensions diplomatiques entre Nétanyahou et l’administration Obama au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien, les intérêts américains et israéliens au Proche-Orient ne coïncident pas toujours. Mais les dirigeants sionistes savent qu’ils peuvent compter sur le soutien des deux grands partis politiques américains, les démocrates et les républicains. Ceci vaut y compris pour les figures de proue de l’aile gauche du Parti démocrate, comme Bernie Sanders (un politicien bourgeois présenté comme une sorte de « socialiste » par une partie de la gauche américaine), qui a récemment déclaré que les Etats-Unis devraient jouer un rôle plus « équilibré » à l’égard des Palestiniens, mais qui a soutenu l’offensive israélienne à Gaza en 2014 et qui est pour la poursuite de l’aide militaire américaine à Israël.
Quant au gouvernement « de gauche » de Hollande/Taubira en France, non seulement il a refusé d’annuler la circulaire Alliot-Marie criminalisant les actions BDS, mais la justice capitaliste qu’il dirige a rendu le 20 octobre dernier un arrêt de la Cour de cassation confirmant cette circulaire – ce qui fait de la France pratiquement le pays avec la législation la plus répressive du monde sur cette question, plus sioniste que Sion elle-même ! L’arrêt confirmait la condamnation de 14 militants à 28 000 euros d’amende solidairement (plus 1 000 euros chacun avec sursis) ; ils étaient coupables… de s’être promenés en T-shirt BDS en distribuant des tracts dans un magasin près de Mulhouse en 2009 ou 2010 (le Monde, 7 novembre). Ce qui bien entendu n’empêche nullement le PCF de multiplier les déclarations exigeant que l’impérialisme français soit plus en pointe sur la diplomatie au Proche-Orient. A bas la répression contre les militants BDS !
Il est tout aussi futile et dangereux d’avoir la moindre illusion dans les Nations Unies, qui sont un instrument au service des brigands impérialistes. Parmi la longue liste des crimes de l’ONU, on peut citer le fait que l’ONU a officialisé la partition sioniste de la Palestine en 1948, et qu’elle a été complice du massacre des Palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila en 1982 au Liban.
Après des dizaines d’années de trahisons perpétrées par ses dirigeants et après d’interminables « pourparlers de paix » bidon parrainés par les impérialistes, le peuple palestinien est aujourd’hui plus isolé que jamais. Nous cherchons à convaincre les jeunes et les travailleurs qui prennent fait et cause pour les Palestiniens qu’un monde juste et égalitaire ne pourra devenir réalité qu’après le renversement de l’ordre capitaliste mondial. Il faudra pour y parvenir construire des partis marxistes, forgés dans une lutte intransigeante contre tous les agents politiques du capitalisme et contre toutes les manifestations d’oppression basées sur l’appartenance raciale, nationale, religieuse ou sexuelle. Et il faudra gagner à ces partis les couches politiquement les plus avancées de la classe ouvrière et des opprimés, notamment dans les bastions de la réaction impérialiste. C’est la tâche que s’est fixée la Ligue communiste internationale. Il n’y a pas d’autre voie. A bas la terreur sioniste ! A bas l’impérialisme ! Reforgeons la Quatrième Internationale, le parti mondial de la révolution socialiste !
http://www.icl-fi.org/francais/lebol/214/palestine.html
2016.05.12 02:39 ShaunaDorothyEgypte : L’armée et les islamistes s’attaquent aux femmes, aux coptes et aux travailleurs - Pour un gouvernement ouvrier et paysan ! (Part 1) (Mars 2012)
Le Bolchévik nº 199 Mars 2012
14 janvier – A l’approche des élections législatives en Egypte, de grandes manifestations ont eu lieu au mois de novembre sur la place Tahrir au Caire et dans d’autres villes du pays, près d’un an après le renversement du dictateur Hosni Moubarak, pour réclamer la fin du régime militaire. La police et l’armée ont attaqué les manifestants à coups de fouet, de taser et de matraque et en tirant à balles réelles. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées. Il ne s’agit pour l’instant que du premier tour des élections, mais il est loin d’être certain que le « Conseil suprême des forces armées » (CSFA), qui tient les rênes du pouvoir, ait la moindre intention d’autoriser la formation d’un gouvernement civil. Les élections ont été marquées par le triomphe des islamistes, qui représentent la force d’opposition la mieux organisée. C’est une menace. Les Frères musulmans et les salafistes, qui sont encore plus réactionnaires, ont remporté au total environ 70 % des voix.
Le soulèvement de l’année dernière a provoqué la chute du régime militaire détesté de Moubarak, mais il a été remplacé par une dictature encore plus directe des forces armées. A l’époque, les médias bourgeois et la quasi-totalité de la gauche dans le monde avaient applaudi la « révolution » égyptienne. Depuis qu’il s’est installé au pouvoir, le CSFA a renforcé les pouvoirs policiers de l’Etat capitaliste et réprimé l’agitation sociale. C’est précisément ce contre quoi nous mettions en garde à ce moment-là, face aux illusions largement répandues que « l’armée et le peuple sont unis comme les doigts de la main ».
La répression vise principalement une classe ouvrière rétive. Dans les mois qui ont suivi la destitution de Moubarak, le régime a interdit les grèves et les manifestations. En septembre dernier, le CSFA a étendu le champ d’application de la loi sur l’état d’urgence en interdisant les dégradations de biens publics, les entraves au travail et les blocages de routes par des manifestations. Entre février et septembre, pas moins de 12 000 civils ont été jugés par des tribunaux militaires, soit davantage que pendant les 30 ans de règne de Moubarak. A l’approche du premier anniversaire du déclenchement des grandes manifestations, le régime a reporté l’annonce du verdict dans le procès intenté à Moubarak parce qu’il avait donné l’ordre de tuer des manifestants.
Les conditions de vie oppressives que subissent les habitants de l’Egypte, un pays néocolonial, suscitent une immense colère dans le peuple. Dans un pays où 40 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour, beaucoup de familles consacrent plus de la moitié de leur revenu à l’achat de produits alimentaires. En 2008, les prix des aliments de base ont doublé, ce qui a provoqué des émeutes dans tout le pays. Le régime militaire menace aujourd’hui de réduire massivement les subventions au prix du pain. Le chômage est omniprésent : il touche le quart des jeunes et 60 % de la population rurale. La condition des paysans, qui constituent plus de 30 % de la population égyptienne, n’a guère changé depuis l’époque des pharaons. La malnutrition et l’anémie sont monnaie courante. La plupart des paysans sont des petits exploitants possédant moins de la moitié d’un hectare, des métayers ou des ouvriers agricoles qui vont de ferme en ferme. Un Etat policier maintient la population dans cette effroyable misère. Comme l’expliquait un ouvrier en grève, il n’y a pas de travail, pas d’argent, pas de quoi manger, et ceux qui protestent contre cette situation sont jetés en prison.
Les forces qui étaient à la tête des manifestations du printemps 2011 n’avaient rien à proposer pour améliorer les conditions de vie de la majorité de la population ; au lieu de cela, elles subordonnaient tout à la question de la démocratie électorale et prêchaient le mensonge nationaliste que les Egyptiens de toutes les classes auraient des intérêts communs. Comme nous l’écrivions peu avant la destitution de Moubarak : « Le prolétariat est puissant en Egypte. C’est la seule classe ayant la puissance sociale pour renverser l’ordre capitaliste brutal et décrépit. Il est urgent aujourd’hui qu’il se place à la tête de toutes les masses opprimées » (« Egypte : Un soulèvement de masse conteste la dictature », supplément au Bolchévik n° 194, février 2011).
La classe ouvrière industrielle a abondamment démontré sa puissance sociale et sa combativité, notamment dans l’industrie textile. Le pays continue d’être secoué par des vagues de grèves successives. Les chauffeurs de bus, les ouvriers du textile, les fonctionnaires et d’autres catégories de travailleurs se battent pour défendre leur syndicat et leur salaire. Mais pour que le prolétariat se dégage comme une force indépendante luttant pour le pouvoir, il faudra que sa conscience politique fasse un énorme pas en avant. Il faudra l’arracher aux illusions nationalistes et à la réaction religieuse, et le convaincre qu’il doit défendre tous ceux qui sont opprimés par la société capitaliste. Il faut pour cela une direction révolutionnaire, un parti ouvrier d’avant-garde qui s’oppose à toutes les forces bourgeoises – qu’il s’agisse de l’armée, de l’opposition libérale ou des réactionnaires qui prônent l’islam politique – et lutte pour la révolution prolétarienne.
L’armée et les islamistes
En l’absence d’une alternative prolétarienne révolutionnaire qui puisse répondre aux besoins pressants de la masse de la population, les résultats des élections donnent une mesure de l’emprise qu’exerce sur les déshérités la religion politiquement organisée. Les visées réactionnaires des Frères musulmans s’expriment dans leur mot d’ordre « Le Coran est notre constitution ». Les Frères, qui se présentent comme une alternative civile au pouvoir de l’armée, domineraient n’importe quel gouvernement élu aujourd’hui. Leur prétendue « tolérance » envers les chrétiens coptes est démentie par leur longue histoire de terreur organisée contre eux. Leur objectif historique, qui est d’instaurer un Etat islamique, les a souvent conduits à des conflits violents avec le gouvernement égyptien ; cependant, les régimes qui se sont succédé à la tête du pays ont encouragé les islamistes de mille manières et les ont utilisés contre les travailleurs, les militants de gauche, les femmes et les minorités.
L’armée, la police et les islamistes ont agi de concert récemment pour attaquer les femmes et la minorité copte, qui représente environ 10 % de la population. Des militaires en uniforme et des groupes d’islamistes ont attaqué le 9 octobre des manifestants qui s’étaient rassemblés au Caire devant le studio Maspero de la télévision d’Etat pour protester contre les incendies criminels qui avaient visé plusieurs églises coptes. Des nervis en armes, en collusion avec l’armée et la police anti-émeute, sillonnaient les rues à la poursuite des chrétiens, y compris des femmes et des enfants ; ils ont fait plus de 20 morts et des centaines de blessés.
Les femmes étaient déjà prises pour cible peu après la prise du pouvoir par l’armée. Le 8 mars 2011, au Caire, des nervis mobilisés derrière des mots d’ordre comme « le peuple veut que les femmes rentrent à la maison » et « le Coran est notre gouvernement » ont attaqué la manifestation pour la Journée internationale des femmes. Le lendemain, des femmes arrêtées pendant une autre manifestation ont été contraintes de subir un test de « virginité » – un acte d’humiliation délibéré. Les images d’une jeune femme traînée dans la rue et partiellement dénudée par des nervis de l’armée lors d’une manifestation en décembre sont devenues un symbole des humiliations infligées aux femmes. Ceci a valu au régime une petite réprimande de la part de son parrain américain, sous la forme d’une déclaration d’Hillary Clinton pour qui ce genre de comportement « déshonore la révolution ».
L’impasse du réformisme
En décembre dernier, les islamistes ont mené contre le groupe des Socialistes révolutionnaires (SR) une campagne de calomnies qui a été reprise par les forces de sécurité et relayée par une grande partie des médias bourgeois. Les Frères musulmans avaient publié en première page de leur journal un article où ils accusaient les SR de prôner la violence ; de leur côté, les salafistes du Parti Al-Nour accusaient cette organisation d’« anarchie » et d’être financée par la CIA, l’exposant ainsi à la répression. Il est dans l’intérêt de la classe ouvrière tout entière de défendre les SR et de mettre en échec ce genre d’attaques calomnieuses, qui ont pour but d’envoyer un avertissement à tous les militants de gauche et au mouvement ouvrier dans son ensemble.
Avec leurs camarades d’idées de la tendance internationale fondée par Tony Cliff [représentée en France par le courant « Que faire ? » du NPA d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou], les SR ont riposté à cette attaque en organisant une campagne de défense publique. En même temps, ils étaient surpris et déçus que les Frères musulmans se soient joints à cette chasse aux sorcières contre eux : « L’attaque menée contre les Socialistes révolutionnaires par des membres haut placés des Frères a provoqué des réactions d’indignation, parce que les SR avaient joué un rôle absolument central pour défendre les Frères au plus fort de la campagne de Moubarak contre les islamistes » (socialistworker.co.uk, 26 décembre). Dans les grandes manifestations de l’année dernière, les SR considéraient les Frères comme des alliés dans la lutte contre la dictature, allant jusqu’à afficher sur leur site internet une déclaration des Frères agrémentée de leur emblème (deux épées en dessous d’un coran). Même quand les SR sont eux-mêmes pris pour cible, ces suivistes invétérés continuent à chercher à faire alliance avec les forces de la réaction religieuse.
Le gouvernement militaire a promulgué en mars 2011 une loi réglementant la création des partis. Sous prétexte de défendre la laïcité contre les islamistes, cette loi vise les organisations de la classe ouvrière ainsi que celles qui cherchent à représenter les femmes et les minorités opprimées. Elle réaffirme une clause réactionnaire datant de 1977 qui interdit les partis basés sur « une religion, une classe, une secte, une profession ou la géographie », ou formés « selon des critères de genre, de langue, de religion ou de croyance » (« Les principales caractéristiques de la loi sur les partis politiques amendée en 2011 », www.sis.gov.eg).
Comme nous l’écrivions l’année dernière dans une polémique contre les SR et leurs camarades internationaux, nous rejetons le « cadre réformiste où la défaite est assurée : la seule “alternative” pour la classe ouvrière égyptienne serait de capituler soit devant le régime nationaliste bourgeois “laïque” soutenu par l’armée, soit devant l’islam politique. En fait, ce sont là deux manières de préserver la domination de la classe capitaliste, le système qui assure d’immenses richesses à ses maîtres et une misère affreuse aux masses des villes et des campagnes » (« A plat ventre devant les Frères musulmans réactionnaires », Workers Vanguard n° 974, 18 février 2011).
Les trois principaux blocs électoraux – ceux qui repré-sentent les Frères musulmans, les salafistes et les libéraux bourgeois – ont tous attaqué la classe ouvrière pendant la campagne électorale en condamnant explicitement les grèves. Les grèves et les actions de protestation qui se sont multipliées l’année dernière ont donné aux organisations de gauche davantage de possibilités d’agir en public ; mais cette situation a aussi révélé combien les organisations réformistes constituent un obstacle à la lutte pour construire un parti révolutionnaire défendant la cause de la classe ouvrière, des paysans pauvres et de tous les opprimés.
Le Parti ouvrier démocratique (POD), lié aux SR, se présente comme le représentant des intérêts de la classe ouvrière. Avec d’autres organisations et personnalités de gauche comme l’écrivaine féministe Naoual el Saadaoui, le POD a appelé au boycott des élections pour protester contre la brutalité du régime militaire. Son programme ne fait pas référence au socialisme, mais réclame au contraire « l’instauration d’une république parlementaire » (International Socialism, 28 juin 2011). Cela revient simplement à réclamer une forme particulière de gouvernement bourgeois.
En mettant en avant l’appel à une république parlementaire, les réformistes établissent abusivement un lien entre les aspirations démocratiques de la population et la domination de classe de la bourgeoisie égyptienne. En Egypte, où les parlements qui se succèdent servent de paravent à la dictature militaire, l’aspiration profondément ressentie des masses à la démocratie politique, y compris la liberté de la presse et la liberté de réunion, est juste. Mais la satisfaction des besoins vitaux des masses égyptiennes, depuis les droits démocratiques fondamentaux jusqu’à l’émancipation des femmes et l’éradication de la misère abominable des villes et des campagnes, nécessite le renversement du capitalisme et l’instauration d’un gouvernement ouvrier et paysan. Comme le disait le dirigeant bolchévique Lénine :
« Seule la dictature du prolétariat est capable de libérer l’humanité du joug capitaliste, du mensonge, de la fausseté et de l’hypocrisie de la démocratie bourgeoise, démocratie pour les riches, et d’instaurer la démocratie pour les pauvres, c’est-à-dire de mettre pratiquement à la portée des ouvriers et des paysans pauvres les bienfaits de la démocratie, alors que maintenant (même dans la république bourgeoise la plus démocratique) ces bienfaits de la démocratie restent pratiquement inaccessibles à l’immense majorité des travailleurs. »
– « De la “démocratie” et de la dictature » (décembre 1918)
L’impérialisme et le masque des « droits de l’homme »
Les dirigeants impérialistes sont passés maîtres dans l’art de dissimuler leurs sanglants méfaits derrière la rhétorique des « droits de l’homme » et de la « démocratie ». Et les libéraux bourgeois, les soi-disant « organisations non gouvernementales » (ONG) et la gauche réformiste font leur possible pour enjoliver cette image. En Libye, les impérialistes ont effectué les bombardements terroristes qui ont conduit au renversement et à l’assassinat du colonel Mouammar Kadhafi sous une étiquette « humanitaire », avec l’autorisation des Nations Unies. Une bonne partie de la gauche réformiste dans le monde, applaudissant la « révolution arabe » contre les dictatures, s’est mise à la remorque de la campagne impérialiste en acclamant les « rebelles » libyens qui s’étaient faits les auxiliaires empressés de l’agression de l’OTAN. Les SR s’enthousiasmaient pour la « Libye libérée », où « toutes les institutions, y compris les tribunaux, les forces armées, la police et les prisons sont sous contrôle démocratique et populaire » (Centre pour les études socialistes, 4 mars 2011).
Parmi les « rebelles » libyens, on trouvait, entre autres, un assortiment de ralliés en provenance du régime Kadhafi, des monarchistes, des intégristes islamistes, des anciens agents de la CIA et des chefs tribaux. Ils ont fourni un prétexte aux bombardements impérialistes, ont servi de troupes au sol pour les impérialistes et ont commis des pogromes contre les immigrés africains noirs dans les territoires dont ils s’emparaient. La Ligue communiste internationale (LCI) a fait une déclaration, publiée le lendemain du début des bombardements impérialistes, où elle avançait une perspective basée sur l’internationalisme prolétarien. Nous refusions de donner le moindre soutien politique à Kadhafi, mais nous appelions « les travailleurs du monde entier à prendre position pour la défense militaire de la Libye, un pays semi-colonial ». Et nous ajoutions : « De la guerre d’Indochine et la guerre de Corée à l’occupation aujourd’hui de l’Irak et de l’Afghanistan sous la direction des Etats-Unis, les impérialistes “démocratiques” baignent dans le sang de millions et de millions de leurs victimes » (« Défense de la Libye contre l’attaque impérialiste ! », supplément au Bolchévik n° 195, 20 mars 2011).
L’Egypte était et reste l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine, à raison de 1,3 milliard de dollars par an. En même temps, malgré les protestations du CSFA, les impérialistes encouragent aussi des groupes de l’opposition « démocratique », qui servent de paravent humanitaire à leurs opérations et leur permettent d’influencer les mouvements de protestation. Et maintenant que les islamistes ont le vent en poupe après leur victoire électorale, l’administration Obama a organisé des rencontres de haut niveau avec les Frères musulmans afin de créer des liens plus solides avec eux.
Depuis la chute de Moubarak, les Etats-Unis ont versé plus de 40 millions de dollars à des groupes égyptiens de « défense des droits de l’homme ». La Grande-Bretagne a annoncé en décembre dernier qu’elle se préparait à doubler le montant des subsides versés à des ONG au Proche-Orient. Parmi les principaux bailleurs de fonds des ONG au niveau international figurent les Nations Unies, qui elles-mêmes avaient été créées pour donner un vernis humanitaire aux exactions de l’impérialisme, et notamment de l’impérialisme américain. Les ONG soutenues et financées par les impérialistes sont tout sauf indépendantes de leurs sponsors bourgeois.
Le régime militaire égyptien a montré le 29 décembre dernier jusqu’où allait sa tolérance envers les activités politiques, mêmes quand celles-ci sont soutenues par ses propres parrains impérialistes : il a ordonné une descente de police dans les locaux de 17 ONG. Parmi celles-ci figuraient la fondation Konrad Adenauer, liée au Parti chrétien-démocrate de la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que la Freedom House, une officine notoire de la CIA. Le Département d’Etat américain ayant fait part de sa « vive préoccupation » et menacé de couper l’aide militaire, le régime a promis de restituer tous les documents saisis et d’autoriser les ONG à reprendre une activité normale.
Un article sur le « printemps arabe » publié le 14 avril 2011 dans le New York Times expliquait que « les campagnes des Etats-Unis pour favoriser la démocratie ont joué dans le déclenchement des manifestations un rôle plus important qu’on ne le soupçonnait, plusieurs dirigeants de premier plan du mouvement ayant été formés par les Américains ». Un des canaux par lesquels s’exerce cette influence est le « Centre pour l’action et les stratégies non violentes appliquées » (CANVAS), qui enseigne aux militants « pour la démocratie » comment renverser les régimes qui sont dans le collimateur des impérialistes, du Zimbabwe au Venezuela en passant par l’Iran. En Egypte, le rôle d’organisations comme CANVAS est de canaliser les protestations de masse dans une direction acceptable pour les impérialistes.
Le CANVAS affiche des objectifs on ne peut plus vagues ; il affirme qu’il n’est financé par aucun gouvernement et que « nos objectifs sont éducatifs, et non politiques » (www.canvasopedia.org). Mais l’histoire de cette organisation en dit long sur les buts qu’elle poursuit. CANVAS a été fondé par Slobodan Djinovic, le patron de la plus importante compagnie privée d’Internet et de téléphone de Serbie, et par Srdja Popovic, un ancien député. Tous les deux étaient des dirigeants du groupe étudiant d’opposition serbe Otpor, qui était financé par des officines impérialistes comme le National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie), une organisation-paravent de la CIA, et par l’Agence américaine pour le développement international, un autre faux nez de la CIA. Otpor était à l’avant-garde des manifestations qui avaient provoqué la chute du président serbe Slobodan Milosevic à l’automne 2000. Ces manifestations n’étaient que la continuation par d’autres moyens de la campagne de bombardements de 1999 menée par l’OTAN contre la Serbie au nom des « droits de l’homme », au prétexte de défendre les Albanais du Kosovo. Le « Mouvement de la jeunesse du 6 avril », encensé par les médias bourgeois pour son rôle dans la « révolution » égyptienne, a un logo directement inspiré de celui d’Otpor et utilise pour former ses militants le matériel pédagogique produit par CANVAS.
Le Mouvement du 6 avril fait partie de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire (RYC), un bloc qui s’est créé pendant l’hiver 2010-2011 et qui affirmait parler au nom des manifestants de la place Tahrir. La RYC inclut aussi des représentants des Frères musulmans et des partisans de l’opposant « démocrate » Mohamed ElBaradei. L’International Socialist Organization, le groupe américain anciennement affilié à la tendance internationale dirigée par Tony Cliff, les présentait comme « les jeunes révolutionnaires d’Egypte ». Le Mouvement du 6 avril et la RYC demandent tous les deux que le CSFA cède le pouvoir à un « gouvernement de salut national » dirigé par ElBaradei, qui a annoncé le 14 janvier qu’il se retirait de la course à la présidentielle en déclarant que l’armée n’allait pas céder le pouvoir à un gouvernement élu. ElBaradei a déjà rendu de bons et loyaux services aux impérialistes : quand il était à la tête de l’agence de sécurité nucléaire des Nations Unies, il a dirigé la campagne pour enquêter sur les prétendues « armes de destruction massive » en Irak qui a précédé l’invasion américaine de 2003.
Pour des syndicats indépendants de l’Etat capitaliste !
Le prolétariat égyptien a mené des luttes importantes pendant la décennie qui a précédé la chute de Moubarak ; plus de deux millions de travailleurs ont participé à plus de 3 000 grèves, sit-in et autres actions. Ces luttes défiaient la direction corrompue de la Fédération des syndicats égyptiens (ETUF), contrôlée par l’Etat et seule organisation syndicale légalement reconnue. Le prédécesseur de l’ETUF avait été fondé par le colonel Gamal Abdel Nasser en 1957. Pendant plus de 20 ans, il était d’usage que son président occupe également le poste de ministre du Travail. Les dirigeants de l’ETUF, véritables lieutenants de la dictature égyptienne au sein du mouvement syndical, refusaient d’approuver les appels à la grève, sabotaient les luttes des travailleurs et mouchardaient les militants, les livrant à la répression.
Depuis la chute de Moubarak, plusieurs syndicats ont fait leur apparition. D’après l’historien Joel Beinin, « certains syndicats indépendants – comme le syndicat des chauffeurs et des ouvriers de maintenance des bus de la Régie des transports du Caire et le syndicat des employés de la RETA [Administration des impôts fonciers] – ont un nombre respectable de militants et sont reconnus comme représentatifs par la grande majorité des salariés dont ils défendent potentiellement les intérêts. D’autres n’ont que cinquante ou cent membres dans des usines qui emploient des centaines ou des milliers d’ouvriers » (« Qu’ont gagné les travailleurs avec la révolution égyptienne ? », Foreign Policy, 20 juillet 2011). La Fédération égyptienne des syndicats indépendants (EFITU), fondée en janvier 2011, bénéficie du soutien des dirigeants de la fédération syndicale américaine AFL-CIO et du TUC (confédération syndicale) britannique, des bureaucrates syndicaux qui sont les agents de leur propre classe dirigeante impérialiste ; elle est aussi soutenue par des « socialistes » réformistes.
Bien que l’EFITU ne soit pas directement contrôlée par l’Etat égyptien, elle n’est pas politiquement indépendante de la bourgeoisie. Beinin rapporte, pour s’en féliciter, qu’avec d’autres organisations elle a engagé une action en justice pour demander au régime militaire la dissolution de l’ETUF et la confiscation de ses biens, ce que l’armée a fait. C’était inviter directement l’Etat des patrons à s’attaquer non seulement aux syndicats de l’ETUF mais plus largement au mouvement ouvrier, ce qui ne pouvait que servir à resserrer les liens entre le mouvement syndical et l’Etat. Le développement d’une nouvelle direction dans les syndicats, fidèle aux principes et à la perspective de la lutte de classe, et qui luttera pour des syndicats industriels puissants, indépendants de l’Etat capitaliste, est un aspect crucial de la lutte pour construire le parti ouvrier révolutionnaire, un parti plus nécessaire que jamais.
La faillite du nationalisme nourrit la réaction religieuse
Issu d’une histoire d’asservissement par l’impérialisme, le nationalisme égyptien est utilisé depuis longtemps par la classe dirigeante capitaliste de ce pays pour dissimuler la division de classes entre une minuscule oligarchie à la richesse insolente et une classe ouvrière qui subit la misère et une exploitation féroce. Au lieu de lutter pour arracher la classe ouvrière à ces illusions, les organisations de gauche, y compris les SR, les renforcent. Le regard tourné vers les années 1950-1960, quand Nasser, un nationaliste de gauche à poigne, jouissait d’une influence considérable dans tout le Proche-Orient, les SR proclament que « la révolution doit restaurer l’indépendance et la dignité de l’Egypte ainsi que son leadership dans la région » (voir « Egypte : l’armée prend le pouvoir pour préserver le régime capitaliste », le Bolchévik n° 195, mars 2011).
Le régime bourgeois de Nasser, dont la gauche égyptienne a aujourd’hui encore une vision idéalisée, est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire dans une période marquée par des manifestations et des grandes grèves après la Deuxième Guerre mondiale. En 1952, une partie de l’armée menée par le colonel Nasser renversa la monarchie du roi Farouk ; peu après, les troupes britanniques quittèrent le pays. Nasser acquit une réputation internationale « anti-impérialiste », notamment avec la nationalisation du canal de Suez. Mais l’Egypte demeurait un pays pauvre, subordonné au bout du compte à l’impérialisme.
Nasser réussit à stabiliser la domination de la classe capitaliste, en partie grâce à des concessions comme une redistribution partielle des terres, l’augmentation des salaires et un meilleur accès à la santé et à l’éducation, mais aussi et principalement par une répression brutale. Pour consolider son pouvoir, il réprima les communistes, qui furent emprisonnés, torturés et assassinés. Mais alors même qu’il se faisait réprimer, le Parti communiste stalinien poursuivit sa politique de soutien à Nasser, une politique de collaboration de classes, et en 1965 il se liquida dans son Union socialiste arabe. L’Union soviétique fournissait une aide économique et militaire au régime de Nasser, ce qui donnait à celui-ci une certaine indépendance vis-à-vis des impérialistes ; c’est une situation qui ne serait plus possible aujourd’hui.
La faillite tant du nationalisme laïque que du stalinisme, deux forces qui exerçaient jadis une influence dominante parmi les pauvres et les opprimés de la région, a nourri la montée spectaculaire de l’islam politique. Les islamistes, généreusement financés par l’Arabie saoudite et les autres pays du Golfe, même quand ils étaient officiellement interdits, ont construit une base de masse notamment en faisant la charité et en offrant des services sociaux aux masses, à qui l’Etat bourgeois n’avait rien d’autre à offrir qu’une misère noire et la répression policière. La journaliste américaine Mary Anne Weaver décrit en ces termes son expérience dans le bidonville d’Imbaba au Caire :
« Les islamistes, sous la direction des Frères, avaient construit ici leur propre système d’aide et de prestations sociales, qui concurrence celui de l’Etat. Les mosquées “populaires” contrôlées par la Gama’a [extrémiste islamiste] avaient créé des centres de santé et des écoles bon marché, des crèches et des fabriques de meubles pour donner du travail aux chômeurs, et ils distribuaient aux pauvres de la viande au prix de gros. Malgré un programme ambitieux d’aide sociale de 10 millions de dollars lancé par le gouvernement fin 1994, les institutions islamistes demeurent généralement bien plus efficaces et nettement supérieures aux services gouvernementaux délabrés. »
– A Portrait of Egypt (1999)
Aujourd’hui, les islamistes essaient encore une fois de s’établir au sein de la classe ouvrière organisée, où ils n’ont jamais eu beaucoup d’influence. En 1946 ils bénéficiaient d’une certaine audience auprès d’une partie des ouvriers de l’industrie, mais ils servirent à briser les grèves. Les Frères musulmans s’opposèrent aux grandes grèves dans l’usine textile de Shubra al-Khayama, à propos desquelles leur journal colporta un flot de calomnies anticommunistes et antisémites. En janvier de cette année-là, quand les dirigeants de la grève furent arrêtés en pleine grève, les Frères les dénoncèrent en prétendant qu’ils étaient « membres de cellules communistes dirigées par des Juifs ». En juin, pendant une grève dans cette même usine, les Frères « transmirent à la police le nom et l’adresse des membres du comité de grève » (Joel Beinin et Zachary Lockman, Workers on the Nile [Ouvriers sur le Nil], 1998).
http://www.icl-fi.org/francais/lebol/199/egypt.html
2016.04.30 23:34 ShaunaDorothyOuvriers de tous les pays, unissez-vous ! La guerre de l'Europe capitaliste contre les immigrés est une guerre contre tous les ouvriers Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés ! Halte aux expulsions ! (2002)
Ouvriers de tous les pays, unissez-vous ! La guerre de l'Europe capitaliste contre les immigrés est une guerre contre tous les ouvriers Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés ! Halte aux expulsions !
Déclaration de la Ligue communiste internationale
Reproduit du Bolchévik no. 160, été 2002
Le lendemain d’une puissante grève générale qui a paralysé l’Espagne le 20 juin, les gouvernants de l’Europe capitaliste se rencontraient à Séville pour intensifier leur guerre contre les immigrés ; cette guerre est le fer de lance d’une offensive contre le prolétariat dans son ensemble. La concurrence économique entre les nations dominantes de l’Union européenne (UE), qui sont en pleine récession économique, a fait que le sommet de Séville n’a pas pu atteindre le but qu’il s’était donné, à savoir établir des mesures d’Etat policier supranationales comme des patrouilles conjointes aux frontières, sur terre comme sur mer ; mais c’est ce que les gardiens de la forteresse Europe promettent, et même plus. En même temps chaque bourgeoisie essaye de surpasser l’autre pour rendre l’immigration plus difficile et intensifier les mesures policières contre les immigrés, dans le but d’enrégimenter toute la population, de faire baisser les salaires et de faire des coupes sombres dans les acquis sociaux qui ont été arrachés par des années de lutte de classe.
Le sommet de Séville a profité du succès électoral de fascistes comme Le Pen et le British National Party (BNP) pour se lancer dans la démagogie anti-immigrés. Le racisme anti-immigrés est un moyen qui a fait ses preuves pour diviser le prolétariat et détourner de la lutte des classes. Mais au fond la campagne anti-immigrés n’est pas causée par de « mauvaises idées » mais par le fonctionnement de l’économie capitaliste, et cette campagne est menée autant par des politiciens de gauche que de droite. Quand on avait besoin de main-d’œuvre en Europe de l’Ouest, en partie à cause d’une baisse du taux de natalité, on a fait venir un grand nombre d’immigrés. Maintenant que l’Europe est en récession, la bourgeoisie n’a plus besoin des immigrés comme source de main-d’œuvre à bon marché ou même comme « armée de réserve » du travail. Ce serait embellir la démocratie bourgeoise que de croire qu’il n’y a que les fascistes qui peuvent expulser les immigrés en masse. Cela est en fait arrivé lors de la grande crise économique des années 1930 en France où le nombre d’ouvriers étrangers a diminué d’un demi-million, grâce à des expulsions massives. Et ces ouvriers étaient en grande partie européens et catholiques, bien plus faciles à assimiler que les Maghrébins et les Africains qui sont soumis de force à la ségrégation. A la même époque, les immigrants mexicains ont été expulsés en masse des Etats-Unis.
Il y a dix ans, l’Union soviétique a été détruite par une contre-révolution capitaliste. Cette défaite monumentale pour la classe ouvrière internationale, ainsi que le triomphalisme bourgeois qui s’en est suivi, prétendant que « le communisme est mort », a fait régresser la conscience du prolétariat et de la jeunesse qui confondent les traîtres staliniens avec le communisme. La domination capitaliste en Europe n’est pas aujourd’hui remise en question par un prolétariat subjectivement révolutionnaire et insurrectionnel, et c’est essentiellement par le fonctionnement normal du système capitaliste que la classe ouvrière, les minorités à la peau foncée et les populations immigrées d’Europe se font réprimer : des flics dans les quartiers ghettos aux tribunaux capitalistes en passant par les prisons, qui sont remplies d’un nombre disproportionné d’immigrés et de minorités opprimées. Dans ce contexte, des partis qui sont historiquement fascistes dans leurs conceptions et leurs intentions, comme le Parti de la liberté de Haider en Autriche et le Front national de Le Pen, progressent essentiellement en tant que phénomène électoral et groupes de pression sur les grands partis bourgeois.
On ne peut en finir avec les flux et reflux de l’économie capitaliste mondiale, qui causent tant de misère humaine, qu’en remplaçant le capitalisme par une révolution socialiste prolétarienne. Ceux qui, comme les dirigeants sociaux-démocrates et leurs suivistes « de gauche », acceptent le cadre capitaliste, deviennent nécessairement complices dans la campagne raciste, dans laquelle ils jouent même parfois un rôle de fer de lance. La machine répressive a accéléré sa cadence depuis le 11 septembre, mais la plupart des lois et des politiques anti-immigrés et « antiterroristes » avaient été mises en place depuis pas mal d’années par les gouvernements de « gauche ». D’ailleurs en France le Parti socialiste qui vient de perdre les élections, et qui a été au gouvernement dans une coalition de front populaire avec le Parti communiste et les Verts, est furieux que le nouveau gouvernement de droite s’attribue le mérite de la campagne sécuritaire raciste dont la gauche est en fait l’auteur. Pour pouvoir gouverner au compte des capitalistes les partis historiques de la classe ouvrière française, les dirigeants communistes et socialistes, ainsi que leurs homologues dans la bureaucratie syndicale, fomentent des divisions religieuses, nationales et ethniques et empoisonnent ainsi la conscience de classe et la solidarité entre les ouvriers. C’est ainsi que le front populaire a pavé la voie au score faramineux de Le Pen lors des élections présidentielles, et à la victoire d’un gouvernement plus droitier.
La soi-disant « extrême gauche » porte aussi une grande part de responsabilité. Une organisation comme la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) du Secrétariat unifié a commencé par voter ces dernières années pour le front populaire de Jospin... pour finir avec un appel à « barrer la route à Le Pen », autrement dit à voter Chirac. Même pour la LCR qui a depuis longtemps l’attitude et la rigidité d’un serpent, c’est tomber si bas qu’elle s’est trouvée obligée de muer plutôt que de défendre son crime. Les militants de la LCR ont activement et énergiquement participé aux manifestations massives qui ont secoué la France, mais c’était pour détourner la rage justifiée des jeunes contre le racisme du Front national de Le Pen vers l’unité républicaine réactionnaire avec Chirac. De même en Angleterre, le Socialist Workers Party a appelé à s’opposer aux fascistes du BNP en votant pour « n’importe qui d’autre », autrement dit même pour des partis bourgeois mais tout particulièrement pour le Parti travailliste de Blair. La LCR et le SWP prétendaient que le danger fasciste était imminent afin de pouvoir d’autant mieux apporter des voix au Parti travailliste et même à Chirac. De toute façon dans les situations où les bandes fascistes sont vraiment une menace, ce n’est pas avec des moyens parlementaires qu’on peut les arrêter, mais c’est en mobilisant le prolétariat pour les écraser.
Défense des immigrés, défense de la classe ouvrière !
En Italie, dans le cadre du nouvel arsenal de répression on rafle même les immigrés pour prendre leurs empreintes digitales, comme si être non-européen faisait de vous un « délinquant ». Le Vatican proteste contre les mariages entre chrétiens et musulmans, et la police lance l’opération « jeunes mariés » pour espionner les mariages mixtes. Les permis de séjour sont limités à la durée des contrats de travail, de sorte que les ouvriers agricoles saisonniers sont en séjour irrégulier dès qu’ils ont fini une récolte, et les employeurs italiens sont obligés de payer d’avance l’Etat pour l’expulsion d’immigrés qui resteraient après leur contrat de travail. Ce n’est même pas rationnel du point de vue de la bourgeoisie qui a besoin de main-d’œuvre agricole à bon marché. Le consortium capitaliste italien a négocié avec le gouvernement italien des exemptions aux quotas ridiculement bas pour trois professions : les infirmières, les employées de maison et... les footballeurs, ce qui montre bien quelles sont les préoccupations de la bourgeoisie !
Partout le droit d’asile est de plus en plus remis en cause. En Grande-Bretagne, Blair promet l’expulsion immédiate et sans appel aux demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée. Au Danemark le nouveau gouvernement s’arroge le droit de révoquer l’asile accordé à des réfugiés, s’il décide que le pays qu’ils ont fui est redevenu suffisamment « démocratique ».
La Grande-Bretagne décadente incite à la haine raciale à un âge précoce et inculque le patriotisme et la loyauté à la Couronne : elle menace de séparer de force les enfants des demandeurs d’asile des autres élèves. En Allemagne, nos camarades du Parti ouvrier spartakiste luttent activement contre la surveillance électronique raciste des étudiants. Dans ce climat réactionnaire, les ouvriers immigrés et les étudiants étrangers risquent non seulement la persécution aux mains de l’Etat capitaliste mais la violence raciste dans la rue, qui s’est intensifiée. Comme le faisaient remarquer nos camarades irlandais après le meurtre d’un étudiant chinois, « C’est l’Etat capitaliste irlandais qui porte fondamentalement la responsabilité du meurtre de Zhao, avec sa politique anti-immigrés qui a donné le feu vert aux terroristes racistes. »
Partout des familles sont déchirées à cause des restrictions au « regroupement familial ». Ce sont les femmes qui en sont les premières victimes. Si elles arrivent à rejoindre leur mari en Europe, elles sont souvent privées du droit de travailler et sont donc obligées de faire des boulots au noir, dangereux et mal payés. En France, il y a un véritable « marché matrimonial » lié aux lois anti-immigrés qui se développe comme un cancer dans les communautés immigrées : un mariage arrangé avec une jeune femme qui a la nationalité française peut représenter le dernier espoir d’échapper à la pauvreté et à la répression politique dans un autre pays. Les portes qui se ferment à l’immigration et la ségrégation des communautés opprimées tendent à encourager et à aider à perpétuer les mariages arrangés, les kidnappings, l’excision, les femmes battues et les meurtres « pour l’honneur » qui sont tous en augmentation en Europe. Ces faits montrent que même une revendication démocratique minimale comme les pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui ont réussi à entrer dans un pays européen, est littéralement une question de vie ou de mort, surtout pour les femmes.
La bataille sordide entre la Grande-Bretagne de Blair et la France de Chirac pour fermer le centre de réfugiés de la Croix-Rouge à Sangatte montre à quel point le « monde libre » est un leurre ; elle montre aussi qu’il y a un lien direct entre la contre-révolution capitaliste en Union soviétique et en Europe de l’Est d’une part, et la montée de la misère économique, de la guerre impérialiste et de la répression politique d’autre part. Sangatte est plein de réfugiés fuyant les guerres sanglantes menées par l’impérialisme US et ses alliés de l’OTAN. Le nationalisme meurtrier, qui a servi de conduit idéologique à la contre-révolution capitaliste pour détruire les Etats ouvriers bureaucratiquement déformés d’Europe de l’Est, a déraciné des populations minoritaires y compris les Roms et les Sintis (Tsiganes) qui ont été pris dans le bain de sang des « épurations ethniques » il y a dix ans. La guerre de 1999 dans les Balkans, menée par les USA et l’OTAN, a dévasté ce qui restait de l’ancienne Yougoslavie et a provoqué une nouvelle vague de réfugiés. Il y a aussi aujourd’hui dans le camp de Sangatte beaucoup d’Irakiens fuyant la faim causée par le blocus imposé à l’Irak par l’ONU depuis dix ans.
Des milliers d’Afghans ont fui l’enfer créé par le soutien de l’impérialisme US aux moudjahidins anti-femmes. Lorsque les forces soviétiques sont entrées en Afghanistan en 1979 après plusieurs requêtes du gouvernement nationaliste de gauche du PDPA, nous, à la Ligue communiste internationale, nous avons ouvertement proclamé « Salut à l’Armée rouge en Afghanistan ! Etendez les acquis d’Octobre aux peuples afghans ! » La trahison qu’a commise Gorbatchev en retirant ses troupes en 1988-1989 a mené tout droit à la victoire des intégristes islamistes et finalement au règne des Talibans, un vrai monstre de Frankenstein créé par les impérialistes US avec l’aide de leurs alliés pakistanais. Maintenant, c’est la terreur des bombardements de Bush, Blair et Cie au nom de la « guerre contre le terrorisme » qui a créé des milliers de réfugiés supplémentaires.
Chirac, reprenant la promesse de campagne de Le Pen de fermer le camp de Sangatte en expulsant les réfugiés, a annoncé le plan de fermeture du camp et, en attendant, il prépare la construction d’énormes barrières autour des voies de chemin de fer et l’installation de détecteurs de battements cardiaques sophistiqués dans le tunnel. Pour ne pas se laisser devancer, Tony Blair mobilise la marine nationale pour renvoyer les bateaux de réfugiés (en d’autres termes leur tirer dessus et les couler). Il projette d’enfermer les demandeurs d’asile dans des camps de détention militarisés et de blanchir l’Angleterre en expulsant par avion tous les immigrés à la peau foncée et en excluant sans vergogne tous les gens de race différente cherchant à entrer dans le pays via d’autres aéroports d’Europe.
Quant à ceux qui réussissent à entrer en Grande-Bretagne, ils devront porter sur eux des cartes d’identité. Ces mesures d’Etat policier sont faites pour enrégimenter et habituer toute la population à ce que ses droits démocratiques soient réduits, à accepter les contrôles d’identité comme chose « normale », à réduire la liberté d’expression et empêcher que les ouvriers s’organisent politiquement contre le gouvernement et la bourgeoisie. C’est dans ce but que toute la gamme de politiciens capitalistes à droite comme à gauche attisent l’hystérie contre les immigrés « ennemis intérieurs ». C’est « Vigipirate » qui sert de modèle pour le contrôle policier des populations arabes, africaines, turques et asiatiques en Europe de l’Ouest. L’importante communauté d’origine maghrébine, en particulier les jeunes, se fait systématiquement brutaliser par la police française qui les soumet à des contrôles d’identité jusque dans les cages d’escalier de leurs immeubles ; ils sont traités comme des « criminels » et des gens en surplus. La France a changé son code de la nationalité et les enfants nés en France de parents étrangers ne sont plus automatiquement des citoyens français, ce qui permet de préparer le terrain à des expulsions en masse si nécessaire. Derrière la façade de « liberté, égalité, fraternité », il y a toute une histoire d’expulsions en masse chaque fois que la bourgeoisie française l’a trouvé politiquement ou économiquement avantageux. Entre les deux guerres c’était les immigrés polonais et italiens qui ont été expulsés en masse, et sous le gouvernement de Vichy les Juifs ont été déchus de leur nationalité française et déportés dans les camps de la mort nazis.
Le capitalisme a besoin d’un épouvantail. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, l’hystérie orchestrée à propos du « péril vert » de l’intégrisme islamiste a remplacé le « péril rouge ». Cela atteint des sommets depuis le 11 septembre. D’ailleurs un nouveau mot, l’« islamophobie », a été créé pour « expliquer » les attaques contre les femmes voilées, les hommes qui portent des turbans et tous ceux qui sont suspectés d’être d’origine arabe. On empiète aussi sur les libertés et on fait appel à la ferveur patriotique pour criminaliser toute opposition politique et interdire les partis et mouvements de libération nationaux comme le PKK kurde, le FPLP palestinien, les guévaristes turcs du DHKC et l’organisation basque Batasuna en Espagne. Pendant ce temps-là, les terroristes d’Etat des pays les plus importants font pleuvoir les bombes sur l’Irak et menacent de l’envahir ; ils continuent à sévir en Afghanistan et arment l’Etat sioniste d’Israël dans la guerre qu’il mène contre le peuple palestinien. Et maintenant le chef du « monde libre » a le culot de dire au peuple palestinien qui ils ont le droit d’élire pour les représenter dans les territoires occupés et leur patrie envahie par les troupes de choc sionistes. Israël hors des territoires occupés ! Défense du peuple palestinien !
L’oppression raciste est inhérente au capitalisme
Le « programme maximum » du réformisme social-démocrate et des groupes soi-disant d’extrême gauche qui leur servent d’apologistes, c’est de restaurer l’« Etat-providence » et donner un visage humain à l’austérité capitaliste. Malgré tous les mythes que répandent des réformistes comme Lutte ouvrière, qui font campagne pour « interdire les licenciements » et demandent que les flics s’attaquent aux « vrais crimes » plutôt que de terroriser les immigrés, la vérité c’est que sous le capitalisme, les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, et que l’oppression raciale fait intrinsèquement partie du fonctionnement de tout ce système pourri au niveau national et mondial. Que le gouvernement soit dominé par les sociaux-démocrates ou l’extrême droite, les lois du capitalisme sont les mêmes : plus on travaille, plus on produit de richesses pour les autres et plus la précarité augmente, avec le risque de se faire licencier. Quand il en ressent le besoin, le capitalisme importe de la nouvelle main-d’œuvre à bon marché au bas de l’échelle du prolétariat, essentiellement des immigrés de pays pauvres dont on peut se débarrasser en cas de récession économique. Comme le disait Karl Marx dans le Capital (tome 1) : « […] dès qu’ils [les travailleurs] découvrent que l’intensité de la concurrence qu’ils se font les uns aux autres dépend entièrement de la pression exercée par les [travailleurs] surnuméraires ; dès qu’afin d’affaiblir l’effet funeste de cette loi 'naturelle' de l’accumulation capitaliste, ils s’unissent pour organiser l’entente et l’action commune entre les occupés et les non-occupés, aussitôt le capital et son sycophante l’économiste de crier au sacrilège, à la violation de la loi 'éternelle' de l’offre et la demande. Il est vrai qu’ailleurs, dans les colonies, par exemple, où la formation d’une réserve industrielle rencontre des obstacles importuns, les capitalistes et leurs avocats d’office ne se gênent pas pour sommer l’Etat d’arrêter les tendances dangereuses de cette loi 'sacrée'. »
C’est pourquoi dans la LCI nous nous battons pour l’unité et l’intégrité de la classe ouvrière contre le chauvinisme et le racisme. La lutte pour défendre les ouvriers immigrés est aujourd’hui une tâche vitale pour la classe ouvrière tout entière. Nous nous battons pour : Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés ! Non aux expulsions ! Libérez les immigrés détenus ! Syndiquez les non-syndiqués ! Flics, gardiens de prisons et vigiles, hors des syndicats ! Pour des mobilisations ouvrières/immigrées contre les attaques fascistes ! Du travail pour tous : pour une échelle mobile du temps de travail sans perte de salaire ! Expropriez la bourgeoisie — pour une économie socialiste planifiée au niveau international ! Dans tous les pays où nous sommes, la LCI se bat pour dénoncer le mensonge de l’« unité nationale » entre les ouvriers et les patrons, et pour rallier le prolétariat à la solidarité avec les immigrés et les minorités opprimées. Par exemple, le 9 février dernier, dans la région de San Francisco, nos camarades américains ont organisé un rassemblement de front unique basé sur les syndicats sur les mots d’ordre suivants : « Les lois anti-terroristes visent les immigrés, les Noirs, le mouvement ouvrier — Non à la loi USA-Patriot et à la loi sur la sécurité maritime ! A bas la chasse aux sorcières anti-immigrés ! »
En Europe il se passe des choses qui montrent la voie de la lutte des classes pour unir la classe ouvrière en défense de ses propres intérêts contre les attaques du capital. Depuis les métallos turcs et kurdes d’Allemagne jusqu’aux Asiatiques et aux Noirs travaillant dans les transports londoniens, les immigrés et leurs enfants sont une composante clé de secteurs stratégiques du prolétariat organisé. En Italie et en Allemagne, il y a des cas significatifs où des travailleurs ont rompu avec l’économisme étroit et le chauvinisme prônés par les bureaucrates syndicaux qui jouent leur rôle de « lieutenants ouvriers du capital ». Ainsi en Italie, la fédération syndicale CGIL et les COBAS ont appelé à des grèves générales de la classe ouvrière et des immigrés contre la loi anti-immigrés de Bossi-Fini et contre les tentatives du gouvernement de Berlusconi de « flexibiliser » le marché du travail et d’intensifier l’exploitation en supprimant des acquis syndicaux gagnés dans d’âpres luttes ! Rifondazione comunista, sous la pression de la colère populaire, se trouve maintenant obligée d’appeler à des manifestations pour faire fermer des centres de détention pour lesquels elle avait elle-même voté auparavant. Le 20 juin dernier à Berlin, sur la Potsdamer Platz, un piquet de grève massif d’ouvriers du bâtiment allemands a fait échec à une tentative de manipuler des immigrés portugais pour en faire des briseurs de grève : les grévistes ont invité les Portugais à se battre, aux côtés du syndicat, pour les droits de tous les travailleurs, y compris les étrangers. Les ouvriers portugais ont applaudi et refusé de traverser le piquet de grève et les grévistes se sont écriés : « Vive la solidarité internationale ». Comme l’ont dit nos camarades allemands dans leur tract à ces grévistes, cela montre que « les ouvriers allemands et immigrés ne peuvent faire avancer leurs intérêts qu’ensemble. Autrement, ils se feront battre chacun de leur côté. »
Mais les réformistes et les directions traîtres du mouvement ouvrier font obstruction aux avancées dans cette voie de la lutte des classes. Ils organisent les grèves non pour combattre la domination capitaliste mais pour faire pression sur les politiciens capitalistes à qui, en dernière analyse, ils sont redevables. Ainsi les directions syndicales du SPD ont mis fin à la grève d’IG Metall qui en mai dernier avait uni les ouvriers allemands, turcs et kurdes dans la lutte, dès que Schröder, le chef du SPD, a fait savoir qu’une grève de longue durée ferait perdre de l’argent aux capitalistes allemands (n’est-ce pas précisément le but des grèves, d’attaquer les capitalistes au portefeuille ?), ce qui mettrait le SPD en mauvaise posture pour les prochaines élections législatives. De même en Italie, Bertinotti, le chef de Rifondazione comunista (RC), ne soutient les grèves contre Berlusconi que dans la perspective explicite de remettre en place une coalition gouvernementale de centre-gauche pour mieux gérer les intérêts capitalistes. L’aile gauche de RC, le groupe « Proposta », reconnaît aujourd’hui que RC porte une part de responsabilité dans les lois anti-immigrés votées lorsqu’elle soutenait le gouvernement Prodi, mais son rôle est de maintenir les militants de gauche dans le giron du réformisme de RC. Comme l’ont noté nos camarades italiens en parlant de Proposta, « leur perspective c’est de construire non pas un parti d’avant-garde léniniste pour mener les ouvriers au pouvoir, mais un 'pôle de gauche', qui fasse pression sur les directions réformistes et contribue à les remettre à la tête du gouvernement capitaliste » (Spartaco n° 60, mai 2002).
Pour une lutte socialiste pour une Europe ouvrière !
On ne peut éradiquer la montée de la démagogie raciste, les attaques du gouvernement contre les immigrés et la terreur des bandes fascistes que dans une lutte victorieuse contre le système capitaliste. Cette perspective est le point de départ fondamental qui sépare la LCI de tous nos concurrents dans le mouvement ouvrier. Le milieu anarchiste fait souvent preuve d’un courage admirable dans les manifestations contre le pouvoir en place, mais il n’a pas de programme pour combattre efficacement et encore moins remplacer le système capitaliste. Au fond leur vision est celle de libéraux qui font des combats de rue : ils préfèrent au dégoûtant réformisme parlementaire en costard-cravate une politique de pression en exprimant une colère légitime lors des « sommets » gouvernementaux des capitalistes. Mais il ne suffit pas de protester, il faut avoir une perspective de lutte pour transformer la société, pour renverser le système capitaliste rapace et créer un Etat ouvrier, premier pas nécessaire sur la voie d’une société sans classes au niveau mondial. Les anciens partis staliniens et les partis sociaux-démocrates ont fait la paix avec le capitalisme depuis longtemps. D’ailleurs, ils l’ont administré dans toute l’Europe et ont intensifié les attaques contre la classe ouvrière et les immigrés. Nos concurrents pseudo-trotskystes mènent leurs petites affaires à l’ombre de la social-démocratie parce que leur but n’est pas de forger un vrai parti léniniste en scissionnant la base des partis réformistes de leur direction procapitaliste, mais de faire pression sur leurs directions traîtres.
Sur la question de l’immigration, des groupes comme Pouvoir ouvrier appellent à « l’ouverture des frontières ». C’est un mot d’ordre séduisant, mais ce que cela veut dire pour les pays du tiers-monde c’est de laisser la porte ouverte aux investisseurs impérialistes. A un niveau plus général, c’est un mot d’ordre utopique et réactionnaire réclamant un monde égalitaire dans le cadre du capitalisme. Répandre l’idée qu’on peut rendre le capitalisme plus humain ou rationnel, c’est rétrograde. Contrairement à des groupes comme Pouvoir ouvrier, qui fait de grands discours contre le racisme et avance des mots d’ordre comme « Ouverture des frontières » mais qui soutient politiquement les sociaux-démocrates chauvins, nous cherchons à mobiliser d’urgence la classe ouvrière pour qu’elle lutte pour les pleins droits de citoyenneté pour tous ceux qui parviennent à franchir les frontières. Nous cherchons aussi à faire comprendre que la source de l’exploitation de tous les travailleurs, c’est le système de production capitaliste, défendu jusqu’au bout par l’Etat capitaliste. Tant que nous n’aurons pas d’économie socialiste, planifiée au niveau international et basée sur la propriété collectivisée, on ne pourra pas abolir l’Etat ou les frontières nationales. L’Etat-nation est la base de l’organisation de l’économie capitaliste, et le nier c’est capituler devant les « démocrates » bourgeois confus. Comme Lénine le faisait remarquer dans son discours d’avril 1917 sur la question nationale : « Que veut dire : 'A bas les frontières' ? Ici commence l’anarchie […]. Le mot d’ordre 'A bas les frontières' sera juste quand la révolution socialiste deviendra une réalité ».
Contre la forteresse Europe capitaliste, notre perspective est de lutter pour les Etats-Unis socialistes d’Europe, comme premier pas vital vers la révolution socialiste mondiale. L’instrument qu’il faut pour conduire la classe ouvrière au pouvoir, ce sont des partis léninistes, guidés politiquement par un programme prolétarien, révolutionnaire et internationaliste. Nous nous battons pour reforger la Quatrième Internationale fondée par Léon Trotsky. Malgré la régression actuelle de la conscience politique et l’immense fossé qu’il y a entre nos buts et les moyens que nous avons pour l’instant, il est évident que les travailleurs, les minorités opprimées et la jeunesse ne manquent pas de combativité et de volonté de se battre. Pour que leurs combats soient victorieux et que le piège de la politique de pression sur les réformistes ne fasse pas dérailler leurs luttes, il faut d’urgence construire une direction révolutionnaire. C’est ce pour quoi la LCI se bat, rien d’autre et rien de moins.
— 2 juillet 2002
http://www.icl-fi.org/francais/oldsite/Iclimmig.htm
2015.07.08 09:14 freefrenchQuelques émissions sympas dans la grille d'été de France Culture qui a commencé lundi. Et vous, qu'avez vous repéré ?
Tous les flux des podcasts sont down comme ils sont passés à la grille d'été donc tout est à refaire :-(Quelques émissions sympa à premiere vue :
(l'année derniere il y avait eu une super série sur l'Egypte avec l'excellent islamologue Gilles Kepel. Elle doit encore être dispo en replay)
- Itinérances en Méditerranée (Ottomans, Grecs, Phéniciens, arabes)
http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_14373.xml
- Woody Allen à 22h
- À LA RECHERCHE DE WINSTON CHURCHILL (rediffusion) à 22h
- Rimbaud (à 22h)
- rediffusion d'une émission sur Fernand Braudel (à 22h)
- une émission sur Simone de Beauvoir (à 22h)
- L’INVENTION DU CLIMAT (ça a l'air super) à 22h
- tous les matins : 'les matins d'été' avec Nicolas Martin (que je connais mal)
- 7h10 : « Le Temps de la géographie » par Pauline Dalençon avec Patrick Poncet
http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_14365.xml
- DU GRAIN À MOUDRE D’ÉTÉ
Thomas Baumgartner (juillet) / Émilie Chaudet (août)
enfin une femme animatrice !
edit : le flux RSS
http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10175.xml
- 40 émissions donneront la parole à des aventuriers du goût et de la table
par Alain Kruger
- LES RENCONTRES DE PÉTRARQUE
- le suffisant Michel Onfray /troll
- UNE SEMAINE DANS LE MONDE
- LE BEL ÂGE
Serge Hefez (psychiatre/psychanalyste)
- L’ESPRIT PUBLIC (émission thématiques : géopolitique...)
Philippe Meyer
- une émission sur l'histoire des animaux par Michel Pastoureau
Si vous avez le courage de poster les liens des émissions ci-dessus et les liens des flux RSS des podcasts hésitez pas aussi (j'ai la flemme désolé, j'éditerai peut être mon post + tard)
J'essayerai de faire pareil pour France Inter et Europe 1 et RTL + tard, ne postez pas tout de suite des liens de ces radios, merci :-)
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2015.05.21 12:04 OogieFrenchieBoogie>'Moi j'aimerais bien rencontrer des personnes différentes de moi, des Blancs, plutôt que des Arabes et encore des Arabes. Je voudrais me sentir en France'
'Moi j'aimerais bien rencontrer des personnes différentes de moi, des Blancs, plutôt que des Arabes et encore des Arabes. Je voudrais me sentir en France'Moi j'aimerais bien rencontrer des personnes différentes de moi, des Blancs, plutôt que des Arabes et encore des Arabes. Je voudrais me sentir en France' /> | submitted byOogieFrenchieBoogietofrance [link][comments] |
2013.12.09 15:19 alvy-singerJe reviens des Transmusicales de Rennes, pour ceux que ça intéressent voilà quelques groupes que j'ai beaucoup aimés :
J'espère que vous aimerez ma petite selection non exhaustive. Hésitez pas à regarder l'ensemble de la programmation.
Har Mar Superstar [USA - Rock]
Dakhabrakha [Ukraine - Folk]
Oum Shatt [Germany - Rock)
Mikhael Paskalev [Norway - Folk]
Le Vasco [France - Electronic]
Symbiz [South Korea - Electronic]
Ibibio Sound Machine [GB & Nigeria - Rock/Electronic]
Velvet Two Stripes [Switzerland - Rock]
Acid Arab [France - Electronic]
Benjamin Clementine [GB - Folk] Gros gros coup de coeur !
A Tribe Called Red [Canada - Electronic]
Boston Bun [France - Electronic]
Escort [USA - Disco/House]
Rencontre femme arabe - Femme-Arabe.com
- MrAntoineDaniel - YouTube
- PSY - GANGNAM STYLE(강남스타일) M/V - YouTube
- Réunion la 1ère - YouTube
- Martinique la 1ère - YouTube
- Cindy Barillet Pastels et peintures - YouTube
- Polynésie la 1ère - YouTube
- PIXIA - YouTube
- Results - YouTube
Chaine de télévision et de radio publique de la Polynésie Française rattachée au groupe France Télévisions. We would like to show you a description here but the site won’t allow us. En fait je voulais juste appeler le compte AntoineDaniel à la base puisque je m'appelle comme ça, mais un pauvre type l'a déjà pris avant. Je le déteste. Du coup j'ai mis Mr avant. C'est ... Bienvenue ! Cette chaîne s'adresse aux passionnés peinture et de dessin. Elle traite de pastel sec, d'aquarelle, de gouache ou encore de peinture à l'huile ! Je vous propose des vidéos pour ... Share your videos with friends, family, and the world PSY - ‘I LUV IT’ M/V @ https://youtu.be/Xvjnoagk6GUPSY - ‘New Face’ M/V @https://youtu.be/OwJPPaEyqhIPSY - 8TH ALBUM '4X2=8' on iTunes @https://smarturl.it/P... Réunion 1ère est la chaîne de télévision généraliste publique française de proximité de France Télévisions diffusée dans le département d'outre-mer de La Réu... Si tu aimes les jeux vidéos et peut être plus en particulier les Sims, il est possible que tu puisses apprécier ma chaîne ! Ici on aime rigoler et partager nos passions donc tu pourras ...